6.639 créations de postes d’enseignants pour la rentrée 2016 : un effort sans précédent pour la réussite de tous les élèves

Infographies À la une Éducation nationale Publié le 9 décembre 2015

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, présente la répartition académique des 6 639 créations de postes d’enseignants pour la rentrée 2016, qui va donner aux académies des marges de manœuvre sans précédent au service de la réussite de tous les élèves.

Cet effort sans précédent sera particulièrement perceptible dans le premier degré, où 3 835 postes vont être créés alors même que le nombre d’élèves va diminuer (- 533). Pour mémoire, à la rentrée dernière, les créations de postes avaient été moins nombreuses (+ 2 511) bien que la démographie progressait (+ 20 318). A la rentrée 2016, même l’académie de Paris, qui perdra le plus grand nombre d’élèves (- 1985), ne verra pas son nombre de postes diminuer. Tous les territoires bénéficieront donc de marges de manœuvre exceptionnelles.

Ces moyens sont répartis entre les académies non seulement en fonction de leur nombre d’élèves, mais aussi, depuis l’an dernier, en tenant compte des trois priorités de la ministre :

le critère social pour renforcer l’accompagnement des élèves les plus fragiles scolairement et socialement, auquel 1 643 postes sont dédiés. L’académie de Créteil, par exemple, va bénéficier de 650 nouveaux postes à la rentrée prochaine, dont 200 lui sont attribués au titre de ce critère social.

le critère territorial pour mieux prendre en compte les besoins de la ruralité. 120 postes sont attribués au titre des protocoles ruraux déjà conclus ou en préparation, qui permettent de compenser tout ou partie des effets de la démographie par des réorganisations du réseau des écoles, en lien avec les élus locaux.

la priorité au premier degré, prévue par la loi de Refondation de l’école, à laquelle 2 027 nouveaux postes sont consacrés. Ces créations de postes vont permettre de faire monter en puissance la scolarisation des moins de trois ans, le « plus de maîtres que de classes » ou encore le remplacement et la formation continue des enseignants.

Dans le second degré, les 2 804 nouveaux postes vont permettre d’accompagner la hausse démographique et la mise en œuvre de la réforme du collège, qui prévoit la création de 4000 postes sur deux ans.

Au total, à la rentrée 2016, l’engagement du président de la République de créer 60 000 postes dans l’éducation, aura donc une traduction sans précédent dans les écoles et établissements scolaires. Cette carte académique permet de poursuivre toujours plus l’ambition d’une école plus exigeante, plus juste et au cœur de la République.

Cette répartition académique est la première étape de la préparation de la prochaine rentrée ; en janvier, les postes du premier degré seront répartis au niveau départemental.

Retrouvez ci-dessous :

  • Le tableau des répartitions académiques de postes, il contient les éléments suivants : évolution des effectifs d’élèves, créations de postes (1er et 2nd degrés) et pour le premier degré, les effets de la réforme annoncée en décembre 2014 par la ministre (critère démographique, critère social, conventions ruralités, priorité au 1er degré) ;

  • Les cartes projetant les créations de postes sur le territoire.

Rentrée-2016---Tableau Rentrée 2016 - TotalRentrée 2016 - 1er degré Rentrée 2016 - 2nd degré

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8 commentaires sur 6.639 créations de postes d’enseignants pour la rentrée 2016 : un effort sans précédent pour la réussite de tous les élèves

  1. Svezzi

    Brighelli – Voici le temps des adjudants
    Désespérant de faire adopter en douceur la réforme du collège, l’Éducation nationale utilise désormais la force et les menaces. Propositions de contournement.
    PAR JEAN-PAUL BRIGHELLI
    Publié le 18/12/2015 à 11:50 | Le Point.fr
    La réforme du collège de la ministre de l’Éducation nationale ne passe pas auprès de tous les enseignants. © AFP/ CITIZENSIDE/YANN KORBI

