La Défense de l’emploi : ambition ou exigence ?

Éditos Publié le 19 mars 2006

Le récent arrêt rendu par la Cour de cassation ouvrant la porte, sous certaines conditions il est vrai, aux licenciements destinés à prévenir des difficultés économiques à venir sans que celles-ci existent à la date du licenciement est coup porté à la protection du salarié. Elle nous renvoie d’une manière générale à cette désacralisation de l’emploi et à cette sanctification du capital dont le Premier ministre et le gouvernement se sont fait les hérauts, promoteurs qu’ils sont de l’égalité des chances dans l’accès à la précarité, avec le contrat nouvel embauche et aujourd’hui le contrat premier emploi auquel les Français s’opposent avec vigueur. La sauvegarde de la rentabilité du capital et de la compétitivité de l’entreprise ont assurément pris le pas sur la défense de l’emploi.

Le récent arrêt rendu par la Cour de cassation ouvrant la porte, sous certaines conditions il est vrai, aux licenciements destinés à prévenir des difficultés économiques à venir sans que celles-ci existent à la date du licenciement est coup porté à la protection du salarié. Elle nous renvoie d’une manière générale à cette désacralisation de l’emploi et à cette sanctification du capital dont le Premier ministre et le gouvernement se sont fait les hérauts, promoteurs qu’ils sont de l’égalité des chances dans l’accès à la précarité, avec le contrat nouvel embauche et aujourd’hui le contrat premier emploi auquel les Français s’opposent avec vigueur. La sauvegarde de la rentabilité du capital et de la compétitivité de l’entreprise ont assurément pris le pas sur la défense de l’emploi.

Aux deux propositions que le premier secrétaire du parti socialiste a formulées à l’occasion de ses vœux, concernant la formation professionnelle et le contrat de reclassement, et auxquelles je souscris sans réserve, je veux formuler une troisième proposition concernant la défense de l’emploi : Il s’agirait d’offrir aux salariés la possiblité de demander, par la voie de leurs représentants, que tout plan de licenciement, pour motifs boursiers, s’accompagne d’une réflexion sur une réduction de la masse salariale se fondant sur le principe des facultés contributives. Cette procédure pourrait concerner les entreprises de plus de 500 salariés.

En d’autres termes, la réduction de la masse salariale devra se faire, après concertation avec les organisations syndicales, au prorata du niveau de rémunération des salariés. C’est l’application dans l’entreprise d’un principe de solidarité : à celui dont le salaire est le plus élevé de le réduire proportionnellement le plus, dans un plafond qui pourrait être établi à 30 % du revenu le plus élevé.

Cette protection de l’emploi et des rémunérations les plus faibles permettrait dans certaines circonstances de préserver des emplois et d’éviter les situations intolérables où des entreprises licencient au moment même où la rémunération du PDG augmente comme cela s’est vu, alors même que celle-ci représente plusieurs centaines de SMIC.

La proposition mérite naturellement d’être travaillée. A cet égard, votre avis m’intéresse. Merci de vos commentaires.

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4 commentaires sur La Défense de l’emploi : ambition ou exigence ?

  1. Pascal

    najat,

    Une réflexion sur le partage de la charge en matière de réduction de la masse salariale a une vertue symbolique (répartition de l’effort)qui n’est pas négligeable. L’indexation de l’évolution des revenus (tous revenus confondus : revenus directs, stock, jetons de représentation, golden hello et golden share etc..)accordés par l’entreprise aux cadres forfaitisés (en gros dirigeants, cadre sup) et non soumis à la rémunération horaire, sur les résultats de l’entreprises peut en avoir d’autres (des vertus) même si je ne crois pas qu’elle relève de la loi, mais plus d’un travail sur ce que les anglo-saxons appellent la soft regulation, et je suis prêt à en discuter avec toi, à Lyon, à Paris ou à Nimes… En tout état de cause, dans les entreprises que tu vises (+ de 500 salariés), les licenciements économiques se font sur la base de remise à plat de l’organisation(abandon ou recentrage d’une activité), ou d’une diminution de voilure sur charge globale pour absorber un creux d’activité. Il conviendrait alors de dissocier ls différents cas dans ton projet. Dit on faire examiner en CA l’effort réparti sur masse salariale lorsqu’il y a abandon d’activité sans perspectives de reclassement au sein de l’entreprise? Vrai question..

  2. André

    La proposition est séduisante, même si je suppose qu’elle suscitera l’hostilité des employeurs. En même temps, quand on considère les profits réalisés par les entreprises du CAC 40, il faut bien constater que le partage de la valeur ajoutée ne se fait pas au bénéfice de l’emploi, mais plus généralement du capital. C’est tout notre système économique qui est orienté dans ce sens.

    Je me souviens de Calvet, le patron de PSA qui a effectivement augmenté son salaire de façon importante alors même qu’il décidait de suppression d’emplois. Cette idée permettrait d’éviter cette situation intolérable. Je crois qu’il faut aussi poser la question des stock options comme pour le patron de Carefour récemment.

    Enfin, voilà je suis assez d’accord avec cette idée, mais comment la mettre en oeuvre concrètement ?

Commentaires fermés.