Un enseignement de l’allemand conforté

Éducation nationale Publié le 4 avril 2015

Vous avez été quelques uns à me dire votre crainte de voir l’enseignement de l’allemand fragilisé avec la future mise en place du Collège 2016.
Je  souhaite vous dire ici qu’au contraire l’enseignement de l’allemand sera conforté, renforcé.

L’amélioration des compétences en langues vivantes étrangères des élèves français est l’une de mes priorités essentielles. L’apprentissage des langues vivantes étrangères tient non seulement en effet une place fondamentale dans la construction de la citoyenneté, dans l’enrichissement de la personnalité et dans l’ouverture au monde, mais il est également, comme vous le soulignez, un atout dans l’insertion professionnelle des jeunes, en France comme à l’étranger.

J’ai décidé qu’à compter de la rentrée 2016 l’apprentissage de la première langue vivante étrangère commencera dès le cours préparatoire (CP) pour tous les élèves. Avec l’apprentissage de la même langue vivante 1 du CP à la troisième, l’exposition à la langue vivante 1 sur l’ensemble de la scolarité obligatoire augmentera fortement et fera progresser les élèves. Cela profitera aux élèves qui étudient l’allemand à l’école, dont je veux que le nombre augmente. Je veux en effet plus de diversité linguistique dans le premier degré. Le fléchage de postes de professeurs habilités à enseigner l’allemand dans les écoles et la construction d’une nouvelle carte des langues assurant la diversité linguistique et la continuité des parcours d’apprentissage des langues de l’école au collège y contribueront.

Vous pointez le risque de disparition des classes bi-langues. Je veux, au contraire, consolider ces modalités d’apprentissage des langues qui, aujourd’hui, n’ont aucun statut juridique. Avec la réforme du collège, les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues, qui seront donc reconnues et institutionnalisées. Le recentrage du dispositif bi-langue sur l’apprentissage de l’anglais dès la sixième pour les élèves ayant étudié une autre langue à l’école élémentaire contribuera à redynamiser la diversité linguistique dans le premier degré en encourageant en particulier l’apprentissage de l’allemand.

Avec la décision de faire désormais commencer la deuxième langue vivante en cinquième, vous pointez le risque d’étalement sur trois années du volume d’heures consacré à cet enseignement.

Je souhaite vous indiquer que le nombre d’heures hebdomadaires de langue vivante 2 sera sensiblement augmenté pour tous les élèves qui suivront désormais 7h30 de cours au long de leur scolarité au collège au lieu de 6h actuellement. Au cours de leur scolarité au collège, les élèves suivront ainsi 54 heures de plus de langue vivante 2.

Les expérimentations conduites depuis la rentrée 2014 dans l’académie de Toulouse et dans 35 collèges de l’académie de Rennes montrent par ailleurs que débuter la seconde langue vivante en classe de cinquième conforte l’apprentissage de l’allemand. Dans les collèges expérimentateurs de l’académie de Rennes, à la rentrée 2014, 15% des élèves ont choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 13% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente. Dans l’académie de Toulouse, à la rentrée 2014, 4,97% des élèves ont ainsi choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 4,76% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente.

La réforme du collège offrira aussi la possibilité d’un véritable renforcement linguistique sur le cycle 4 avec la présence des langues vivantes étrangères dans les enseignements pratiques interdisciplinaires sur le modèle de la discipline non linguistique dans les sections européennes de lycée.

Au total donc, les réformes que je mène actuellement sont très favorables à l’enseignement des langues vivantes et de l’allemand : la formation des élèves en langues vivantes est renforcée avec une exposition à la langue vivante 1 qui augmente fortement sur l’ensemble de la scolarité obligatoire avec la continuité du CP à la troisième ; elle est renforcée avec l’enseignement de la langue vivante 2 qui commence dès la cinquième et l’augmentation du nombre d’heures de langue vivante 2 pour tous les élèves sur l’ensemble du collège (plus 54 heures sur l’ensemble du collège) ; elle est renforcée par les nouveaux thèmes de travail, dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires, qui sont en partie enseignés en langues vivantes étrangères.

La réforme du collège va donc se traduire par une hausse du nombre d’élèves pratiquant l’allemand de l’école au collège. C’est parce que je mène cette politique volontariste en faveur de l’apprentissage de l’allemand et que j’anticipe un développement de celui-ci que j’ai décidé d’accélérer la hausse importante des postes offerts au recrutement en allemand : 199 postes en 2010, 443 en 2014 et 514 en 2015.

La coopération franco-allemande enfin, est une des priorités de l’action internationale du Ministère. Pour tout dire elle n’a jamais été aussi riche et elle continue encore de se développer. J’ai ainsi inauguré fin 2014 le lancement du réseau écoles maternelles bilingues – Elysée 2020 qui compte déjà plus de 110 établissements et qui permettra aux enfants de nos deux pays d’apprendre la langue de l’autre dès le plus jeune âge. Je me félicite également du développement accentué ces dernières années de l’apprentissage de l’allemand dans l’enseignement professionnel, puisque des sections bilingues sont régulièrement créées. Ce fut le cas en 2014 dans le domaine de l’hôtellerie entre l’académie de Montpellier et le lycée hôtelier de Brême ; ce sera le cas en septembre 2015 dans le secteur automobile avec une section franco-allemande liant la Sarre et la Lorraine, ou encore en septembre 2016 dans la filière du bois, au sein de l’académie de Besançon. Dans un registre plus habituel de la coopération franco-allemande, et au-delà des activités en lien avec l’OFAJ dont les moyens ont été accrus, nous développons les jumelages entre établissements, qu’ils offrent ou non des sections bi-langue ou européenne, notamment à travers le programme européen « e-twinning » qui met à profit les technologies numériques pour rapprocher virtuellement les élèves des deux pays. Vous mentionnez enfin l’Université franco-allemande, à laquelle les deux gouvernements renouvellent leur soutien et dont ils appellent à renforcer l’attractivité et les liens avec les entreprises de nos deux pays.

Je suis donc en mesure de vous annoncer que les décisions prises en matière d’enseignement de l’allemand et de coopération éducative sont parfaitement conformes aux engagements pris lors des sommets franco-allemands et dans le Traité de l’Elysée.

L’ensemble de ces réformes, du CP au collège, renforceront l’enseignement des langues vivantes et de l’allemand.

 Najat Vallaud-Belkacem,
ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche

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257 commentaires sur Un enseignement de l’allemand conforté

  1. christian Duvillet

    Madame la Ministre,

    Je ne partage pas votre réponse.

    L’Allemagne est notre premier client et l’Alliance entre nos deux pays est un gage de stabilité et de développement de l’Europe. Avant de promouvoir la diversité dans l’enseignement il
    faut se mobiliser pour résoudre le problème de l’emploi.

    La maitrise de l’allemand est à cet égard un gage de promotion des élites républicaines et
    de croissance .

    Très respectueusement.

    Christian Duvillet.

  2. Hans Herth - Président des Associations Franco-Allemandes pour l'Europe

    Officiellement, les bi-langues anglais-allemand seront maintenues pour les élèves ayant commencé l’allemand en école élémentaire… La belle affaire !

    En primaire il n’y a quasiment pas d’élèves en allemand. Ipso facto l’allemand disparaitra donc des collèges.

    En compensation les élèves pourront choisir l’allemand en langue vivante 2 dès la cinquième ?… un an plus tôt qu’avant ? C’est un merveilleux conte de fées !!!

    En 5e les élèves feront comme en 4e,… car, quand ce sont eux qui choisissent, ils préfèrent l’espagnol avec l’illusion de bénéficier d’une langue “facile” afin de diminuer la charge de travail globale… une langue récréative, en quelque sorte, avec l’alibi d’une langue mondiale plus importante que l’allemand qui n’est que la… 10e langue mondiale ! Et la seconde d’Europe après l’anglais, avant le français.

    On aura donc effectivement 100% de bi-langues en 5e comme le promet la Ministre, dont 99% en anglais-espagnol.

    Autrement dit, avoir bientôt 1% de bi-langues anglais-allemand en 6e, c’est bien sûr beaucoup moins élitiste que d’en avoir 16 % comme actuellement…. la bonne blague !

    La ministre veut sans doute réduire l’élite à sa substance la plus épurée, pour être bien sûre qu’aucun importun de bas étage ne vienne perturber les germanistes hyper-sélectionnés destinés à entrer en “classe prépa” de l’ENS à Henri IV sur le Mont Sainte Geneviève.

    Comme quoi la politique anti-élitiste sert de faux-nez à ceux qui veulent mieux sélectionner encore une vraie élite. Ca s’appelle le nivellement par le bas.

    Les bi-langues anglais-allemand en 6e avaient permis de sauver l’allemand parce qu’on laissait aux parents la liberté d’inscrire leurs enfants en bi-langue anglais-allemand même quand ces enfants avaient dû commencer l’anglais en primaire (depuis que l’on a étendu l’apprentissage d’une première langue vivante sur l’ensemble des années de primaire, il n’est quasiment plus possible d’organiser une offre variée de langues dans le primaire).