    Autant se mettre d’accord tout de suite : les adjudants dont il est question dans le titre ne sont pas les aimables « juteux » de nos casernes, qui font leur boulot, mais de hauts fonctionnaires très grassement payés (le montant de leurs primes a été récemment augmenté de 65 % – alors que le salaire des enseignants stagne depuis six ans – pour atteindre le chiffre de 25 000 euros / an) qui jouent aux flics pour ramener de l’ordre dans les troupes.
    Menaces caractérisées
    Après Toulouse, où a été mis en place « un outil de pré-repérage pour détecter les établissements dans lesquels la formation prévue dans le cadre de la réforme du collège s’annonce complexe » (mais le recteur a désavoué les inspecteurs qui avaient lancé cette opération) ; après Tours, où l’on a pensé à utiliser l’état d’urgence pour signaler « grèves, blocages, manifestations, rassemblements » – joli amalgame avec les « comportements terroristes » ; après Clermont-Ferrand, où le recteur (c’est comme ministre, c’est une fonction, ça ne se met pas au féminin sous prétexte que son titulaire est une femme) menace d’une retenue d’1/30e du salaire les enseignants qui se dispenseraient d’assister aux journées de présentation de la réforme ; voici Grenoble, où le recteur se fend d’une lettre comminatoire et menaçante :
    « Dans certains collèges, quelques personnels expriment des attitudes d’opposition lors des premières journées de formation consacrées à la réforme. Elles peuvent notamment se traduire par une présence silencieuse et passive aux formations, ou à l’inverse par une perturbation bruyante, par une forme d’agressivité à l’encontre des formateurs, ou encore par un refus de participation.
    « Ces comportements sont choquants de la part de personnels éducatifs en responsabilité d’élèves et ne sauraient être tolérés.
    « En tant que fonctionnaires de l’État, ils doivent mettre en œuvre cette réforme qui s’inscrit dans la loi de refondation adoptée par le Parlement.
    « Si des enseignants vous font part de leur volonté de ne pas participer à ces formations ou de les perturber en évoquant notamment le fait qu’ils n’ont pas cours, il convient de leur rappeler les règles suivantes :
    – ils ont obligation de participer à la formation professionnelle continue à laquelle je les convoque (conformément à l’article 22 de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983 modifiée et au décret 2007-1470 modifié relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie) ;
    – le temps de service des enseignants n’est pas limité aux heures de face à face pédagogique avec les élèves et inclut notamment le temps passé en formation (décret 2014-940 du 20 août 2014) ;
    – cette obligation de service, étendue au-delà de l’heure de cours, a été reconnue à plusieurs reprises par le juge administratif qui considère qu’un enseignant s’abstenant de suivre une formation professionnelle continue, n’accomplit pas ses obligations de service et se trouve donc en situation de service non fait, susceptible d’un retrait sur traitement ou d’une sanction disciplinaire.
    « Je vous saurais gré de me signaler les personnels qui entravent délibérément le bon déroulement des journées de formation. Je leur adresserai une lettre de remarque qui sera versée à leur dossier. »
    Le Snalc (Syndicat national des lycées et collèges) s’est ému de cette épître menaçante. Il a tort : désormais, depuis la réforme l’année dernière des « décrets de 1950 » qui régissaient la profession, le temps des enseignants appartient tout entier à l’administration. Rompez, y a rien à voir – et rien à dire !
    « Agir en fonctionnaire de l’État de manière éthique et responsable »
    C’est là l’une des dix « compétences » exigées des enseignants – avant même les compétences disciplinaires. Fort bien. Si l’administration de Mme Vallaud-Belkacem tient à ce point à ce que les professeurs de collège assistent aux séances de calinothérapie visant à inculquer la réforme du collège à des enseignants qui la rejettent toujours et de plus en plus, je ne saurais trop conseiller à mes collègues d’assister effectivement à ces séances d’endoctrinement. Le petit doigt sur la couture du pantalon – ou de la jupe.
    Il y a toujours la possibilité de ne pas desserrer les dents – mais sur la base de « qui ne dit mot consent », on pourrait se méprendre. Je recommande donc d’afficher au contraire un enthousiasme marqué, et de faire des propositions constructives, particulièrement dans le cadre des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires, des cours assurés par deux enseignants et visant à dispenser un enseignement transversal sur deux matières à la fois, de façon à ce qu’aucune ne soit assimilée – c’est de la nouvelle pédagogie, ne cherchez pas à comprendre).
    Par exemple…
    EPI lettres / SVT : Madame Bovary mangeait-elle équilibré ? Vous analyserez le menu proposé à son mariage, en expliquant en quoi ce sommet de la gastronomie normande ne satisfait pas les exigences d’une alimentation saine et respectueuse de l’environnement.
    (Je sens que le lecteur pense déjà que je galèje : mais cet EPI a été effectivement proposé par un formateur de l’académie de Lyon le 10 novembre dernier).
    EPI latin / EPS : entraînez-vous à refaire le geste de salut des gladiateurs à César, en hurlant la phrase rituelle (Ave Caesar, morituri te salutant) : le bras doit être levé droit, les doigts tendus, selon un angle de 30 °. Cherchez des exemples dans un célèbre film de Ridley Scott et dans l’histoire allemande des années 1930-1940.
    EPI lettres / EPS encore : analyse du masochisme. Vous êtes le ballon d’un match de foot. Vous vous prenez pendant 90 minutes des coups de pied et des coups de tête. Racontez, en évitant de dire « ballon » : préférez, conformément à la nouvelle pédagogie, « référentiel bondissant ».
    EPI maths / lettres : vous êtes Blaise Pascal, vous avez huit ans. Votre père vous empêche de faire des maths. Retrouvez seuls les douze premiers principes d’Euclide, afin de construire vous-mêmes vos propres savoirs, conformément à la loi Jospin de juillet 1989.
    EPI espagnol / géographie : adressez une lettre rédigée en espagnol à des horticulteurs kényans anglophones pour les dissuader de continuer à inonder le marché européen de fleurs coupées dont le bilan carbone est insatisfaisant ; cette activité a vu le jour l’année dernière au collège Clisthène de Bordeaux, collège qui a inspiré l’actuelle réforme : on peut bien sûr l’adapter à toute langue non parlée par les Kényans (sauf l’allemand, qui a de toute façon disparu des écrans radars du collège nouvelle mouture), ou la transférer en anglais à destination des horticulteurs péruviens.
    Arrêtons là le massacre des innocents. Une grève se profile le 26 janvier, j’espère qu’elle sera suivie. Mais en attendant, je conseille à tous les enseignants de collège appelés à participer à ces mascarades de signaler à la FCPE, qui est singulièrement revendicatrice en ce moment, après avoir l’année dernière approuvé cette réforme (mais entre-temps, sa direction a été débarquée), tous les cours supprimés dans le cadre de ces formations : bien que le ministère tente aujourd’hui d’acheter les délégués-parents en les indemnisant pour le temps qu’ils passent dans des instances pédagogiques, cela leur fera plaisir de savoir que ce n’est pas de leur plein gré que les enseignants ne sont pas devant leurs élèves.

