17ème Conseil des ministres franco-allemand : de nouvelles coopérations pour la recherche et l’enseignement supérieur

Enseignement supérieur et recherche Publié le 31 mars 2015

Ce mardi 31 mars 2015 s’est tenu à Berlin, le 17ème conseil des ministres franco-allemand réuni autour de la Chancelière fédérale Angela Merkel et du Président de la République François Hollande.

A cette occasion, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a rencontré Johanna Wanka, son homologue, ministre fédérale de l’Éducation et de la Recherche d’Allemagne. Les ministres ont échangé au sujet de leur coopération dans le domaine de la recherche et de l’enseignement supérieur.

Les deux gouvernements intensifieront leur coopération dans la recherche énergétique de même que dans la recherche sur la sécurité des technologies de l’information et les sciences humaines et sociales, contribuant ainsi à une plus grande compétitivité et croissance.

Les deux gouvernements renouvellent leur soutien au développement de l’Université franco-allemande (UFA) et affirment leur volonté d’en renforcer l’attractivité et de poursuivre la progression du nombre d’étudiants, de doctorants et de jeunes chercheurs d’ici à 2020.

Le Centre Marc Bloch situé à Berlin est l’un des fleurons de la coopération scientifique bilatérale. Ce centre franco-allemand de recherche en sciences humaines et sociales sera désormais doté d’une forme juridique pérenne qui en consacre le caractère binational.

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143 commentaires sur 17ème Conseil des ministres franco-allemand : de nouvelles coopérations pour la recherche et l’enseignement supérieur

  1. TRUVAN Anne

    Madame La Ministre,

    depuis 21 ans maintenant je vois avec désespoir s’amenuiser le nombre d’heures de LV2 au Lycée et maintenant c’est le Collège qui va être concerné ! J’ai de la chance d’être sur 2 établissements très proches, collège et lycée, de pouvoir suivre mes élèves de la 4ème et la Terminale. Je suis très fière d’eux parce qu’ils réussissent leurs épreuves d’allemand, à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, au milieu du Pacifique. Je sais que l’Allemand passe pour une langue exotique ici mais il y a des élèves motivés et curieux, peu importe leur origine sociale et ethnique. Cependant cette réforme annoncée est un danger pour les LV2 en général et pour l’Allemand en particulier. Comment imaginez-vous qu’un collégien puisse se débrouiller avec un saupoudrage d’heures sur 3 ans ? La réforme du Lycée nous demande d’apprendre encore plus à nos élèves avec moins d’heures, tout en utilisant les outils numériques, en faisant des projets avec l’étranger ! Quel gâchis vraiment ! Non à cette réforme qui nous laisse nous professeurs d’Allemand déçus, en colère, amers, éreintés ! Un peu de pragmatisme serait le bienvenu !
    Anne Truvan, professeur d’Allemand, Nouméa.