    Je ne peux pas imaginer que cette réalité échappe aux conseillers de la Ministre. Mais si c’était la cas, ce serait grave et ferait douter du sérieux de cette administration qui semble déconnectée de la réalité du terrain.

    Par contre s’ils connaissent cette réalité, le mensonge volontaire – ou involontaire d’une Ministre mal informée – est scandaleux. C’est un coup de poignard dans le dos de l’amitié franco-allemande !

    Mais, plus généralement, au delà du problème des bi-langues, le problème de cette réforme, en apparence louable, est qu’elle ne s’attaque pas au vrai problème de l’élitisme, à savoir le système d’un enseignement frontal où la “discipline” du “maitre savant” en impose à tous ceux qui, faute d’y avoir été préparés par leur milieu social, s’en sentent d’autant plus rejetés. Le système pédagogique français est intrinsèquement élitiste, y compris avec cette co-existence de l’école privée de masse parallèlement à la massification par le collège unique.

    Avec 40 élèves motivés en école privée vous pouvez faire ce que vous voulez. Mais, dans un collège public moyen, avec 25 élèves dont 20 non motivés, vous foncez dans le mur. On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif !… encore moins 20 sur 25, par exemple.

    Pour donner soif à tous les élèves, il faut changer non pas les programmes, mais la pédagogie – non pas l’organisation, mais le métier des enseignants. Il faut enfin cesser de penser que les élèves ne seraient que des ânes à instruire et transformer les maîtres imbus de l’autorité de leur discipline en vrai pédagogues (“pédagogue” du grec “meneur des enfants”).

    Il faut briser un système qui instaure la confrontation autoritaire des “ânes” avec la “discipline” de leur maître, il faut faire travailler et dialoguer les élèves entre eux, en groupes, leur permettre de chercher en groupe, leur donner de l’autonomie et leur apprendre à l’acquérir, leur donner aussi l’envie et la légitimité d’interroger l’enseignant et, avant tout, cesser la frénésie des notes punitives…. Tout ce que l’idéologie française refuse !… Tout ce que Freinet disait déjà il y a 100 ans ou Pestalozzi depuis plus de 250 ans.

    Ca ne résoudra pas tous les problèmes, certes. Mais cela donnera plus de capacité d’autonomie aux élèves et plus de raisons de se sentir bien à l’école, d’en garder aussi un bon souvenir.

    Et si l’EN cherche des heures disponibles, introduisons enfin en France la bi- et tri-valence des professeurs qui permet de faire 24 heures devant élèves, 24 heures d’animation pédagogique de l’acquisition des savoirs plutôt que 15, 17 ou 18 heures d’intoxication disciplinaire faiblement productives, longuement préparée et fastidieusement contrôlée.

    On dégagerait ainsi fait plus d’heures d’enseignement disponibles sans augmenter le nombre des enseignants. Mais là, on se heurte de nouveau à la force de l’idéologie évoquée ci-dessus, portée cette fois-ci par les professeurs eux-mêmes. L’idée de supprimer la sacro-sainte mono-valence leur est tout aussi insupportable qu’aux pédagogues allemands de la rétablir chez eux. Ceux-ci considèrent que la pluri-valence leur a permis de créer un autre rapport aux élèves et une meilleure connaissance de ces élèves ; il leur serait difficile de devoir y renoncer.

    Pour paraphraser Einstein, il est plus dur de casser une idéologie qu’un atome, une idéologie française peut-être plus encore. Et il fait également partie de l’idéologie politique nationale française, le penchant à bricoler – sur un coin de table – le bouleversement des organisations et les imposer par le haut pour ordonner le changement. En réalité, il vaudrait mieux travailler sur le terrain avec ceux qui devront y appliquer les améliorations. C’est avec ceux-ci qu’il établir des hypothèses d’améliorations, puis les essayer et ne les généraliser qu’à la condition qu’elles aient fait leurs preuves. Il faut donc d’abord fabriquer du consensus entre ceux qui sont chargés d’appliquer le changement.

    Mais, cette capacité à organiser le consensus, elle s’append très jeune, dès l’école donc, dans des systèmes pédagogiques plus ouverts qu’en France. Que les Enarques et les politiques français aillent donc y faire un petit stage de rattrapage…. il est grand temps !

  3. Gisela Lefebvre

    Madame la Ministre,

    Il est encore temps pour une sortie par le haut.
    Ne persistez pas à vouloir faire cette réforme néfaste qui fera de vous le fossoyeur de l’enseignement de l’allemand. Si vous aimez l’allemand – et c’est ce que vous avez affirmé aux journalistes allemands, vous devez bien vous rendre compte de la portée fatale de la suppression des classes bilangues et des sections européennes pour l’enseignement de cette langue.
    D’ailleurs, plus franche avec les journalistes allemands qu’avec les journalistes français, vous avez aussi avoué que tout était une questions de coûts.
    « Die französische Bildungsministerin Najat Vallaud-Belkacem begründet ihre Pläne damit, dass die zweisprachigen Klassen nur einer kleinen Elite zugutekämen und ihr Wegfall finanzielle Mittel freisetze, mit denen allgemein der Sprachunterricht gefördert werden könnte. »
    Handelsblatt du 27 avril 2015
    Demandez à vos conseillers de traduire l’article (si ce n’est déjà fait) – il est vraiment très intéressant. Du coup, ça donne envie d’écouter les infos mercredi et jeudi.

  4. J.A. Un européen convaincu

    Madame la ministre,
    Je suis français, ma femme est allemande, nos enfants sont franco allemands, et votre réforme est un déni de ce que l’Europe a besoin pour continuer à avancer d’une manière consensuelle et constructive. La France et l’Allemagne sont les deux moteurs et ils doivent se connaître, se comprendre et cela passe par l’apprentissage de la langue.
    Par ailleurs,je conseillerais bien sûr aux maternelles de commencer par l’anglais qui est un outil de base pour tous, mais qui condamnera l’allemand à la LV2.
    Et pourquoi supprimer ces classes bilangues qui enchantent autour de nous les élèves comme les professeurs ?
    Il n’est pas trop tard pour revoir votre jugement.
    Mfg

  5. cestlacrisemapôvlucette

    Madame la Ministre, Vous nous dîtes avoir recruté cette année des centaines de professeurs d’allemand et même vouloir poursuivre dans cette voie dans les années à venir. Pardon, mais on se demande à quoi vous allez employer toutes ces jeunes recrues?… Il y aurait donc un total de 7h30 à assurer en collège pour chaque prof….Or, vous recrutez des centaines de jeunes profs …. à faire ?…..quoi exactement puisque dans le même temps, vous laminez leur discipline?… Quel était le but de la manœuvre déjà?… Ah, ça me revient… Bien gérer l’argent public! …

  6. natwa

    Je suis bien heureuse, en tant que professeur d’allemand, de constater que parents et élèves ont saisi la portée catastrophique de la réforme qu’on souhaite nous imposer (votée, soit dit en passant par environ 75 personnes au total et pendant les vacances scolaires bien évidemment).
    La disparition des classes bi-langues sera la mort de l’allemand, puisque les LV2 ne sont pas très garnies de nos jours. Ces classes bi-langues ont l’avantage de permettre à des élèves de tous niveaux sociaux d’apprendre une langue vivante en continuité sur 4 années, de commencer à nouer des liens avec un établissement partenaire dès les premiers mois pour permettre un séjour bénéfique en fin de collège lorsque quelques bases sont déjà construites pour pouvoir communiquer (communiquer en allemand, je veux dire – sans passer par l’anglais par exemple).
    Comment inciter parents et élèves à choisir l’allemand en LV2 dès la 5è (réforme) si on leur annonce cette année que l’allemand est une langue “élitiste”?
    Bien sûr, il n’y aura plus d’allemand en 6è puisque très peu d’élèves apprendront l’allemand en primaire!!
    Quant aux affirmations concernant une évolution positive dans l’académie de Toulouse (académie pilote), il suffit d’aller sur le site de l’académie voir le rapport sité plus haut par un autre internaute, pour constater que le nombre de germanistes a diminué…
    Et que va-t-on faire de tous ces profs qui vont perdre des heures devant les élèves? car ce sera maximum 7.5h par semaine dans chaque établissement (il ne faut pas espérer avoir deux groupes de germanistes LV2 par niveau dans les petits et moyens établissement) donc un service obligatoirement partagé sur 2 voire 3 établissements, ce qui est déjà courant pour les enseignants d’allemand, donc avec la réforme, doit-on envisager un service partagé sur 4 établissements? Ou bien devrons-nous assurer des cours avec des contenus “interdisciplinaires” pour lesquels nous ne serons bien évidemment pas formés? Je comprends tout à fait la collègue internaute qui est inquiète pour sa santé mentale, pour ma part je me considère presque comme skizophrène avec 2 établissements synonymes de 2 fois plus de conseils de classe, de réunions, de sorties pédagogiques, de règlements intérieurs différents etc. et surtout synonymes de trajets incessants dans la semaine et parfois même plusieurs déplacements dans la même journée – coûteux en temps et financièrement. Et donc on veut recruter des professeurs supplémentaires? Soit je suis idiote (après quand même 8 ans d’études universitaires), soit c’est une inepsie…
    Je suis vraiment inquiète pour l’avenir de l’allemand en France, et à en croire la presse allemande, les Allemands sont également sceptiques quant à cette réforme, je pense qu’on n’est pas si loin de l’incident diplomatique…
    En résumé, vive l’anglais et l’espagnol et à mort l’allemand. On laisse sur le bord du chemin des milliers (voire millions si j’ose être optimiste) d’élèves et de professeurs qui souhaitent simplement que la langue la plus parlée en Europe ait une place importante dans l’école française, censée contribuer à l’ouverture d’esprit des futurs citoyens ainsi qu’à leur réussite professionnelle.

