Laisser enseigner un professeur condamné pour pédophilie : une situation insupportable

Éducation nationale Publié le 19 février 2016

Ce vendredi 19 février 2016, Najat Vallaud-Belkacem a tenu un point presse à la suite de la mise en examen d’un professeur pour agression sexuelle d’un mineur de moins de 15 ans. La ministre de l’Éducation nationale a qualifié d’ «insupportable» le fait qu’il ait été autorisé à continuer d’enseigner.Najat Vallaud-Belkacem a lancé «une enquête administrative» et prendra, «le cas échéant, les sanctions qui s’imposent». Retrouvez ici le texte de sa déclaration :

Mesdames, Messieurs,

Je vous ai convoqués en urgence cet après-midi suite à des informations communiquées par le procureur de la République du tribunal de grande instance d’Évry.

J’ai en effet pris connaissance de faits d’une très grande gravité :

  • Un professeur de mathématiques du collège Blaise Pascal de Villemoisson-sur-Orge de l’académie de Versailles a été déferré devant un juge d’instruction chargé d’une information des chefs de :
    • Agression sexuelle sur mineur de 15 ans,
    • Enregistrement de l’image ou de la représentation présentant un caractère pornographique d’un mineur de 15 ans,
    • Détention ou acquisition par quelque moyen que ce soit de l’image ou la représentation présentant un caractère pornographique d’un mineur de 15 ans,
    • Consultation habituelle ou en contrepartie d’un paiement d’un service de communication au public en ligne mettant à disposition l’image ou la représentation présentant un caractère pornographique d’un mineur de 15 ans.
  • Il a été placé en détention provisoire.

Dès lors que nous l’avons appris, cet enseignant a été suspendu par l’Éducation nationale.

Pour autant, l’examen du dossier de cet enseignant par le rectorat révèle des faits d’une extrême gravité:

  • Cet enseignant avait déjà été condamné en 2006 par un tribunal britannique pour « relations sexuelles avec un enfant à partir d’une position de confiance » et pour « voyeurisme ».
  • Cette condamnation de 2006 avait donné lieu à 15 mois d’emprisonnement et une exclusion de tout travail avec des enfants.
  • Cette condamnation avait été versée au dossier professionnel de l’enseignant. L’Éducation nationale en avait donc connaissance.
  • C’est la raison pour laquelle une réunion de la commission administrative paritaire académique compétente à l’égard des professeurs certifiés, réunie en formation disciplinaire, avait eu lieu le 9 mars 2007 afin d’auditionner cet enseignant, en présence de son avocat, et de tirer les conclusions adéquates de la condamnation dont il avait fait l’objet.
  • Cette commission administrative paritaire académique avait conclu, à l’unanimité de ses 35 membres présents, à l’absence de sanction, ayant constaté que, je cite : « la matérialité des faits reprochés était sujette à caution et que le doute devait lui profiter ».
  • Cet enseignant a donc été réintégré et a pu continuer à enseigner. Cela m’est insupportable.

Contrairement à l’affaire de Villefontaine, où l’Éducation nationale n’avait pas été informée par les services judiciaires de la condamnation quelques années plus tôt d’un enseignant, dans ce cas, l’Éducation nationale avait été informée et a en connaissance de cause décidé de laisser enseigner ce professeur.

Je veux le dire ici : cet aveuglement devant des faits si graves ne peut rester sans suite.

C’est pourquoi j’ai pris la décision de diligenter immédiatement une enquête administrative qui devra faire toute la lumière sur les responsabilités de chacun. Je prendrai, bien évidemment, le cas échéant, les sanctions qui s’imposent.

Je tiens à rappeler ici que, comme je l’avais précédemment annoncé à la suite de l’affaire de Villefontaine, nous entreprenons la vérification des casiers judiciaires de l’ensemble des enseignants. L’omerta est révolue.

Cette disposition mettra à jour toutes les affaires de pédophilie qui n’ont pas conduit à des sanctions appropriées. Car la seule sanction appropriée pour des faits aussi graves, c’est la révocation.