  2. BERLUCCHI

    Madame La Ministre,
    Votre projet de réforme concernant l’enseignement des langues me consterne ..Sous couvert d’un faux égalitarisme,vous envisagez de détruire des filières d’enseignement (les bilangues allemand-anglais) qui fonctionnent parfaitement.Pourquoi s’attaquer à ce qui marche ? Pourquoi ôter aux enfants la possibilité de s’épanouir dans une section qui leur permet de s’ouvrir à la langue et à la culture de notre premier partenaire économique ?A quoi bon,signer de matière officielle des traités si vous détruisez leur contenu dans la pratique ? Quelle hypocrisie intellectuelle …Pourquoi faire croire à la population française que votre réforme est une amélioration de l’apprentissage des langues alors qu’il s’agit en réalité d’une pure dégradation? Croyez vous qu’un saupoudrage de 2H30 d’allemand par semaine à partir de la classe de 5ème seulement permettra aux jeunes Français d’être armés pour les grands défis de demain ?
    Certes,vous pourrez affirmer avec fierté :
    Moi,Ministre de l’Education Nationale, j’ai anéanti les efforts d’enseignement de qualité des professeurs d’allemand par une seule réforme,
    Moi,Ministre de l’Education Nationale, j’ai contribué à l’appauvrissement culturel des élèves français sous couvert d’un égalitarisme idéologique,
    Moi,Ministre de l’Education Nationale, j’ai contribué à l’augmentation du chômage des jeunes Français ,en leur ôtant la possibilité d’avoir une formation performante dans la langue de notre premier partenaire économique,
    Moi,Ministre de l’Education Nationale, je fais de la discrimination linguistique en réduisant l’offre d’apprentissage à l’école,
    Moi,Ministre de l’Education Nationale, je casse volontairement l’enthousiasme des enseignants d’allemand ,
    Moi , Ministre de l’Education Nationale, je ne reconnais pas aux élèves le droit de prendre plaisir à pratiquer une langue d’une façon différente .
    Moi,Ministre de l’Education Nationale, je m’oppose au droit à la différence !
    J’ose espérer ,Madame La Ministre, que les nombreux messages que vous recevez et la mobilisation des enseignants de langues vous amèneront à modifier cette réforme et à maintenir les classes bilangues et les sections européennes dans le futur dispositif .Les supprimer serait une aberration économique et intellectuelle !
    Respectueusement,
    M.Berlucchi

  3. Stéphan jean-yves

    Madame la Ministre,
    Quelle n’a pas été ma stupéfaction d’apprendre la suppression des classes bilangues en 6ème. Nos gouvernants ont commencé par rendre pratiquement impossible l’enseignement de l’allemand en primaire,alors que parmi les professeurs d’école nombreux sont les licenciés en allemand,simplement à cause du monopole de l’anglais.
    Cette fois c’est,je pense, le coup de grâce pour cette langue. Les classes bilangues ont en effet permis de sauver l’allemand de la disparition de notre enseignement.
    Pourquoi un tel acharnement qui contredit toutes les belles paroles des réunions franco-allemandes? J’ai enseigné l’allemand pendant 15 ans en “Zone prioritaire” dans la banlieue des usines Peugeot de Sochaux et je peux témoigner que les élèves de 6ème,enfants d’ouvriers de 11 nationalités différentes apprenant l’allemand n’étaient en aucun cas dans des filières élitistes!
    Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de la rage.
    Apprenez qu’en Franche-Comté,zone transfrontalière, où nous avons eu comme Député Pierre Mocovici et Jean-Pierre Chevènement, apprendre l’allemand sert tout simplement à échapper au chômage en allant travailler en Suisse allemande toute proche où en Allemagne. Encore faut il pouvoir communiquer en allemand, ce qui va bientôt être réservé à une élite qui pourra payer des cours privés. Sans doute vaut il mieux laisser les Espagnols répondre aux nombreuses offres d’emploi en Allemagne et laisser les jeunes français attendre une hypothétique reprise?
    J’aurais pu développer bien d’autres arguments encore en faveur de l’allemand, mais les bras m’en tombent devant cet éloignement de nos élites gouvernantes des réalités économiques.
    En espérant que tous les commentaires que vous recevrez vous feront changer d’avis, recevez mes salutations respectueuses.

  4. Alban CHAZEAU

    Madame la Ministre,

    C’est un sentiment de rage, de colère et d’écoeurement mélés qui m’habite depuis l’annonce de votre réforme du collège. Nous sommes des milliers de professeurs d’allemand en France à nous battre quotidiennement avec ardeur et passion pour cette langue que nous aimons.

    Quand je lis votre article sur l’UFA, je manque de m’étrangler : vous faites preuve dans vos déclarations d’une redoutable hypocrisie intellectuelle. Comment pouvez-vous croire qu’avec la suppression des sections bilangues et des sections européennes, il y aura suffisamment d’étudiants français pour ce cursus universitaire ? En conséquence, cette signature est risible.
    Mais la communication du gouvernement auprès des médias est parfaitement huilée et cache totalement la réalité du terrain.