  7. N.Lebedeff

    Madame,
    les nombreux articles de la presse allemande concernant vos projets de réforme – que vos conseillers n’auront pas manqué de vous traduire – vous montrent j’espère la portée diplomatique de la suppression des options bi-langues. Les Allemands ressentent cela comme un affront, une rupture. Si trop peu d’élèves apprennent l’allemand, nul doute que nos relations à long terme s’en trouveront affectées. Nous ne pouvons bien communiquer que quand nous connaissons celui/celle qui est en face de nous. Pouvons-nous nous permettre cet éloignement de notre premier partenaire commercial et politique?
    Revenez donc sur votre décision de supprimer les sections bilangues et européennes !!!! Ce ne sera pas un pas en arrière, mais une preuve que vous savez écouter les voix du terrain !
    Une professeure d’allemand inquiète et en colère

  8. M. Cazeneuve

    « Madame la Ministre, nous vous avons comprise. » – Voilà : En fait, votre message n’est qu’un discours de technocrate, discours qui ignore tout de l’historique, pourtant récent, de l’implantation de l’allemand en France, qui ignore tout aussi du principe de la demande et de l’offre. Les germanistes, « initiés », eux, savent de quoi je parle : la première demande est celle pour l’enseignement de l’anglais, en primaire et en premier, puis, au collège, celle de l’espagnol « qui sert tant dans le monde, contrairement à l’allemand ». Mais en fonction de cette demande se fera l’offre: moins on demandera l’allemand, moins on aura besoin de professeurs d’allemand. Comme jusqu’à il y a 10 ans. Et non pas l’inverse : pour développer l’enseignement de l’allemand, on embauchera plus de professeurs d’allemand, et l’effectif suivra automatiquement….

    Car le choix de l’allemand ne s’ordonne pas, même pas par une Ministre. Les parents, donc, leurs enfants – nos élèves – n’obéissent qu’à leur propre logique et à leur propre choix, bien souvent d’ailleurs, en ignorant la « vraie » réalité économique et donc les chances de leurs enfants de réussir leur carrière professionnelle grâce au choix de telle ou telle langue. A moins qu’une lourde campagne nationale – et permanente – d’information sur l’utilité de l’allemand aille de paire avec vos réformes, Madame la Ministre, mesures qui vont assurer des classes de germanistes bien garnies, dès le CP ?

    La réalité, c’est que l’allemand LV2 en 4ème a, au profit de la « bi-langue » (et non de la « bilingue », d’ailleurs) quasi disparue, l’allemand bénéficie donc en 2015 encore, d’un enseignement non pas de 7.5h mais de 12 h (voire 16 h!) sur les 4 années de collège. Mais jusqu’à quand, grâce aux mesures « si favorables » de cette réforme du collège ? Ce sont en effet et par conséquent, ces 12 h qui doivent servir de base de calcul, et non pas les 7.5 h. (2.5 h de la 5ème à la 3ème = 3 x 2.5). Donc une perte de 4.5 h, minimum, et encore : si on ne tient pas compte des classes européennes qui manqueront de « matière première » – d’élèves donc, et au quel cas la perte d’heures d’allemand dont bénéficient aujourd’hui les élèves, sera bien plus lourde encore.

    Seuls les professeurs, donc ceux qui connaissent par cœur le « terrain », lisent – et comprennent – entre les lignes de votre discours, Madame la Ministre. Car « les autres », ceux qui veulent bien s’y intéresser de plus près, d’ailleurs, et qu’on remercie beaucoup de l’intérêt qu’ils portent à ce sujet lourd de conséquences pour la France, lisent votre discours et se demandent pourquoi les professeurs d’allemand sont si inquiets. Puisque ce discours dessine visiblement un avenir rose à l’allemand ! Que veut-on de plus ?! De toute évidence, Madame la Ministre, vous voulez du bien à l’enseignement des langues, en particulier à celui de l’allemand. Chers collègues, vous vous inquiétez pour rien !

    C’est tout de même ahurissant à quel point, c’est apparemment une technocrate qui dessine, vraisemblablement seule, dans son coin, et sans tenir compte de l’expérience, des expériences faites, sans tenir compte des réalités du terrain, un vrai paradis pour germanistes. Il est pourtant impossible que vous n’ayez pas pris connaissance de cette réalité, après tous les messages, les rendez-vous avec l’ADEAF, toute cette mobilisation voire même la visite de Mme L’Ambassadrice de l’Allemagne. Comment pouvez-vous ignorer ces témoignages en dessinant, en maintenant, votre projet ? Quel manque de professionnalisme, quel manque de représentativité des citoyens, quel manque de respect ! Ou est-ce finalement pour dire, dans un an ou deux « Moi, j’ai tout fait, et pourtant, il n’y a plus personne qui fait de l’allemand ! » Ainsi, en catimini, exit des tas de postes, vive les économies (ah, pas tout de suite, car d’abord, il va falloir payer, comme il y a 10 ans encore, des professeurs sans élèves).

    Ce discours, Madame la Ministre, sans ces informations qui précèdent, ne peut que plaire, mais : c’est de l’intox, et le public en est informé de mieux en mieux, comptez sur l’amitié franco-allemande – elle existe, et vous avez fait le compte sans elle.

  9. Autissier Isabelle

    Un extrait de ce qu’écrit “die Welt” sur votre réforme et particulièrement concernant l’apprentissage de l’allemand que vous allez sacrifier si vous ne changez pas !!!
    Faites-vous traduire …
    >[http://www.welt.de/politik/deutschland/article139889058/Sprachenstreit-belastet-Beziehung-zu-Frankreich.html]

    “Die geplante Reform hätte große Auswirkungen auf die Zahl der Deutschlernenden in Frankreich, ist sich die Bundesregierung sicher. “Die Zahlen werden runtergehen”, sagte die Staatsministerin im Auswärtigen Amt, Maria Böhmer (CDU), bei der Vorstellung einer Studie zur Zahl der Deutschlernenden weltweit. “Das ist eine schmerzhafte Nachricht für alle jene, die sich der deutsch-französischen Freundschaft verpflichtet fühlen.” Böhmer appellierte an die Regierung und Präsident Hollande, die Pläne zu überdenken. “Wir brauchen mehr Deutsch in Frankreich, nicht weniger.”

    Etwa eine Million französischer Schüler lernt aktuell Deutsch. Jahrelang gingen die Zahlen zurück, bis vor allem die sogenannten classes bilangues, um die es in der Reform der Ministerin geht, ab 2002 zu einer Stabilisierung beigetragen haben. Fast 89 Prozent der deutschlernenden Schüler in Frankreich finden sich in diesen Klassen. Ihre Abschaffung hätte zweifelsohne erhebliche Auswirkungen auf die Gesamtzahl der Deutschsprecher.”

    Auch die Kanzlerin setzt sich für die Deutsch-Schüler ein”

  10. Thérèse Oudet

    Peut être escompte t on au ministère que les vacances (et un voyage tellement important au Chili( eut été plus utile en Allemagne pour voir de visu comment se passe l’enseignement des langues dans différents Länder et quels moyens y sont mis!) que les profs vont se calmer et avaler les couleuvres ou boas qu’on leur sert (du style l’autonomie des établissements pourrait servir à garder les classes bilangues, on sait trop bien ce que cela veut dire dans le “vrai” monde: foire d’empoigne où les langues ne font guère le poids contre les maths ou le sport!) et le “courage” des chefs d’établissement qui iraient à contre courant est égal à vos hypocrisies de communication, où sous diverses formes on veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Il est plus qu’urgent de revoir votre copie (je l’ai déjà écrit mais mon message a disparu avant publication, comme pour d’autres) d’arrêter cette mascarade, votre mépris arrogant à l’égard des profs ne vous grandit guère. Et visiblement vous n’avez pas compris que la visite d’une ambassadrice au ministère pour exprimer son inquiétude avait un sens extrêmement précis. Faut il donner quelques notions de diplomatie élémentaire aux conseillers du MEN? Vous avez déjà perdu toute crédibilité, ce n’est plus qu’une question de jours pour que tout votre édifice s’effondre, il vaudrait mieux accepter de faire marche arrière ou d’aller ailleurs, la tête haute je n’en doute pas avec des conseillers tout aussi bornés qui se croient intouchables.