Vous connaissez ma détermination à faire toute la transparence sur des faits de pédophilie dans l’Éducation nationale et à faire preuve d’une fermeté absolue.

Pour ce qui est de cet enseignant dont il est question aujourd’hui, à ce stade rien ne permet de penser que ses élèves ont été victimes de ses agissements. Une enquête est en cours. Le procureur a d’ores et déjà informé les parents d’élèves de l’établissement et communiquera en temps utiles sur les suites de l’enquête.

Le recteur de Versailles, qui est à mes côtés, a mis en place dès hier une cellule psychologique dans le collège. Elle sera activée aussi longtemps que nécessaire.

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10 commentaires sur Laisser enseigner un professeur condamné pour pédophilie : une situation insupportable

  1. GHRAIR

    Je suis satisfait de s’avoir que des solution sont trouver au sujet
    des pervers du sex alors que dans mon coin je me pose des question de societe
    es enfants que nous etions dans le passer non pas a supporter des déviance du sex ou autres par des personnes incapable de rester normal
    je suis un grand pere est j’ai elever 4 enfants qui son adulte a qui je donne
    l’amour paternel que je n’est pas reçu dieu merci

  2. DONJON

    Madame La Ministre,

    Je me permets de vous solliciter comme représentant des parents d’élèves sur ce collège. Il est urgent que vous preniez contact avec nous, avant la rentrée.

    Matthieu DONJON

  3. RACHMA86

    Madame La Ministre vérifier tous les casiers judiciaires de chacun des enseignants des différents établissements scolaires publique et privée.
    Les enseignants devraient monttrer pâte blanche pour exercer.
    Madame La Ministre faite de la vérification des casiers judiciaires votre priorité.

  4. corrine

    MERCI DE VERIFIER EGALEMENT .. J AI TOUJHOURS DIT 0 MES ENFANTS QUE MEME LE MEDECIN SCOLAIR- IL DOIT VERIER LES VACCINS -PONT BARRE – UN ENANT NZE DOIT JAMAIS SE DEHABILLER DEVANT UN MEDECIN SCOLAIRE – LES PARENTS DOIVENT INFORMER LES ENFANTS –

  5. corrine

    les enseignants MAIS VOUS ETRE MINISTRE ET voila à qui signaler un medecin scolaire ; j ai dit à mon fils qu’il devait jamais enlever son pantalon – j ai note qu’il n’avait rien a enlever car un médecin scolaire n’est habilité que de verifier les vaccins – jamais de toucher un eleve

  6. Estelle PITON PIFFETEAU

    Madame la ministre,

    Je travaille dans le milieu bancaire et assurance; à mon embauche mon employeur m’a demandé un extrait de mon casier judiciaire. J’ai trouvé cela normal et plutôt rassurant; j’ai donc été très surprise de voir que le casier judiciaire des enseignants n’était pas demandé!!
    Accordons nous plus de valeur à notre argent qu’à nos enfants?

    J’ai beaucoup de mal aussi à comprendre cette commission paritaire qui avait conclu que le doute devait profiter à l’enseignement. Sur le principe, je suis d’accord le doute doit profiter mais dans ce cas la … ou est le doute puisqu’il a été condamné et reconnu coupable en Angleterre ! Cela signifie t il que si je commets un crime dans un autre pays, cela n’a pas de conséquences en France ?
    J’avoue être vraiment désabusée devant ce cas, comment 35 personnes ont pu donner leur accord , et nous sommes en droit de nous demander aussi : qui d’autre ont elles autorisé à enseigner ?
    J’espère que cette commission devra également répondre de cette décision.

    Cordialement,

  7. Garcia Read

    Madame La Ministre,

    En tant que citoyenne et mère de famille, je suis indignée face aux faits signalés.

    Élue militante (Conseil de Classe, Conseil d’Administration, Conseil de Discipline) FCPE pendant 14 ans, et a ce titre, soutien de la Communauté Educative, je souhaiterais vous poser les questions suivantes:

    1) Comment peut on parler de “dysfonctionnement”, face a des faits criminels d’une telle gravité.