    Je m’étrangle une deuxième fois quand vous prétendez que votre réforme est favorable à l’apprentissage de l’allemand en évoquant le primaire. Comment pouvez-vous imaginer que des parents ne vont pas choisir l’anglais pour leur enfant dès le CP ? Et quand bien même, qui enseignerait l’allemand en primaire? Les IEN interdisent actuellement aux professeurs des écoles habilités en allemand d’enseigner cette matière. Dès lors, combien d’élèves se retrouveront en 6ème pour débuter l’anglais ? Aucun dans mon collège rural qui recrute sur plus de 10 écoles primaires qui sont pour la plupart des RPI.

    Je m’étrangle une troisième fois quand vous parlez du maintien d’un nombre important de postes au capes d’allemand. Mais c’est de l’inconscience ! Pourquoi recruter de nouveaux profs alors que ceux qui sont en poste actuellement travailleront au mieux sur 3 établissements au pire n’auront pas d’affectation et devront se reconvertir à marche forcée ?
    Je travaille depuis 1998 dans un collège en milieu rural. Mes élèves bilangues ne font pas partie d’une élite comme vous l’expliquez aux médias. Ce sont tout simplement des élèves curieux et motivés par les langues qui, sans la section bilangue, n’auraient pas été touchés par l’allemand. Il est fort à parier qu’en supprimant les bilangues, ils se tourneront spontanément vers l’espagnol. Le poste d’allemand d’actuellement 18h se transformera en 7,5h et l’échange scolaire franco-allemand, qui existe depuis 1999 et pour lequel je me bats avec ferveur, disparaitra en raison du manque de candidats tout cela au nom d’un pseudo égalitarisme. Sans compter, tous les élèves que perdra mon collège et qui se dirigeront vers l’enseignement privé.

    Je veux croire encore en une prise de conscience de votre part des conséquences catastrophiques de votre réforme pour l’enseignement de l’allemand en France. Veuillez croire, Madame, en mon prochain attachement à la défense de l’enseignement public.

    Alban CHAZEAU
    Professeur d’allemand

  5. Balestier

    Madame La Ministre
    NON! à l’abandon des classes bi-langues et NON à l’abandon des sections européennes, en allemand -anglais-espagnol- chinois-et bien d’autres! OUI à la diversité des langues! OUI – 100 fois OUI à l’accès de l’apprentissage des langues de manière efficace et sérieuse avec un minimum de 8h de langues étrangères en classe de 6ème bi-langue!!!
    Vous voulez combattre les inégalités? Vous vous tromper de chemin, Madame La Ministre!
    La lutte contre les inégalités et l’élitisme ne peut en aucun cas justifier valablement cet abandon programmé, cette destruction planifiée, alors même que l’agenda franco-allemand 2020 prévoit que « parmi les élèves de l’enseignement secondaire, un Français sur deux ou un Allemand sur deux devra avoir visité au moins une fois l’autre pays ».
    O U E S T L A C O H É R E N C E E N P O L I T I Q U E?
    Bettina Balestier – franco-allemande /européenne/ enseignante révoltée

  6. guilhot martine

    Madame La Ministre,
    mes 20 ans d’expérience m’autorisent à vous dire que pour apprendre une langue étrangère, il faut un prof motivé et compétent (qu’en est-il des professeurs des écoles ?) au moins 3 heures par semaine en collège surtout les 3 premières années pour consolider les acquis, combler les lacunes et atteindre le niveau d’autonomie B1 (l’idéal étant 45 mn sur 4 jours) et des groupes de moins de 25 élèves car au-delà il est très difficile de les faire travailler à l’oral en binôme (trop bruyant) et de les faire tous participer. Je pensais que c’était une évidence pour vos conseillers.
    Mais eux, sont-ils compétents dans ce domaine ? Savent-ils comment fonctionnent le cerveau et la mémoire ? Savent-ils comment s’apprend une langue étrangère dans un milieu francophone ?
    Une enseignante de moins en moins motivée.

