Seulement un quart des Français considère que l’Europe a renforcé notre pays, ce qui fait de nous le pays le plus négatif des membres de l’UE. Les élections européennes ne doivent pas être synonymes de saut dans le vide.
Pour une Européenne convaincue, confronter l’opinion que nous, Français, avons sur le projet européen, au regard que portent les autres nations, membres ou non, a toujours quelque chose de déprimant.
Nous sommes parmi les nations les moins enclines à considérer le projet européen comme un succès -17%, contre 43% en Pologne, 40% dans la Hongrie de Orban, 35% chez les Britanniques qui pourtant sont en train de nous quitter…
Seulement un quart d’entre nous considère que l’Europe a renforcé notre pays, ce qui fait de nous le pays le plus négatif des membres de l’Union Européenne, sondés par Ipsos.
Quel que soit le domaine considéré, qu’il s’agisse de la facilité à voyager en Europe, à commercer, de la pacification des relations entre pays membres, de la consolidation de la démocratie dans l’espace européen, ou de l’amélioration de nos niveaux de vie, nous sommes les Européens les plus négatifs quant aux apports de l’union.
Pas étonnant, par conséquent, que nous soyons parmi les nations les plus enclines à se dire prêtes à voter pour des partis aux idées radicales, et les moins attachées aux partis dits “de gouvernement”, supposés avoir déjà fait leurs preuves. Et que nos concitoyens soient toujours plus nombreux à aller chercher le “changement” et la radicalité du côté des populistes.
Peut-on offrir une troisième voie, entre un statu-quo européen qui désespère, et un saut dans le vide qui serait à mon sens forcément mortifère? Est-il encore possible de convaincre nos concitoyens qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, que l’on peut renverser la table -créer un projet européen véritablement démocratique, social, soucieux de la protection des citoyens, de leurs libertés, de leurs cultures- sans abandonner pour autant le rêve de nos parents et grands-parents?
Ce sont là, à la veille d’élections décisives, les questions qui se posent. Et auxquelles j’espère que nous saurons répondre à temps, avant qu’il ne soit trop tard.
Cet article est d’abord paru le 16 mai 2019 dans le Huffington Post
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