  11. Autissier Isabelle

    Madame la Ministre,
    il serait temps pour vous de VRAIMENT écouter et regarder autour de vous sur ce qui se dit de votre réforme !
    Concernant l’apprentissage de l’allemand, cela ne choque pas seulement les enseignants, les parents et les élèves français, mais aussi nos amis allemands : lisez donc, ou plutôt faites vous traduire la presse allemande… Un exemple parmi tant d’autres dans “die Welt”:

    Il semble qu’ils ont bien compris eux aussi que vos signatures et parades au différents sommets franco-allemands ne sont que façade de votre part.
    I. Autissier,
    enseignante d’allemand encore en colère

  12. Leo

    Madame la Ministre,
    Je souhaiterais vous parler du petit Arthur qui entrera au CP en 2017. C’est un témoignage authentique, je tiens à le préciser. Arthur et sa maman habitent à la campagne. Sa maman, qui doit avoir autour de quarante ans, exerce un métier manuel. Elle a appris l’allemand en première langue dans un collège rural et pensait qu’Arthur en ferait de même à son arrivée dans cet établissement.

    L’allemand joue un rôle important dans l’activité professionnelle de la maman d’Arthur. Il lui a tout d’abord permis d’effectuer des stages en Allemagne lorsqu’elle était en apprentissage. Il lui permet ensuite de se rendre régulièrement dans ce pays pour participer à des salons professionnels en tant qu’exposante, de pouvoir plus facilement faire connaître ses produits, de passer des commandes et surtout d’alimenter son site internet. Si elle ne parlait pas allemand, elle devrait faire appel à un interprète pour la seconder dans ces tâches. Un coût que la petite entreprise dont elle est la seule employée ne saurait supporter. Elle le reconnaît elle-même, peut-être renoncerait-elle d’ailleurs à participer aux nombreux salons et foires qu’elle fréquente si elle ne parlait pas allemand.

    La maman d’Arthur n’est ni une « héritière », ni une affreuse réactionnaire élitiste. Elle n’a pas fait de longues études. Elle n’est pas familière du monde de l’éducation et des débats qui l’animent, du moins tant que ceux-ci ne sont pas relayés par la presse. Elle mesure simplement à son échelle l’importance de maîtriser l’allemand, quelle que soit la catégorie socio-professionnelle concernée, et souhaite par conséquent que son fils en profite également. D’autant plus que l’allemand est enseigné dans le collège dont elle dépend et que les échanges franco-allemands y ont une longue tradition. Elle fut une des premières à pouvoir en bénéficier et cela fut déterminant dans son attachement à cette langue.

    Elle est donc tombée des nues en apprenant l’obligation prochaine de débuter l‘étude de l’allemand en primaire pour pouvoir y avoir accès en 6ème. Elle redoute désormais que l’école où son fils sera scolarisé en 2017 n’offre que l’anglais au CP. Que se passera-t-il ensuite si le collège n’était plus alimenté en germanistes a) faute d’écoles primaires le proposant dans le district et b) connaissant la concurrence de l’espagnol en LV2?

    La maman d’Arthur n’a ni les moyens d’habiter en ville, ni la possibilité de scolariser son fils dans une structure franco-allemande pour la simple raison que cela n’existe pas près de chez elle. Il n’est pas non plus dans ses intentions de déménager pour s’installer en région frontalière. Et pourtant, elle souhaite absolument faire apprendre l’allemand à son fils. Comment ne pas entendre et ne pas partager l’inquiétude de cette maman ?

  13. saintjustallemand

    Et sinon, quelqu’un répond-il aux nombreuses questions posées sur ce blog ou est-ce juste un simulacre de “dialogue”?

  14. W. Danelzik

    Wenn diese Reform so durchgeführt wird, wird Deutsch zu einer banalen zweiten Fremdsprache, für die das Ministerium als Zielsetzung für das Baccalauréat das Niveau B1 des europäischen Referenzrahmens vorgibt. Internationale Studiengänge in Frankreich wie die deutsch-französische Universität erfordern aber mindestens das Niveau B2. Ganz zu schweigen von einem Studium an einer deutschsprachigen Universität, für das das Niveau C1 vorausgesetzt wird. Die Reform wird also dazu führen, dass kaum mehr ein französischer Deutsch-Schüler die Anforderungen für ein Hochschulstudium mit Deutsch erbringen kann. Zumindest nicht im Rahmen der frei zugänglichen, für alle zugänglichen republikanischen Schulen.

    Nun, es bleibt dann immer noch die Google-Übersetzung…
    Eh bien, ce qui laisse encore la traduction de Google…

    Si cette réforme est effectuée, l’allemand devient une deuxième langue étrangère trivial pour lesquels le niveau B1 du Cadre européen commun définit le ministère comme une cible pour le baccalauréat. Mais les cours internationaux en France et l’Université allemande-français exigent un niveau B2 minimum. Sans parler de l’étude dans une université allemande, pour le niveau de C1 est nécessaire. La réforme va donc provoquer étudiants allemands un peu plus français peuvent atteindre les exigences pour les études universitaires avec l’allemand. Du moins pas dans le contexte de l’accès libre pour toutes les écoles républicaines.

  15. Trop c'est trop

    Madame la ministre
    Nous sommes ravis d’entendre que vous savez compter jusqu’à 4 en allemand, comme vous en avez fait récemment la brillante démonstration auprès d’un média. Voilà qui rassure les Français, et les partenaires allemands. La France est ambitieuse en matière de langues.
    Dans ce cas, nos élèves bilangues de 6e en savent déjà plus que vous , ce grâce à un apprentissage précoce mais aussi actif et moderne de cette belle langue qu’est l’allemand , qui les forme et leur sera utile plus tard, ne serait-ce que pour briller lorsqu’ils seront au ministère.
    Il est déplorable pour les relations franco-allemandes que vous ne sembliez pas davantage porter l’allemand dans votre coeur que sur vos lèvres. Réglements de compte personnels ?
    Votre utilisation fallacieuse des chiffres (vous supprimez 16% d’un enseignement d’allemand en 6e pour obtenir 100% de l’enseignement d’une autre langue, l’espagnol, en 5e) laisse songeur sur les capacités en mathématiques de votre équipe de communication.
    Elitiste l’allemand ? Vouloir que chacun puisse accéder à tout, c’est ça l’élitisme républicain. Ce n’est pas de supprimer des options, de nommer des boucs émissaires et de laisser perdurer d’autres options dont on parle peu. Laissez donc l’allemand en 6e dans tous les collèges de France ou soyez courageuse : généralisez le à tous les élèves .
    Et repenser tout le calendrier scolaire, quitte à créer pour certains un troisième trimestre de 11 semaines au lieu de 7 pour satisfaire les “intérêts légitimes” des professionnels de la montagne , ce n’est pas élitiste ça ? Quel est le pourcentage des familles qui partent en vacances à la neige ? 8% environ , selon l’observatoire des inégalités. Ne serait-il pas tant de faire confiance aux professionnels de l’Education aussi ?
    Votre façon de qualifier vos contradicteurs de conservateurs donne à penser que non seulement vous êtes à bout d’arguments mais aussi que la France est déjà et se réveillera conservatrice demain, car parmi les adversaires de la réforme , nombreux sont ceux qui sont, qui étaient, dans votre camp et de votre côté. Ouvrez les yeux ! Et vous osez intimer l’ordre aux autres de se remettre en cause ? N’est-ce-pas puéril ? Charité bien ordonnée commence par soi-même.

  16. W. Danelzik

    C’est surprenant : j’ai essayé de laisser mon commentaire certes critique, mais surtout informatif. Il n’a pas été publié : trois fois !
    Drôle de manière!
    Willi Danelzik

  17. M. Cazeneuve

    Madame la Ministre,

    vous refusez d’entendre que, remis en concurrence et dans les mêmes conditions que l’espagnol surtout – et l’italien et/ou d’autres langues (cf. votre projet “LV2 dès la 5ème”) – l’allemand, langue, soyons clairs, mal-aimée des (jeunes) français (mais hautement rentable en termes de carrière et de succès économique de la France), n’aura aucune chance – comme avant les classes bi-langues il y a 10 ans…
    Et vous aurez beau ouvrir les postes au CAPES voire l’AGREG, si vous ne “recrutez” pas d’ABORD les élèves, point d’utilité de recruter des professeurs supplémentaires.
    Vous parlez des écoles, académie par académie, où l’allemand sera particulièrement encouragé…. svp nous dire, en étant très claire, par quels moyens.

    M. Cazeneuve

  18. CG

    Poursuivons l’apprentissage de l’anglais en primaire, langue internationale et maintenons les dispositifs existants au collège, classes bilangues et option euro puisque de toute façon les parents plébiciteront le choix de l’anglais en primaire. Les professeurs des écoles, plein de bonne volonté, font ce qu’ils peuvent pour assurer cet enseignement, mais le niveau atteint en fin de CM2 ne permet pas de parler de véritables acquis. Tout doit être revu, voir corrigé à l’entrée en 6ème (accent, prononciation notamment). La tâche est déjà considérable en France en ce qui concerne l’acquisition des fondamentaux en primaire, lire, écrire, s’exprimer en français, compter… surtout dans les milieux défavorisés qui, paraît il, vous tiennent tant à coeur. Attaquons-nous aux priorités, cessons la démagogie!

