La 1ère réforme des retraites qui met l’égalité femmes-hommes au centre

Najat Vallaud-Belkacem
Droits des femmes Publié le 28 août 2013

Aujourd’hui les hommes retraités perçoivent en moyenne chaque mois une retraite totale de 1749€ et les femmes de 1165€ pour les femmes, soit un écart d’un tiers. Le Conseil d’Orientation des Retraites a montré que ces écarts ne se résorberont pas spontanément. Si rien n’est fait, ils resteront même importants, de l’ordre de 20% pour les générations nées dans les années 70. Cela s’explique par les interruptions d’activités liées aux naissances, par le temps partiel et les écarts salariaux.

Pour la première fois, une réforme des retraites met cette question de l’égalité femmes-hommes au cœur de ses objectifs. Parmi les cinq réformes des retraites qui étaient intervenues depuis 1993, aucune n’avait fait ce choix essentiel ; chaque fois, nous avions constaté qu’une réforme qui n’intègre pas dès le départ la dimension égalité court le risque d’aggraver les inégalités. En 2010, le recul de deux ans de l’âge de départ sans décote a ainsi massivement pénalisé des femmes. Non seulement ce paramètre n’est pas utilisé dans la réforme actuelle, mais nous allons continuer à en corriger les effets en étendant encore de deux trimestres la prise en compte de la maternité dans le dispositif carrières longues et en validant autant de trimestres que de période de 90 jours de congé maternité.

Au-delà, plusieurs mesures qui ont ainsi été présentées hier par le Premier ministre seront décisives pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes :

  • les droits à retraite sont renforcés pour les 3,5 millions de femmes qui travaillent à temps partiel grâce à l’abaissement du seuil de validation des trimestres et la possibilité de reporter des cotisations non utilisées pour valider un trimestre ;
  • l’amélioration du minimum contributif dès le premier janvier 2014 bénéficiera principalement aux femmes ;
  • la majoration de pension de 10% aujourd’hui réservée aux parents de plus de 3 enfants et qui dans les faits bénéficie essentiellement aux hommes sera refondue et progressivement transformée en majoration forfaitaire dès le premier enfant ; elle bénéficiera principalement aux femmes, premières concernées par les interruptions d’activité. Cette réforme concernera les retraités partant en retraites à compter de 2020.

Résorber les inégalités ne peut se résumer à les corriger une fois formées. Le Gouvernement mène désormais des politiques visant à inscrire l’égalité dans les parcours de carrière (égalité salariale, partage du congé parental …) pour éviter d’avoir à constater les inégalités à l’âge du départ en retraite.

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