Premiers résultats de l’enquête VIRAGE : des données pour agir contre les violences faites aux femmes

Ce mercredi 23 novembre 2016, l’Institut national d’études démographiques (INED) a présenté les premiers résultats de l’enquête Violences et rapports de genre : contextes et conséquences des violences subies par les femmes et par les hommes (VIRAGE) qui avait été soutenue par la ministre des Droits des femmes en 2012 à l’Institut pour apporter de nouvelles connaissances et aider les pouvoirs publics dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes remercient l’INED et les chercheurs qui ont travaillé sur cette vaste enquête qui permet de mieux appréhender le phénomène des violences et de sensibiliser la société à la veille de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

 

L’enquête VIRAGE a interrogé un vaste échantillon représentatif de la population âgée de 20 à 69 ans, pour décrire en détail les violences sexuelles dont les femmes et les hommes ont été victimes. Elle passe en revue les violences sexuelles par espace de vie (études, travail, espace public, conjoint.e, ex-conjoint.e, famille et proches), au cours des douze derniers mois et de la vie entière.

L’enquête nous rapporte que, ces douze derniers mois, ce sont 62 000 femmes et 2 700 hommes, âgés de 20 à 69 ans, qui ont été victimes d’au moins un viol ou d’une tentative de viol. Au cours de leur vie, une femme sur sept (14,5 %) et un homme sur vingt-cinq (3,9 %) déclarent avoir vécu au moins une forme d’agression sexuelle (hors harcèlement et exhibitionnisme).
 
L’enquête nous apprend aussi que, parmi les femmes ayant subi des viols et tentatives au cours de leur vie, 40 % l’ont été durant leur enfance (avant 15 ans), 16% durant leur adolescence (entre 15 et 17 ans) et 44% à l’âge adulte (après 18 ans).

C’est principalement au sein de l’espace privé que se produisent les violences sexuelles au cours de la vie. Sur les 16 000 femmes interrogées, 1,6 % ont déclaré avoir subi ces violences par un membre de la famille, 1,4 % au sein du couple (conjoint.e, ex-conjoint.e ; petit.e-ami.e, ex-petit.e-ami.e), 0,9 % au sein de l’espace public et 0,25 % au travail ou au cours de leurs études.

Les résultats de cette enquête interrogent et font progresser nos politiques publiques ; ils interrogent au fond notre société toute entière : ils confirment que les violences sexuelles sont massives.

Avec cette étude, nous pouvons mettre des chiffres derrière la réalité du vécu des femmes victimes de viols, de tentatives de viols ou d’agressions sexuelles.

L’ensemble des enseignements de l’enquête VIRAGE, qui montrent que les violences faites aux femmes demeurent massives, contribueront à aider les pouvoirs publics à mieux lutter contre le phénomène et à sensibiliser la société toute entière sur cet enjeu. C’est le but du 5e plan de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes annoncé ce jour par la ministre chargée des Droits des femmes, qui propose des actions spécifiques pour mieux accompagner les victimes de violences sexuelles (travail sur les conditions des plaintes des victimes, facilitation du constat de preuves, poursuite de la formation des professionnel.le.s). Une campagne gouvernementale, lancée ce jour, vise à déconstruire les stéréotypes qui banalisent et légitiment ces violences, et pour la première fois, le viol.

Parce que la recherche est essentielle pour faire progresser nos connaissances, le gouvernement poursuivra les efforts en matière d’études concernant les violences faites aux femmes. Les principes de l’enquête VIRAGE seront étendus pour des enquêtes concernant les universités et les territoires d’outre-mer.

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Photos © Philippe Devernay / MENESR

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