  19. Cotto Catherine

    Madame la Ministre,
    savez-vous que le traité de l’Elysée vous contraint à favoriser l’enseignement de l’allemand en France? Croyez-vous y parvenir en supprimant les classes bilangues, qui avaient justement permis de faire remonter le nombre d’élèves apprenant l’allemand?
    Pensez-vous réellement qu’on puisse apprendre une langue en n’y étant exposé que deux ou trois heures par semaine? (Les petits Allemands, eux, ont quatre heures de cours de chaque langue par semaine, et même si une heure de cours ne dure pas 55 minutes comme en France, la fréquence d’exposition joue beaucoup dans le fait qu’ils sont très vite bien meilleurs en français que nos élèves ne le sont en allemand).
    J’ai enseigné pendant quatre ans en classe bilangue au collège (sur un bloc de moyens provisoires, puisqu’on ne veut pas créer de postes en allemand, cet enseignement étant trop “fragile”); nous accueillions tous les élèves qui souhaitaient étudier cette langue, qu’ils soient excellents ou en difficulté, puisque nous avons inscrit l’an dernier un élève bénéficiant d’un PPRE et qui n’avait pas réussi à valider son niveau A1 en anglais. Et vous parlez d’élitisme?
    J’enseigne cette année en lycée, et mes classes regroupent des élèves de différents collèges. Quelques uns ont commencé l’allemand au primaire, d’autres en sixième, d’autres encore en quatrième. Souhaitez-vous savoir d’où vient la différence de niveau? Les bons élèves sont ceux qui viennent du collège réputé du centre-ville. Les autres n’ont pas acquis le même niveau, bien que certains aient commencé l’allemand plus tôt.
    Ce n’est pas en supprimant une filière qui fonctionne, et qui forme de bons linguistes, que vous effacerez les différences entre collège réputé et collège moins coté.
    A moins que l’égalité ne soit pour vous un enseignement identique, anglais LV1 et espagnol LV2 pour tous?

  20. weballemand

    Je suis en colère et le manifesterai le 19 mai et appelle toutes celles et ceux qui souhaitent une véritable réforme équitable du collège sans le sacrifice de l’allemand à rejoindre ce jour là le mouvement. Depuis 10 ans que je suis dans mon collège je n’ai JAMAIS fait grève mais là, j’en, ai plus qu’assez d’être pris pour un c***!!!! Arrêtez!! Ouvrez les yeux!!!

    Voici ce que vous écrivez dans le Point ce jour …

    “J’ai eu l’occasion d’apporter des réponses aux inquiétudes exprimées par Jean-Marc Ayrault. Il a, depuis, rappelé dans la presse qu’il souhaitait “la réussite de la réforme du collège et que, s’agissant de l’enseignement de l’allemand, les choses avaient avancé dans la bonne direction”. De quoi parle-t-on là encore ? D’une réforme qui avance l’enseignement de la LV2 en cinquième (actuellement, il débute en quatrième) et augmente de 25 % le nombre d’heures dédiées à cet enseignement sur le collège.”

    Mais pour combien d’heures supprimées en section euro et bilangues et vous savez très bien qu’il n’y aura pas 2h30 par niveau, les chefs d’établissement devront récupérer 20% de la DGH pour vos EPIs, alors cessez de nous balancer des chiffres qui ne seront jamais vérifiés dans les faits

    “C’est évidemment un progrès pour l’allemand.”

    Alors là, je ne vois pas comment, nous vous l’expliquons depuis des semaines en long, en large et en travers. Ce matin sur RTL, Pascal Praud dans sa chronique déclarait: “la ministre ne réussit à convaincre qu’elle-même”, c’est clair et vous ne vous en rendez même pas compte. Ce ne PEUT PAS être un progrès pour l’allemand, entendez-nous m****!!!

    “Quant aux élèves qui ont fait une LV1 allemand en primaire, on leur permet de commencer l’anglais, donc de faire deux langues dès la sixième.”

    Mais vous savez très bien que le nombre d’élèves faisant allemand au primaire est infinitésimal, à part en Alsace: 8 écoles dans l’académie de Toulouse!!!!!!!!!!!! Allez voir les chiffres officiels sur le site interlangues de l’académie! Que veulent les parents au primaire, avez-vous fait un sondage, leur avez-vous demandé la langue qu’ils choisiront pour leur enfant? Je ne crois pas, je ne l’espère pas en tout cas, car cela serait d’autant plus hypocrite de votre part. Tout le monde sait que les parents privilégient l’anglais. En Italie, c’est la langue obligatoire pour tous au primaire. Autant faire la même chose en France puis comme en Italie, démarrer la LV2 en 6ème!

    “En définitive, demain, au lieu d’avoir 16 % des élèves qui apprennent deux langues dès la sixième (les fameuses classes bi-langues d’aujourd’hui qui ne bénéficient qu’à trop peu d’élèves), on en aura 100 % en cinquième.”

    Toujours des chiffres, de belles phrases, ah niveau com’ vous êtes fortiches mais nous n’arriverez pas à duper les personnels de l’EN, encore moins avec votre mail relié sur les boites académiques!

    “Expliquez-moi en quoi cela peut être un recul pour l’allemand ?”

    Nous vous l’expliquons depuis des semaines! Nous continuerons à le faire et le manifesterons dans la rue le 19 mai … et dans les urnes, vous pouvez le dire à Messiers Walls et Hollande. Qu’ils ne s’attendent pas à avoir les voix de l’EN!

    “Et pour ceux qui doutent de notre parole, regardez le nombre de postes que nous ouvrons pour le recrutement en allemand depuis 2012 : il est en constante augmentation, et sans commune mesure avec ce qui se pratiquait les années précédentes. Pourquoi ouvririons-nous ces postes si c’était pour faire le pari d’une baisse de la pratique de cette langue ? Cela n’aurait aucun sens.”

    C’est bien ce que l’on vous reproche!!! Je me demande bien pourquoi vous ouvrez ces postes. Cette année, académie de Toulouse: 30 stagiaires en allemand et des collègues nommés tuteurs qui n’ont même pas eu d’heures vu que les postes ont été occupés par les stagiaires!!!! Nombreux sont ceux qui comme moi feront les frais de votre réforme. Je ne vous dirai pas “tiens si on se donnait rendez-vous dans 10 ans”, histoire de vérifier la croissance exponentielle que connaîtra l’enseignement de l’allemand en France. D’ici là, grâce à votre réforme, je ne serai certainement plus en activité puisqu’il n’y aura plus d’heures à assurer!

    “Nous tenons à la pratique de l’allemand et nous nous donnons les moyens de cette ambition.”

    MENSONGE, FORFAITURE, MEPRIS … Vous ne vous donnez pas les moyens de l’ambition que vous prétendez afficher, tout au contraire et vous faites de vous la risée des médias allemands qui voient très clair dans votre jeu. Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Débouchez-vous donc les oreilles et entendez notre message!!!

  21. Mireille PFLEGER

    Madame la Ministre,

    Permettez-moi de rectifier votre texte.

    “Vous avez été nombreux à me dire votre crainte de voir l’enseignement de l’allemand fragilisé avec la future mise en place du Collège 2016.
    Je souhaite vous dire ici qu’il est évident que l’enseignement de l’allemand sera réduit à néant, disparaîtra.
    La dégradation des compétences en langues vivantes étrangères des élèves français est l’une de mes priorités essentielles.”

    Voilà la triste réalité, Madame la Ministre !

    Mireille Pfleger

  22. poilàgratter

    Un petit quizz…”Aller de soi et de l’ici vers l’autre et l’ailleurs” = apprendre les langues!
    Allô?.. Allô?…”Référent bondissant”= ballon! …”Créer de la vitesse” = courir! …”Traverser l’eau en équilibre horizontal avec immersion prolongée de la tête” = nager! …. “Produire des messages à l’oral et à l’écrit” = parler et écrire!…
    Est-ce raisonnable de laisser des chercheurs en éducation plus que fumeux pondre les réformes (merci Catherine Nay).

  23. lelievre

    Madame la ministre,

    Je suis professeur de langue et j’ai l’immense bonheur d’enseigner en classe européenne dès la 6ème . Je suis absolument consternée par votre réforme qui va détruire, sans aucune concertation, une décennie de travail. Autant de mépris pour notre travail est affligeant et révoltant.

    NON, les élèves des classes européennes ne sont pas privilégiés mais volontaires, travailleurs, intéressés et enthousiastes.
    NON, les classes européennes ne sont pas élitistes car elles sont ouvertes à tous les élèves sans sélection préalable et de ce fait favorisent la mixité sociale.
    Vous dites vouloir plus de justice sociale mais vous ne touchez pas aux sections internationales qui sont les sections élitistes par excellence : tests d’entrée ET participation financière.

    Vous dites vouloir lutter contre l’ennui des élèves en classe et votre proposition c’est donc l’uniformité pour tous, le même menu sans diversité. Sachez que les élèves sont beaucoup plus motivés que vous ne le pensez mais encore faut-il leur en donner la possibilité.

    Salutations.

