Récompenser le ‪mérite‬ partout – Discours aux “meilleurs bacheliers” 2015



Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a remis, vendredi 17 juillet 2015, leur diplôme à 36 lycéens ayant bénéficié du dispositif “meilleur bachelier” 2015.
Ce dispositif vise à récompenser le mérite partout sur le territoire et à lutter contre l’autocensure de certains jeunes dans leur choix d’orientation. Les 10% des meilleurs bacheliers de chaque filière générale (L, ES, S), technologique et professionnelle de chaque lycée ont désormais un nouveau droit : celui d’accéder à une filière sélective publique de l’enseignement supérieur.

A lire aussi le reportage du Figaro Étudiant sur la cérémonie Meilleurs bacheliers 2015.

Retrouvez ici aussi toutes les photos de ce beau moment républicain, la cérémonie “Meilleurs Bacheliers” 2015 :

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5 commentaires sur Récompenser le ‪mérite‬ partout – Discours aux “meilleurs bacheliers” 2015

  1. mort des humanités classiques

    Mais ne nous leurrons pas : la suppression des options de langues anciennes, inscrite depuis des années dans un long processus, permet avant tout au ministère (puisque leur enseignement entre désormais dans le tronc général) de substantielles économies : avec 335 000 collégiens latinistes ou hellénistes en France en 2010, ce sont des dizaines de milliers d’heures économisées d’un seul coup, presque l’équivalent des 4 000 postes promis comme « nouveaux moyens » pour mettre en place la réforme du collège !

    Mais au fond il y encore a plus grave : paradoxalement, les langues anciennes, qui marient la grammaire, le vocabulaire, la littérature, les arts, l’histoire, les sciences, la philosophie, représentent par excellence – et depuis toujours – le meilleur de l’interdisciplinarité, ce dogme des nouvelles pédagogies qui anime l’esprit de la nouvelle réforme du collège : mais une interdisciplinarité conçue bien différemment, qui ne soit pas factice, qui fasse vraiment sens et constitue une exigence de persévérance : celle d’un enseignement patient, structuré, rigoureux et ambitieux.

    Sa suppression en dit long sur les vrais objectifs pédagogiques de la réforme du collège, à rebours de toutes ces exigences et animée par des considérations tout autres que pédagogiques.

    Censément élitistes et « ségrégatives », pour reprendre l’expression de la FCPE, les langues anciennes, celles-là même dont les humanistes de la Renaissance recommandaient la fréquentation assidue, sont le symbole d’une certaine conception de l’école et des disciplines scolaires au service d’une tradition, c’est-à-dire, au sens propre, de la transmission de la culture.

    La disparition des humanités classiques est aussi, d’une certaine manière, celle de l’école.

    Laisserons-nous faire ?
    http://www.marianne.net/luttedesclasses/college-reforme-qui-ne-coute-rien-100232112.html

  2. Ah, bon ? Partout, vraiment ?

    C’est donc officiel : les options de langues anciennes sont supprimées au collège.

    Mais qu’on se rassure, explique la Directrice générale de l’enseignement scolaire : « le latin ne sera plus une option proposée en plus des autres matières, mais l’un des nouveaux Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) », intitulé « Langues et culture de l’antiquité », au même titre que d’autres « thèmes de travail », comme le « développement durable » ou « information, communication, citoyenneté », ce dont le latin et le grec ancien peuvent s’honorer.

    Evidemment cette affirmation n’est pas de nature à rassurer tous ceux qui veulent permettre aux élèves d’apprendre réellement le latin et le grec ancien puisque ces EPI sont des « projets » fourre-tout, sans horaires, ni programmes, sollicitant « l’expression orale, l’esprit créatif et la participation » des élèves et « pris en charge par les enseignants de toutes les matières qu’ils sollicitent », lesquels « définissent en équipe les contenus des cours ». Bref un petit peu de grec, un petit peu de latin et le tout avec plein de « cultures » dont l’enseignement pourra facilement être dévolu à des professeurs d’autres disciplines, selon les nécessités de service de l’établissement.

    Bref un simulacre d’enseignement du latin et du grec. Il s’agit bien de supprimer les options de langues anciennes sans le dire, en faisant croire à leur transformation et même à leur démocratisation.

  3. Claire Vernisse

    Avez-vous vérifié que ces charmants bacheliers n’avaient connu ni classes bilangues, ni euro, ni latin ni grec ? Bref, tout ce que vous allez supprimer en 2016 … Si tel n’était pas le cas, ne sommes-nous pas en droit de nous poser quelques questions sur l’à propos de la réforme des collèges ? Ne seriez-vous pas seulement en représentation, au-delà de toute cohérence, et cela dans la plus totale indifférence pour l’anéantissement programmé de tous ces efforts dont vous semblez pourtant faire l’éloge.

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