L’enquête Fecond menée par l’INED et l’INSERM en 2010 est riche d’enseignements sur l’accès des Françaises à la contraception.

En campagne Droits des femmes Publié le 14 septembre 2012

UNPOPULAR PILLBeaucoup l’ont noté, elle montre en effet que si une majorité des femmes continuent à prendre la pilule comme moyen premier de contraception, ce choix recule, notamment chez les jeunes femmes. Le fait que les choix de contraception se diversifient n’est pas une mauvaise nouvelle en soi, bien au contraire. On le sait depuis plusieurs années : la France a du mal à sortir de ce qu’on a pu appeler le « tout pilule ». Cette méthode orale de contraception n’est pas forcément adaptée à toutes les périodes de la vie. D’autres, comme le patch, l’implant, le DIU (dispositif intra-utérin, faussement appelé « stérilet ») ou encore l’anneau sont parfois mieux adaptés. Cette volonté d’informer mieux et plus sur l’étendue de palette contraceptive est l’un des axes de travail que nous partageons avec Marisol Touraine, Ministre des Affaires Sociale et de la Santé.

Plusieurs mesures ont d’ores et déjà été prises. Il est désormais permis d’obtenir la pilule en pharmacie en présentant une ordonnance de moins d’un an. L’accès à la contraception d’urgence a été renforcé dans les établissements scolaires.

Nous devons maintenant trouver de nouveaux moyens pour que le message passe, notamment en travaillant avec le Ministère de l’Education Nationale. L’éducation à la sexualité n’est pas une option, c’est  un enjeu central de santé publique et un élément déterminant pour que les femmes puissent disposer de leur corps.

Ce qui a aussi retenu mon attention dans cette étude est le renforcement des inégalités sociales dans l’accès à la contraception. Jusqu’alors, comme le montre l’étude Fecond, l’accès à la contraception variait d’un milieu social à l’autre, mais principalement dans les formes de contraception utilisées, pas dans le fait d’en utiliser une ou non. En 2010, ce que révèle cette enquête, c’est que les femmes qui connaissent une situation financière plus difficiles sont beaucoup exposées que les autres à une absence de contraception (1.6% des femmes cadres n’en prennent aucune, contre 6,5% des ouvrières).

Ce sera l’un des sujets abordés lors du Comité interministériel des droits des femmes qui se réunira en octobre. Il n’y a pas d’émancipation possible sans liberté. Et parmi les libertés, celle de pouvoir choisir d’avoir ou non un enfant est fondamentale.

Pour en savoir plus, voir l’article des Nouvelles News à ce sujet : http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/civilisation-articles-section/civilisation/2137-acces-a-la-contraception-reste-inegalitaire