  24. KLOSE Giselher

    Madame la Ministre,
    Allez sur le site fplusd.institutfrancais.de et vous comprendrez mieux pourquoi il ne faut surtout pas diminuer le nombre d’heures d’allemand en France. En plus, le Président Chirac et le Chancelier Schröder se sont promis de renforcer l’apprentissage de la langue du partenaire en 2003.
    KLOSE Giselher

  25. KLOSE Giselher

    Sehr geehrte Frau Ministerin, Madame la Ministre,
    ich bin Französischlehrer in Deutschland und habe eine sehr gut funktionierende deutsch-französische Schulpartnerschaft. Je suis professeur de français en Allemagne et je suis un adepte des échanges franco-allemands depuis plus de 20 ans. Quand je pense que le français s’enseigne encore en Allemagne, cela me rend triste de voir l’allemand disparaître en France. In Deutschland wird Französisch immer noch unterrichtet und toujours 4 heures par semaines depuis la 6e et pendant 5 ans, donc 20 heures en cinq ans.
    Déjà maintenant, les jeunes Français ont plus de problèmes à parler la langue du partenaire que les Allemands, et en réduisant le nombre d’heures en France …
    Je crois que je devrai en reparler à mon ami M. Jean-Yves Lebouillonnec, député-maire de Cachan lors de mon prochain échange à CACHAN dans 15 jours, qui me tient à coeur. Et à lui aussi.
    Bien cordialement- mit freundlichen Grüßen

    M. KLOSE Giselher

  26. Ruffenach Emma

    Madame la Ministre,

    En lisant les articles de presse sur vos projets de réforme pour l’ensemble des niveaux d’éducation, j’ai été profondément heurtée par ceux traitant d’une possible “réduction” du volume horaire pour les classes européennes.

    Celui-ci est particulièrement alarmant, de plus, il est rédigé par une journaliste étrangère ! D’où l’inquiétude européenne qui s’élève pour la conservation de nos acquis du Traité de l’Elysée datant de 1963!
    http://www.welt.de/politik/ausland/article139653989/Frankreich-haelt-deutsche-Sprache-fuer-viel-zu-elitaer.html

    Il serait en effet stupide et insensé de vouloir anéantir les fruits des combats qu’ont mené brillamment de grands hommes politiques, MM. Adenauer et de Gaulle, tout ceci dans l’objectif de “réduire” les différences entre les élèves! Par le passé et sans aucun doute dans l’avenir, aucune société républicaine ne peut prétendre une égalité parfaite, si les uns sont lésés au détriment des autres! Ici, il s’agit bien évidemment des élèves qui suivent des options pour élargir leur palette de compétences. De ce fait, pourquoi s’acharner sur ceux qui triment depuis leur tendre enfance, ceux qui fournissent une dose de travail considérable par rapport aux autres…

    Lycéenne en Terminale Scientifique et en classe Européenne Allemand depuis mon entrée en 6ème, je constate avec dépit que cette année, pour préparer l’épreuve facultative de DNL (Discipline Non Linguistique) du Baccalauréat, nous n’avons qu’ UNE seule heure hebdomadaire! Permettez-moi de m’interroger sur la portée quelconque que peut avoir une heure de cours par semaine dans un emploi du temps plus que blindé… Comment peut-on espérer progresser en langue, avec deux heures hebdomadaires obligatoires plus une heure optionnelle ?
    L’idéal républicain est certes de promouvoir l’enseignement pour tous, mais dans de telles conditions ?

    Promouvoir les langues, représente en effet un enjeu multi-générationnel et l’enjeu des décennies futures, il serait ainsi judicieux de conserver précieusement nos droits et acquis en matière d’Education, et non de les supprimer.

    Emma Ruffenach

  27. Jackie Stralec-Cunningham

    Madame le Ministre,

    Mon fils a bénéficié de la classe bilangues dès la 6e puis de la classe Euro en 4e. Il est de plus latiniste. Il entre donc la catégorie certainement de ce que vous appelez ”les élitistes” et que j’appelle ”les travailleurs”.
    Je rejoins également les commentaires des professeurs d’allemand qui s’investissent pleinement et au-delà pour faire passer le savoir et motiver les élèves. Pourquoi ces efforts ne sont-ils pas récompensés?
    Je suis d’accord qu’il faut essayer de faire réussir le maximum d’élèves mais ce n’est pas en tirant vers le bas mais vers le haut que les professeurs pourront y arriver avec la collaboration des parents.
    En espérant que vous entendrez les commentaires des ”gens du terrain” dans l’intérêt des générations futures.

  28. BEY Christiane

    Madame,

    Nous ne devons pas avoir la même lecture des mots ‘élitisme’ et ‘égalitarisme’.
    Pouvez vous changer votre logiciel explicatif ? Nous connaissons par cœur votre argumentaire, il ne nous convainc pas.

    Pouvez vous m’expliquer en quoi il serait moins ‘élitiste’ pour 15% des élèves français (si on y arrive !!!!) de commencer l’allemand au CP plutôt que de l’apprendre à partir de la 6ème en classe bilangue? J’ai vraiment du mal à vous suivre…

    Lors de la création des classes bilangues au début des années 2000, nous (les professeurs d’allemand) avons réellement travaillé à leur mise en place. Nous nous sommes formés tout seuls, nous avons cherché à créer des ponts entre l’anglais et l’allemand, nous avons réfléchi à la manière de compenser la perte horaire qu’entraînait (déjà !) cette nouvelle disposition (nos LV1 à 4 heures devenant dans le meilleur des cas des bilangues à 3 heures) par une pédagogie partagée avec le professeur d’anglais.
    Nous avons donc inventé les enseignements pratiques trans-langues, cela nous a beaucoup apporté, a contribué à rénover profondément l’enseignement des langues vivantes, a accéléré la prise en compte du cadre européen des langues et a bénéficié à toutes les langues.
    Les résultats sont là, nos élèves ont globalement réussi quelque soit leur origine, car c’était notre fierté de proposer cet enseignement à tous. J’ai souvenir d’une année où j’ai navigué sur 2 collèges (dont un ZEP), 3 écoles primaires -au moins 2 fois par semaine dans chacune d’elles-, organisé deux échanges franco-allemands très différents, l’un assez classique avec hébergement dans les familles, l’autre en tiers-lieu, en tous cas, 2 échanges réussis et riches en animations linguistiques et en activités transculturelles, la participation financière des familles pour ces séjours s’élevant à 150 euros pour le premier, 50 euros pour le second. Je vous signale que mes collègues d’anglais organisent des ‘voyages’ en terre anglophone avec une participation des familles s’élevant à 350-400 euros.
    Et vous voulez détruire tout ce terreau ‘élitiste’ de germanistes, cette énergie mise en place patiemment par les professeurs d’allemand au profit de l’égalitarisme de l’anglais pour tous qui semble, pour vous, être une évidence?

    Madame la Ministre, en tant que citoyenne, je suis également très triste de constater que mes collègues d’allemand cherchent des appuis de tous bords pour se faire entendre, nous attendions vraiment une autre qualité d’écoute de la part de votre gouvernement et singulièrement du Ministère que vous dirigez.
    La colère a finalement remplacé la déception. C’est nettement plus grave.

  29. A. Bassier

    Mes élèves de sixième s’appellent Mathis, Jeanne, Aaliyah, Kirill, Ariéla, Valentin, Herika, Aurore, Amîn, Artur… En seconde, il y a Anissa, Mathilde, Ronald, Mehdi, Nicolas, Stella, Héloïse, Sami, Mélanie, Samuel, Fifi, Aljon, Sarah… En Terminale enfin (oui, j’enseigne dans 6 niveaux différents) ils s’appellent Axel, Lillia, Norbert, Hinda, Camille, Mattéo, Nourhène, Hasna, Dylan, Guillaume, Layna (entre autres)… Madame la Ministre, je vous assure que ce que vous appelez l'”élite”, correspond en vérité à la France dans toute sa diversité. J’ai des élèves d’origine maghrébine, asiatique, capverdienne pour n’en nommer que quelques-unes. Ils réussissent en allemand et aiment cette langue. Donnez aux enfants de la République la chance d’apprendre la langue de leurs voisins! Donnez-leur l’ouverture qui leur permette de corriger des clichés et stéréotypes véhiculés encore trop souvent par des gens ignorant tout des Allemands (Suisses et autres Autrichiens…). La plupart des enfants qui arrivent en sixième bilangue ne savent rien de l’Allemagne. 6 mois après leur rentrée au collège, ils font la promotion de notre enseignement lors de la journée portes ouvertes, car ils ont plaisir à suivre les cours d’allemand en même temps que l’anglais. Ils ne se prennent ni pour l’élite, ni pour des enfants contraints de suivre 3 heures de cours de plus que leurs camarades. Non, ils sont contents d’être là et ils trouvent une réponse à leur curiosité. C’est pour rendre hommage à leur motivation que je les ai nommés ici.