  7. Odile Chaumeton

    Madame la Ministre,
    Je me permets de rajouter un mot à mon précédent commentaire.
    Après avoir lu certaines réponses à notre inquiétude par rapport à la suppression des classes bilangues en 6ème, précisant que les élèves ayant commencé une autre langue que l’anglais en primaire pourraient avoir accès à une classe bilangue en commençant l’anglais en 6ème, je ne suis pas du tout rassurée. Si j’ai bien compris, seuls certains élèves des zones frontalières auront donc accès à ce dispositif parce que, soyons réalistes, en primaire il y aura ailleurs uniquement l’anglais. Je suis en région PACA où il y a encore bien des préjugés et où les professeurs d’allemand font preuve d’enthousiasme et de dévouement pour maintenir grâce aux bilangues, aux classes européennes, à l’Abibac une matière qui ouvre la voie à l’emploi et je suis très pessimiste suite à votre réforme. Signer les accords ci-dessus me semble une pure hypocrisie. A moins que vous ne reveniez sur votre projet de destruction de ce qui fonctionnait.

  8. Gisela Lefebvre

    Madame la Ministre,
    J’enseigne dans un collège rural, mes élèves ne sont pas issus de la bourgeoisie. Néanmoins, ils apprennent l’allemand avec plaisir et sont scandalisés par votre projet de réforme. Ce sont les élèves qui commencent l’allemand dès la classe de sixième qui adorent cette langue et sa culture.
    Les sections bilangues et européennes, les classes AbiBac et l’UFA contribuent à faire fonctionner l’ascenseur social et à trouver un emploi. Pourquoi voulez-vous ainsi “éliminer” l’enseignement de l’allemand du paysage linguistique français ? Ces classes ont fait leurs preuves. Suivez-vous uniquement une logique financière ? L’élève, n’est-il plus au centre du système ? Comment imaginez-vous l’organisation d’échanges scolaires par des professeurs sur deux ou trois établissements ? Et ce voyage, ce séjour dans une famille allemande, est pour mes élèves souvent le premier voyage à l’étranger. Votre réforme se nourrit d’égalitarisme et non d’égalité. Donner les mêmes chances à tous les élèves, c’est de leur laisser la possibilité de travailler plus s’ils en ont l’envie. Revoyez votre réforme, ce n’est pas en appauvrissant l’enseignement des langues que les élèves du collège iront mieux !
    Gisela LEFEBVRE

  9. b.dumont61@orange.fr

    Bravo , Madame la ministre!!!! tout ça est très cohérent!

  10. saintjustallemand

    Bravo Madame la Ministre! Avec la suppression des classes bilangues et européennes, l’appauvrissement de l’enseignement tous azimuts en collège, particulièrement en langues vivantes, les jeunes Français seront en effet parfaitement mobiles à l’avenir…. Félicitations, bravo!!Que ceux qui le peuvent financent une formation correcte à leurs enfants eux-mêmes, c’est ça ce vous appelez l'”équité pour tous”??

  11. Marc Letombe

    Mes collègues ont épuisé, je pense, tous les arguments… Une citation de Machiavel me vient toutefois à l’esprit : “gouverner, c’est faire croire!” …

