Qui bénéficie de la hausse de budget de l’éducation nationale ? par La Croix

Le budget 2017 de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et le Recherche vu à travers un article du quotidien La Croix :

En injectant trois milliards d’euros dans l’Éducation nationale et l’enseignement supérieur, le gouvernement réaffirme que l’éducation est la priorité du quinquennat.

Le gouvernement a voulu envoyer un message fort. Le secrétaire d’État en charge du Budget, Christian Eckert, a annoncé le 7 juillet une revalorisation de 2,15 milliards du budget alloué à l’Éducation nationale et de 850 millions pour l’enseignement supérieur et la recherche, l’une des priorités du budget 2017. Une hausse que Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, juge « sans précédent ».

Celle-ci intervient à un an de la présidentielle. Elle correspond à des mesures annoncées en mai, comme la revalorisation des salaires pour les enseignants du primaire. Un véritable investissement dans le domaine de l’éducation ? « Incontestablement, des efforts ont été faits depuis le début du quinquennat, reconnaît Laurent Escure, le secrétaire général de l’Unsa Éducation. On peut toujours faire plus, évidemment, mais entre une période où 88 000 postes ont été supprimés, comme dans le précédent quinquennat, et une autre où 60 000 sont créés, on voit la différence. »

11 662 nouveaux postes à la rentrée 2017

Cette enveloppe permettra la création de 11 662 postes pour la rentrée 2017 : 4 311 dans le primaire, 4 400 dans les collèges et les lycées, 1 000 dans les écoles privées et 1 951 pour les non enseignants, qui s’occupent notamment des enfants handicapés. Un chiffre qui s’ajoute aux 9 606 emplois déjà mis en place en 2015. Le gouvernement souhaite ainsi se rapprocher de la promesse de campagne de François Hollande de créer 60 000 postes dans l’éducation durant son quinquennat, dont 54 000 pour l’Éducation nationale.

L’enjeu est de pouvoir faire face à la hausse de la démographie étudiante. L’enseignement supérieur, qui a scolarisé 25 000 élèves de plus cette année, compte sur ses 850 millions supplémentaires pour financer 1 000 nouveaux emplois et 25 000 bourses. Dans les premier et second degrés, les effectifs ont grimpé de 12,14 millions en 2012 à 12,35 en 2015. La tendance devrait encore s’accentuer dans les prochaines années.

Pour Fabienne Berlin, du syndicat national des enseignements de second degré (SNES), cette mesure, même importante, ne remédie toutefois pas à l’un des principaux défauts du système : « Si on regarde les emplois inscrits au budget, nous ne sommes pas loin des 60 000, mais une partie concerne des postes de stagiaires, qui ne sont pas des enseignants à temps plein. Cela ne suffit donc pas à régler les dégâts des suppressions précédentes et des effectifs qui ne font qu’augmenter depuis deux ans dans le second degré ».

Des bourses en hausse

Ce budget correspond aussi à la revalorisation de la prime d’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves (Isae) des enseignants de primaire, pour qu’elle soit alignée dès janvier 2017 sur celle des professeurs du secondaire, soit 1 200 € brut annuels supplémentaires. Enfin, les enseignants les plus engagés dans leur mission, comme ceux qui travaillent dans l’éducation prioritaire, pourront bénéficier d’accélérations de carrière. Un moyen de rendre leur métier plus attractif, alors que le ministère peine à recruter de nouveaux enseignants.

Une hausse de 10 % des bourses lycéennes ainsi que l’extension d’aides à la recherche du premier emploi à 50 000 lycéens ou apprentis et 70 000 étudiants boursiers complètent ce budget.

Éric Charbonnier, analyste à la direction de l’éducation de l’OCDE, salue ces mesures. Mais pour lui, la France doit surtout investir dans l’école primaire et l’éducation prioritaire. « En comparant avec les pays européens, on voit que notre pays dépense moins pour les élèves de primaire et que le système peine à prendre en charge les élèves en difficulté. Par le passé, la France a également manqué d’investissement dans l’éducation prioritaire. C’est toujours visible aujourd’hui, même si certaines actions sont menées. » Et de conclure : « La réussite éducative n’est pas seulement une question d’argent, il faut que les budgets soient utilisés de manière efficace. »

 


Un article de Lauriane Clément, publié par La Croix, le 12/07/2016.

Un commentaire sur Qui bénéficie de la hausse de budget de l’éducation nationale ? par La Croix

  1. RAUCH

    Madame la Ministre
    Ceci est un appel au secours!
    Je suis enseignante depuis 26 ans dans la même école maternelle. J’ai des problèmes de santé (TS, TMS et TPS) liés à mon “service” car les conditions de travail se dégradent d’année en année. Nous n’avons aucune médecine du travail et le CHSCT, pourtant informé des problèmes sur lesquels ils peuvent intervenir, ne s’est déplacé qu’après plusieurs années de signalements (par fiches remplies par des enseignants mais aussi des parents, en vain) et la veille des grandes vacances!
    Je vous ai envoyé plusieurs mails restés sans réponse concernant les difficultés qu’ont les enseignants à enseigner en maternelle lorsque les postes d’ATSEMs sont réduits: nous sommes de plus en plus souvent seuls dans nos classes à gérer plus de 25 élèves de 4-5 ans, ce qui est impensable et nous oblige à reléguer la pédagogie au second plan! Nous sommes épuisés et démoralisés (j’ai fait moi-même un “burnout” et suis désormais sous antidépresseurs)
    La hausse de budget devrait permettre d’agir pour que toutes les communes appliquent la loi “toute classe maternelle doit pouvoir bénéficier des service d’une ATSEM” ne veut pas dire 1 ATSEM pou 130 enfants!!! Mais aussi pour recruter des médecins de l’Education Nationale et permettre à chaque enseignant d’avoir un suivi médical car nous souffrons tous de mauvaises conditions de travail et d’une absence de reconnaissance de notre rôle (auprès des jeunes enfants en ce qui me concerne). Les mauvaises conditions d’accueil sont une violence faite à tous les enfants, parfois jusqu’au collège. Vous parlez de développer l’informatique par exemple, alors que certaines écoles sont bien loin de ces préoccupations car elles n’arrivent pas à fonctionner correctement au quotidien.
    Nous comptons sur vous et d’URGENCE! Car sans réaction de votre part, la jeunesse de ce pays a un avenir bien compromis: vous savez que beaucoup de choses se jouent à l’école…
    Cordialement
    Emmanuelle

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