  30. Weballemand

    Arrêtez de nous enfumer et de nous prendre pour des demeurés!!!!! C’est insultant. Vous nous prenez vraiment pour des billes!!! Vous aurez beau changer votre lexique, cela ne masquera en rien les dégâts à venir pour l’enseignement de l’allemand en France et l’évolution des relations franco-allemandes. Ouvrez donc les yeux, entendez donc la voix de celles et ceux qui depuis des semaines se sentent humiliés, dénigrés, bafoués dans l’engagement qui est le leur au service de l’enseignement de l’allemand. Votre carte des langues, on n’y croit pas, c’est de la poudre aux yeux. Venez sur le terrain, rendez-vous compte de ce qui se fait ET ne se fait pas. Dans l’académie de Toulouse, nous avons perdu avec l’expérimentation initiée de la LV2 en 5ème 21 classes bilangues. Cette dernière n’a pas permis de faire exploser le nombre de germanistes en LV2. Consultez donc les chiffres réels du terrain et non les chiffres fictifs que vous essayez de nous faire avaler: « A la rentrée 2014, on comptait 12 545 élèves germanistes dans l’académie, de la 6e au postbac, soit 5,20% des élèves contre 13 942 élèves à la rentrée 2006 soit 6,40% des élèves : une baisse d’un peu plus d’un point en sept ans qui montre que la position de l’allemand reste fragile ». C’est par ces mots que débute le rapport objectif présenté à l’adresse suivante: http://pedagogie.ac-toulouse.fr/langues-vivantes/spip.php?article1452.

    Quand vous écrivez: « Les expérimentations conduites sur l’apprentissage de la LV2 dès la 5e depuis la rentrée 2014 dans l’académie de Toulouse et dans 35 collèges de l’académie de Rennes montrent que cela conforte l’apprentissage de l’allemand (le nombre d’élèves choisissant l’allemand en LV2 a augmenté).’ »C’EST FAUX!!!!.

    Quand vous écrivez: « Un travail a par ailleurs d’ores et déjà été lancé avec l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) afin de développer les jumelages entre écoles françaises et écoles allemandes qui sont la meilleure promotion de l’allemand dés le plus jeune âge . » JE N’Y CROIS PAS!!!! Comment organiser des échanges avec des élèves démarrant l’allemand comme 2ème langue. Nous avons dans mon collège 43 ans d’échange (!!!!!) et du jour au lendemain, vous allez tout casser!

    Et alors la cerise sur le gâteau: « Le recrutement des professeurs d’allemand en hausse: Le ministère anticipe l’augmentation du nombre d’élèves pratiquant l’allemand en recrutant plus d’enseignants d’allemand : 443 postes en 2014, 514 en 2015, contre 199 en 2010. » La plupart de mes collègues qui avaient une bilangue et une section européenne vont passer de 16 heures à 7h50 (au mieux, si le chef d’établissement ne récupère pas sur les 7h30 1 ou 2 heures pour vos EPIs!). Qu’allez-vous faire de ces milliers de professeurs d’allemand qui vont perdre plus de la moitié de leur service?????. Entendez la voix de la raison incarnée dans le dernier courrier qui vous a été adressé par 56 députés de l’AN. Arrêtez de vouloir nous enfumer par des plans coms foireux et je le répète insultants. Entendez les réactions qui ont lieu Outre-Rhin! Et entendez nos voix!

  31. saintjustallemand

    ???!!!! …Et quels sont les parents qui voudront que leurs enfants apprennent une autre langue que l’anglais au CP?!…Vos propos ne rassurent personne Madame!…Combien de temps encore allons-nous devoir nous époumoner pour que vous entendiez ENFIN les professionnels qui,EUX, connaissent le terrain?!…

  32. corinne

    j’ai travaillé bien longtemps en ZEP. Je suis plutôt d’accord avec notre ministre : les classes bilingues sont, dans certains collèges, les seules classes pas trop difficiles, avec de élèves un peu plus sérieux que les autres. On y intégrait toujours deux élèves très difficiles, car les 22 autres élèves arrivaient assez bien à compenser avec leur calme et leur capacité de concentration. On tirait d’affaire ainsi chaque année deux élèves très difficiles en terme de comportement mais avec de réelles capacités d’apprentissage. Une vraie chance, donc.
    Dans ce établissement ZEP très compliqué, les parents de la classe bilingue étaient à rassurer en permanence : leur enfants se font souvent davantage ennuyer que ceux d’autres classes. Pourquoi donc laissaient – ils leurs enfants là ? certains car ils n’avaient absolument pas le choix, environ un tiers. Les autres par conviction politique ( eh oui dans une commune de gauche très engagée…) et d’autres rassurés de voir leur enfant en classe bilingue.
    Que va – t – il se passer sans classe “à niveau” ? CAR OUI, cessons d’être hypocrites, se sont souvent des classes de meilleur niveau !!!!
    Ceux qui n’ont absolument pas le choix resteront et seront tirés vers le bas : pourquoi ? Parce que tous les autres vont fuir vers le privé.
    En banlieue il y a aussi le privé musulman, eh oui, qui a souvent bonne réputation. Le privé catholique n’est pas si cher que cela, c’est plutôt abordable.
    Si vous voulez une école égalitaire et non hypocrite ?
    INTERDISEZ TOUTES LES ECOLES PRIVEES !!!!!
    Et obligez la carte scolaire à forcer la mixité !

    Ah mais ça n’est pas possible ?
    Alors acceptez que l’égalité est un leurre, n’essayez pas de nous faire gober le contraire, et laissez nous encore une chance de rivaliser avec le privé en maintenant des publics diversifiés au sein d’un même établissement, et non pas en laissant le public des bilingues fuir à toutes jambes !
    ce serait le désastre total ! si on enlève des établissements ZEP où j’ai enseigné ces publics – là, plus personne ne voudra y travailler ! Ils apportent confiance et équilibre ! ne les faites pas fuir, bon sang !!!!!!

  33. germanistgood

    Madame la Ministre,
    Votre obstination fait peine à voir ! Que de mensonges à répétition !! Qui apprend encore l’allemand en primaire ? D’où vont venir ces moyens pour enseigner l’allemand en primaire, fait que vous voulez renforcer, dites-vous ? Malgré tous nos efforts, notre implication, la lutte que nous menons depuis des années, votre gouvernement s’obstine à nous enfoncer, pour faire des économies, voilà le vrai objectif, pourquoi ne le dites vous pas franchement ? Arrêtez un peu l’hypocrisie et parlez enfin à visage découvert !! Dans la plupart des collèges de France l’allemand disparaîtra puisque ce cours n’existe qu’en tant que bi-langues. La LVI puis, très vite après, la LV2 ont disparu, faute d’une réelle volonté politique pour les langues et la relance le l’allemand qui est la langue de notre principal partenaire économique et commercial. L’enseignement des langues sera réduit à peau de chagrin, le “minimum pédagogique” pour les établissements publics, où seuls les élèves défavorisés iront désormais, mais c’est ce que vous voulez finalement, n’est ce pas ? Les “élites” se rabattront sur les établissements privés que vous continuerez de financer, c’est selon vous, l’école de la république, publique, ambitieuse et égalitaire ….

  34. Frédéric AURIA

    Madame la ministre,
    que vos conseillers soient incompétents et que les bons sentiments qui ont inspiré cette réforme soient finalement trahis, pourquoi pas.
    Mais ne vous entêtez pas à répéter les mêmes éléments de langage alors que nous vous avons démontré la dangerosité des suppressions annoncées !
    Et si vous ne nous croyez pas, relisez attentivement les courriers de JM Ayrault ou de PY Le Borgn’, et essayez de leur répondre sans vous appuyer sur des chiffres tronqués ou truqués de l’académie de Toulouse, consultez des gens qui ont la mémoire de l’enseignement des langues, vous en avez dans votre cabinet même !
    De moins en moins cordi’allemand,
    Frédéric Auria

  35. Fottinger Fanny

    Madame la Ministre,
    les voix des acteurs sur le terrain convergent toutes vers le même constat: La suppression de la classe bilangue en 6ème entrainerait inéluctablement une baisse significative des heures d’enseignement d’allemand, alors même qu’il y a une forte demande de la maitrise de cette langue sur le marché du travail.
    Ne sacrifiez pas ce qui marche bien, la France a besoin de germanistes!

  36. Olivia V

    Qui fera l’enseignement de l’allemand en primaire ?
    Prévoyez-vous de détacher des professeurs de collèges pour enseigner en primaire ? Avec quels financements ? Selon la bonne volonté des chefs d’établissements ?

    J’ai proposé à mon Principal de faire un complément de service en agent d’entretien ou secrétariat (je ne cuisine pas bien…) pour ne pas aller sur 3 établissements : on devient dingue, on ne sait plus qui sont les collègues, ni les élèves, les innombrables projets sont multipliés par trois ; bref j’ai peur pour ma santé mentale…..

  37. Gael Frank

    Madame la ministre,
    Quelle imposture! Deux langues vivantes dès la 5e, mais on oublie de dire que cela s’accompagne d’une baisse du nombre d’heures par semaine! On voudrait nous faire croire que l’annualisation des horaires serait plus efficace qu’une exposition régulière et soutenue aux langues!
    On cite des “études” qui prouveraient que l’allemand serait “élitiste”. Ces études, madame la ministre, sont-elles scientifiques? Ne s’agirait-il pas plutôt d’habiles manipulations de chiffres, tour de passe-passe dans lequel vous excellez? Si l’allemand est vraiment élitiste, augmentons plutôt sa diffusion, afin de le démocratiser: c’est le sens des accords franco-allemands, signés depuis plus de 50 ans, qu’il serait important de respecter et de mettre en pratique!
    Un professeur d’allemand consterné par ces réformes insensées.