  2. stop!

    Ca compense a peine les départs en retraite! Avec la réforme du collège, ils la prennent tous!!! On n en peut plus!!! Il faut le dire comment pour que ça s arrête?!!!

  3. Jetable

    Et pour tous les CUI de l’éducation national, toujours rien ?
    A part retour à pôle-emploi ?

    Je me souviendrai de la réponse, la prochaine fois que je rentrerai dans l’isoloir.

  4. Mposw

    Madame la Ministre,

    Des créations de postes on ne peut que s’en féliciter. Mais il n’y a aucune mention des conditions de recrutement et du nombre de nouveaux enseignants qui seront embauchés au final.
    Allez-vous augmenter les places aux concours? Dans ce cas, est-ce que vous comptez les stagiaires supplémentaires dans ces chiffres? Allez-vous avoir recours à des vacataires? Ou à des temps partiels proposés à des étudiants ayant validé minimum un niveau L3? Quel sera le statut de ces enseignants? A temps plein, à temps partiel, formés ou pas? Il me semble important d’être transparent sur ce point là. Il faut penser au bien-être des élèves tout comme à celui des enseignants et arrêter le travail précaire. L’emploi d’enseignants non formés ou précaires n’est pas une solution, ce ne sont pas des bouches-trous. Soyons vigilants!

    Dans l’attente de votre réponse.

  5. LEMONT

    Madame La Ministre,

    Je vous félicite pour votre investissement et vos réformes, et je conçois qu’il y a tellement à faire que ce n’est pas facile pour vous et que vous y mettez tout votre cœur.
    Je suis heureuse d’avoir intégré l’éducation depuis 5 ans car j’ai à coeur de transmettre mes connaissances mais également mes valeurs.

    Je suis enseignante en Lycée professionnel depuis 5 ans. Professeur d’esthétique. avec les nouvelles mesures à partir de l’an prochain il faudra un bac + 5 pour prétendre passer le concours.
    J’ai plus de 5 ans d’expérience professionnelle en esthétique, j’ai obtenu 100% de réussite pour mes classes du CAP au Bac Pro, je m’invesitis énormément dans mon poste. J’ai déposé mon dossier pour le concours interne auquel j’ai droit pour la dernière année et deux jours plus tard, j’apprends qu’il n’y a qu’un poste ouvert sur toute la France !!! Imaginez ma déception et mon dégoût ! Nous sommes 3 professeurs d’esthétique, une seule a obtenu le concours l’an dernier, donc les deux autres postes devraient au moins être à pourvoir. Je vous demande juste de nous permettre d’être validées par rapport à notre travail au quotidien, par la notation de notre direction et nos résultats en validant notre investissement et nos compétences !! Lycée St Joseph Troyes

  6. Wahrheit

    Et combien de postes de professeurs d’allemand supprimés ???? Aurez-vous le courage de le dire ????

  7. Lpha

    Madame la Ministre.

    Vous parlez de créations de poste là où, nous autres collègues enseignants, nous demandons ce que l’Education Nationale fera de nos heures l’an prochain. Je suis moi-même concerné par un risque de perte d’heures voire de suppression de poste si la DHG de mon établissement chute à nouveau, comme ce fut le cas l’an dernier.

    Pour pérenniser nos emplois et entretenir la motivation de ceux qui forment ces “citoyens de demain”, il serait bon de confirmer que tous les postes existants seront préservés et que la DHG ne changera pas. Nous investir pour cette réforme est une chose, travailler sans savoir de quoi sera fait notre lendemain, une autre.

    Merci pour votre réponse.

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