    2) La “suspension” et non la radiation a vie de cette personne?

    3) Composition de la commission qui a approuvé a l’unanimité le dossier de l’enseignant, suites concrètes donnés a leur sujet, et diffusion publique de son rapport.

    4) Pour quelle raison, suite aux récents faits précédents, TOUS les dossiers des membres de l’Éducation Nationale, n’ont pas été ENCORE vérifies?

    5) Une “Enquête Administrative” dites vous, c’est compréhensible de votre part, mais nettement insuffisant: une plainte au Pénal est indispensable, en incluant bien entendu, le rapport complet de la Commission qui a approuvé cette candidature en connaissance de cause, a fin de que le Juge puisse évaluer leur degré de complicité dans cette affaire.

    Nous sommes nombreux a attendre vos réponses a ces questions, de manière positive,

    Naturellement, sans réponse (ou avec une réponse imprécise du type “dysfonctionnement”)de vos services, une grande campagne publique citoyenne, ne manquera pas de se mettre en place, a fin de faire cesser ces crimes et a traduire les responsables devant la justice, de manière a que nos enfants soient protégés au sein de l’École de la République.

    Dans cette attente, je vous prie de recevoir, Madame la Ministre, mes sincères salutations.

    Diana Garcia Read
    7 rue des trois couronnes
    75011 Paris
    Ancien membre FCPE :
    Ecole des trois Bornes 75011
    Ecole Pihet 75011
    Collège Beaumarchais 75011
    Lycée International Honoré de Balzac 75017

  8. Belgique

    Bonjour Mme la Ministre, ici, en Belgique, nous devons fournir pour tout engagement ou remplacement dans un poste d’enseignant un certificat de bonnes vie et mœurs qui doit être vierge afin d’accéder aux postes de notre système d’enseignement. Peut-être est ce déjà le cas chez vous, ou alors voici une pratique qu’en voisin nous vous communiquons.

  9. Fontaine Marjorie

    Madame le ministre,
    J’ai 36 ans, maman d’une petite fille d’un an et d’un petit garçon (j’accouche prochainement).
    Quelle confiance ai-je pour laisser mes enfants dans des écoles, où des hommes peuvent basculer vers des actes pédophiles ? Faut-il interdire tout bonnement les hommes dans ces lieux pour dormir tranquille? ma fille d’un an va à la garderie, qui ne compte que des femmes, et j’en suis soulagée. C’est malheureux tout de même! Mais le risque zéro n’existe pas, alors ne faut-il pas mieux prévenir plutôt que d’avoir des enfants violés et traumatisés.
    Le fait divers d’aujourd’hui n’est malheureusement pas isolé. Chaque année, il y a toujours de nouveaux cas. Et aucune solution, aucune prise de conscience… L’Education nationale protègerait-elle ces individus ? le mammouth est vraiment incompétent, des sanctions doivent enfin arrivées, remonter à de vieux dossiers et faire de même ! l’immortalité de ces fonctionnaires tout puissants est inadmissible ! Comment laisser faire alors que des enfants sont détruits ! Rappelez-vous du directeur de la maternelle et des viols!
    Je suis choquée et dégoûtée, j’ai envie de vomir et j’ai peur pour mes enfants et ceux de notre pays. S’il vous plaît, Madame le Ministre, faites enfin le nécessaire dans cette institution, dans cette fourmilière, que personne, aucun ministre n’a jamais osé faire, pour le bien de nos enfants. Coupez des têtes, faites des exemples, créer des services de veille, renvoyez tous ces incompétents, ces peureux, ces silencieux, ces complices, ou ces petits politiciens de services ! Merci. Cordialement Madame le Ministre, M.F.

  10. Laurent Gloron

    Bon courage pour vérifié tous les casiers, je pense qu’il est temps de le faire car il serais logique d’avoir un lien entre la justice et l’éducation national.

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