  12. sulser

    Madame la Ministre,
    Pourquoi est-ce la gauche qui, après avoir mis la jeunesse au centre de son discours électoral, s’attaque ainsi à sa formation et donc à son avenir? La baisse des horaires en collège est inacceptable, toutes les études montrant que plus l’on est jeune, mieux l’on apprend… Nous pensions avoir atteint le summum avec les années Sarkozy et voici que vous faites des économies sur le dos des élèves, que vous anéantissez des années d’efforts reconnus (encore aujourd’hui,par exemple,20 élèves en allemand LV1 qui n’ont eu pourtant d’autre choix que l’anglais au primaire ), que vous sabordez nos conditions de travail puisque nous serons forcément sur plusieurs établissements… en présentant le droit à la différence comme de l’élitisme. A l’incompréhension et la rage s’ajoute aussi la tristesse devant une telle trahison de nos idéaux de qualité pour tous.
    Une future ex-professeure d’allemand

  13. Höhne

    Madame la Ministre,

    si dans quelques années (pas très lointaines), on verra le nombre de professeurs d’allemand en arrêt maladie (pour épuisement professionnel ou dépression) augmenté, vous saurez que ce n’est pas à cause des élèves pénibles, non, ce sera “grâce” à votre réforme qui fait en sorte que nous ne pourrons ni nous occuper correctement de nos enfants (trop de temps dans les transports pour passer d’un établissement à l’autre) ni de nos élèves puisque nous n’aurons plus le temps nécessaire dans un établissement mais devront courir de l’un à l’autre.

    Je pense qu’un grand nombre d’entre nous n’aurait pas préparé le concours si on nous avait prédit qu’on devra passer 2 à 3 heures de transport par jour/en moyenne (pour ceux qui habitent dans une région rurale comme moi) et qu’on ne pourra donc plus emmener ni récupérer nos enfants à/de l’école mais qu’ils seront alors éduqués par des assistantes maternelles et l’école.

    J’espère que vous arrivez à comprendre ce que votre réforme représente non seulement pour la majorité des élèves en France (:plus le niveau d’allemand exigé pour pouvoir continuer en Abibac ou à l’université) mais également pour les enfants des professeurs d’allemand qui ne les verront plus (sans parler des professeurs eux-mêmes).

    Donc, NON, les professeurs d’allemand ne seront pas en arrêt maladie à cause des élèves pénibles mais à cause de votre réforme qui supprime les classes bi-langues!

    Mélanie HÖHNE

  14. SAUTOT Dominique

    Madame La Ministre,
    Comment est-il possible de développer une plus grande coopération pour le supérieur entre la France et l’Allemagne si votre réforme torpille les efforts de centaines de professeurs d’allemand, de parents et d’élèves passionnés par cette discipline? Les classes bilangues allemand-anglais, les échanges dès le plus jeune âge avec des Allemands, nous les défendons souvent à la sueur de notre front! L’allemand c’est notre passion, mais pour ma part, je pense aussi à nos aînés qui se sont battus eux aussi au sortir de la seconde guerre mondiale pour tisser les liens d’un amitié franco-allemande et qui, contre vents et marées, ont tenu bon pour mettre en place la CECA, base de notre Union Européenne, l’OFAJ, les partenariats entre nos deux pays autrefois ennemis. Nous ne faisons que leur emboîter le pas, modestement, mais avec foi et une grande conscience professionnelle. Notre énergie est souvent amoindrie par les dires de certains réfractaires, mais vaillamment, nous nous relevons. Et là, en une fraction de seconde, en haut lieu, tout s’effondre! On ne maîtrise pas une langue vivante à raison de deux heures par semaine, même si on la commence en 5ème plutôt qu’en 4ème!
    J’aimerais ne pas penser qu’il s’agit là de calculs budgétaires… Pourquoi en France faut-il changer ce qui fonctionne (les bilangues en sont la preuve!)? Merci de nous laisser travailler sur un seul établissement plutôt que sur trois! Merci de laisser nos élèves découvrir dès la sixième la langue et la culture de leur voisin, notre premier partenaire économique. L’aurait-on oublié? Quand on néglige les fondations, le travail des enseignants de collège, c’est tout l’édifice qui s’écroule. Votre coopération avec le supérieur n’aura alors plus aucun sens!
    Il ne restera que des accords signés sur le papier…
    Dominique SAUTOT

  15. FONPUDIE-LESIEUR

    Madame la Ministre,

    Que d’hypocrisie dans le monde politique !