  38. CG

    Madame La Ministre,
    Je suis professeur d’allemand en ZEP depuis plus de 25 ans et notamment depuis 15 ans dans un établissement de banlieue lyonnaise reclassé REP+ à la rentrée 2015, le taux d’élèves boursiers, de familles monoparentales et de familles touchant le RSA étant « en plein essor ». Je ne livrerai à votre réflexion que ces quelques chiffres : 470 élèves au total, dont… 120 germanistes, depuis 15 ans : 90 en Bilangue et 30 en LV2. Continuerez-vous à prétendre que l’allemand ne s’adresse qu’aux élèves issus de milieux sociaux privilégiés ? Sachez aussi que ces élèves, qui réussissent d’ailleurs en allemand, sont regroupés avec d’autres élèves non germanistes, pour éviter encore à certains de prétendre que l’allemand ne sert qu’à constituer des classes élitistes. Retirez l’option bilangue à mes 90 élèves, vous plongerez leur établissement dans un véritable ghetto. L’allemand n’est enseigné que dans une seule école primaire du secteur, et encore, seulement en CM2. J’en déduis donc que je vous nous balayerez aussi d’un revers de la main.
    Je me bats avec acharnement depuis des années au quotidien et SUR LE TERRAIN pour promouvoir l’apprentissage de l’allemand tel qu’il l’a été décidé et reconduit par nos plus hautes instances politiques. Pour affirmer et défendre la mixité sociale, celle dont vous vous contentez de parler. J’emmène, cette année encore, début Mai, 49 de mes élèves de REP+ en voyage en Allemagne. Je n’avais, cette année encore, pas suffisamment de places pour emmener les 62 préinscrits… Finis donc à l’avenir tous ces projets d’ouverture qui s’adressent à des élèves qui n’auront pas l’occasion de s’y rendre par leurs propres moyens.

    Un tout dernier élément, constaté SUR LE TERRAIN : lors de diverses rencontres avec les parents de primaire dans le cadre de la liaison CM2/6ème, un test est infaillible : lorsque je demande aux parents d’élèves non encore germanistes ce qui leur vient immédiatement à l’esprit lorsqu’ils entendent le mot « Allemagne », savez-vous ce qu’ils répondent encore ? « Hitler », Madame La Ministre. JAMAIS AUCUN ELEVE GERMANISTE n’a répondu ni ne répond de la sorte à cette question, tant l’apprentissage de l’allemand, de la culture allemande, la découverte du pays et de son peuple permettent de lutter contre ces clichés encore très vivaces.
    Certes, Madame La Ministre, la culture coûte cher ; mais bien plus cher encore là où elle a disparu. La colère gronde et vous ne parviendrez à l’apaiser qu’en revenant sur vos décisions unilatérales.
    Bien cordialement,
    CG

  39. Céline B

    l’anglais en primaire c’est bien, mais les professeurs des écoles ne sont pas des professeurs d’anglais. on ne s’improvise pas prof d’anglais et on doit alors récupérer les bourdes des collègues prof des écoles en 6è.

  40. Hans-Peter Jacht

    Mme. la Ministre,
    je ne doute pas de vos bonnes intentions et du bien fondé de votre action. Mais dans ma fonction de conseiller technique de la KMK pour la Certification allemande en allemand et avec mon expérience comme professeur et directeur adjoint de la section internationale allemande au Lycée International de Saint-Germain-en-Laye je me permets de faire les remarques suivantes:
    – Les cours d’Allemand dans les écoles primaires ont été commencé avec beaucoup d’enthousiasme il y a vingt ans. Depuis l’enthousiasme à disparu et il n’y a pratiquement plus de cours d’allemand avant la 6e. Les raisons: un manque de professeurs qualifiés, des résultats décevants si les professeurs n’étaient pas suffisamment compétents, un manque de continuité dans les programmes et un manque de volonté politique de beaucoup de directeur d’école. Par quelles mesures entendez vous inverser cette évolution?
    – L’anglais est indiscutablement la 1ère langue étrangère à apprendre. Dans cette situation, pourquoi vous ne permettrez pas aux élèves de commencer l’Allemand en 6e dans le cadre d’une classe bilangue, même s’ils n’ont pas fait de l’allemand à l’école primaire? Cela serait la mesure la plus efficace de sauver l’enseignement de l’allemand!
    – Pouvez-vous nous affirmer que les sections européennes, ABibac et international vont continuer de bénéficier d’une nombre d’heure élevé en allemand comme c’est le cas actuellement?
    Des réponse positives à ces questions seront les bienvenue pour disperser nos vives inquiétudes concernant l’avenir de l’enseignement d’allemand en France.
    Hans-Peter Jacht
    Conseiller technique de la KMK de la certification en allemand
    Directeur adjoint de la section allemande au Lycée International de St. Germain-en-Laye

  41. Claire Vernisse

    C’est une honte d’oser appeler vos 5° LV2 classe bi-langue. Quelle arnaque. Quelle mensonge, quelle démagogie. Si ce sont là des talents politiques, vous allez finir de nous écoeurer. Non, nous ne nous sentons pas représentés par vous. Vous êtes une imposture. Vous méprisez le corps enseignant en vous gargarisant de mots. Les mots ne sont pas un jeu.
    Les vrais bi-langues existaient et vous les anéantissez, faute de réflexion. Telle est la triste réalité.
    CV

  42. dOYONNARD

    Madame La Ministre ,
    Je viens d’écouter votre discours à l’assemblée nationale et je n’en crois pas mes oreilles : comment osez-vous comparer une classe bi-langue à 12h sur 4 ans à une LV2 à 7h30 sur 3 ans .Tous les élèves seront en classe bi-langue avec 2h30 de lv2 ? On a du mal à vous suivre …
    Il faudrait cesser ces discours insultants et vous renseigner sur la triste réalité: plus de classes bi- langues , plus d’Allemand . Nous vous attendons de pied ferme pour faire la promotion de la lv2 allemand , n’oubliez pas votre baguette magique . Vu les chiffres que vous annoncez , je ne vois pas d’autre solution.
    V.D, Professeur d’Allemand en colère

  43. Claire ( mère d'un germaniste)

    Madame,

    Mon fils a choisi allemand en classe bi-langue. Nous habitons à la campagne, et soyons francs, le collège de secteur est un peu” pourri”, avec pas mal de ” cas soc ” comme dit mon fils. Heureusement, l’établissement propose quelques options intéressantes, dont les classes bi-langues et euros. Soyons honnêtes, sans ces choix, j’aurais cherché un autre établissement, quitte à faire un trajet de 20 km matin et soir. Ces classes bi-langues permettent une certaine mixité sociale dans tous les collèges. Ne l’auriez-vous pas compris? Cela me surpprend de la part d’une élite comme vous.
    Revoyez rapidement votre copie, celle-ci vous ridiculise, un germaniste de 5° arrive à le comprendre, alors pourquoi pas vous?
    Inspirez-vous de ces professeurs d’allemand que vous martyrisez et faites preuve comme eux de compétence, sinon vous aurez du mal à gagner le respect des parents, élèves…
    une maman en colère

  44. Höhne

    3 mensonges inacceptable dans cette réforme:

    1e: aucune matière n’est défavorisée = SI, l’allemand!

    2e: l’allemand sera conforté = NON, dans la plupart des collèges de France l’allemand disparaîtra puisque ce cours n’existe qu’en tant que bi-langues. La LVII allemand n’existe que très peu en France puisque les élèves préfèrent largement l’espagnol alors qu’ils ne sont même pas au courant que l’allemand leur sera un atout important pour trouver un emploi plus tard, beaucoup plus que l’espagnol… merci la politique pour cette désinformation de notre jeunesse!!!

    3e: les classes bi-langues ne sont réservées qu’à une élite. Faux, il suffit d’appeler les collèges pour leur demander s’ils font ce tri. Vous verrez que c’est une minorité à laquelle vous pourrez répondre par une circulaire qu’il faut ouvrir ces classes à tout le monde.

    Arrêtez vos mensonges, Madame la Ministre!!!
    Mélanie HÖHNE

  45. Martin

    Madame,
    J’apprend l’allemand depuis bientôt deux ans. J’aime beaucoup aller en cours d’allemand. Je participe actuellement à un échange franco-allemand. Un correspondant séjourne donc chez moi. Si je n’avais pas pu choisir l’allemand en sixième, j’aurais beaucoup de mal à communiquer avec lui. C’est pourquoi je trouve peu judicieux de supprimer les classes bi-langues en sixième. Par chance, je pourrai aller en classe euro anglais l’année prochaine, en quatrième. Mais là non plus vous n’êtes pas d’accord, quel dommage ! Je ne suis pas l’élite et pas favorisé non plus ! Remettez-vous en question ! S’il vous plaît, ne commettez pas cette erreur !
    Martin, 5°A ( Gard )

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