    Vous nous demandez – via le rectorat et l’inspection académique – de célébrer tous les ans ce traité de l’Elysée (22 janvier 1963) qui consacra l’amitié franco-allemande, vous signez avec votre homologue allemande, Mme Wanka (avec la bénédiction de Mme Merkel et M. Hollande) des accords de coopération intensifiée, toujours avec cette même Mme Wanka vous renouvelez votre soutien à l’UFA (Université Franco-allemande) et vous osez supprimer au même moment les classes euro et bilangues en collège!

    Oui, je partage complètement l’effroi et la révolte de mes collègues de collège et je m’insurge avec tout autant de virulence qu’eux contre votre réforme qui consacre la mort de l’allemand.

    Oui, venez sur le terrain voir l’investissement des professeurs d’allemand (et de langues en général) que ce soit en collège ou en lycée! Parents, élèves, direction attendent de nous que nous mettions sur pied échanges, sorties, voyages, expositions, clubs… tout cela non rémunéré, sur la base du bénévolat, j’ose espérer que vous le savez !

    Oui, allez-y, supprimez les classes bilangues, les classes euro d’allemand ! Et si vous interdisiez tout simplement l’apprentissage de l’allemand ? Mais n’allez pas après signer des accords de Tartuffe avec votre homologue allemande !

    Vous n’êtes pas sans savoir que nous, Français, nous sommes très mauvais en langues étrangères. Ah, la belle affaire ! Comment apprendre correctement une langue étrangère quand, au lycée, les élèves n’ont plus que 2 heures de langue par semaine depuis la formidable réforme des lycées ?
    A mon sens, un ministre de l’Education nationale digne de ce nom, devrait au contraire rétablir, en lycée, un minimum de 3 heures de langue par semaine. J’insiste : un minimum de 3 heures!
    A moins, Madame la ministre, que votre objectif ne soit de faire le jeu des boîtes privées de langues et autres organismes de séjours linguistiques réservés aux nantis. Dans ce cas-là, votre place n’est pas dans un gouvernement de gauche…

    Je vous adresse, Madame la Ministre, toute l’expression de mon ire…

    Mme Fonpudie-Lesieur, professeur d’allemand
    Lycée jean-Jacques-Rousseau à Montmorency (95)

  16. Claire Barbillon

    Madame La Ministre,
    Votre projet de réforme concernant l’enseignement des langues me consterne ..Sous couvert d’un faux égalitarisme,vous envisagez de détruire des filières d’enseignement (les bilangues allemand-anglais) qui fonctionnent parfaitement.Pourquoi s’attaquer à ce qui marche ? Pourquoi ôter aux enfants la possibilité de s’épanouir dans une section qui leur permet de s’ouvrir à la langue et à la culture de notre premier partenaire économique ?A quoi bon,signer de matière officielle des traités si vous détruisez leur contenu dans la pratique ? Quelle hypocrisie intellectuelle …Pourquoi faire croire à la population française que votre réforme est une amélioration de l’apprentissage des langues alors qu’il s’agit en réalité d’une pure dégradation? Croyez vous qu’un saupoudrage de 2H30 d’allemand par semaine permettra aux jeunes Français d’être armés pour les grands défis de demain ?
    Certes,vous pourrez affirmer avec fierté :
    Moi,Ministre de l’Education Nationale,j’ai anéanti les efforts d’enseignement de qualité des professeurs d’allemand par une seule réforme,
    Moi,Ministre de l’Education Nationale,j’ai contribué à l’appauvrissement culturel des élèves français sous couvert d’un égalitarisme idéologique,
    Moi,Ministre de l’Education Nationale,j’ai contribué à l’augmentation du chômage des jeunes Français ,en leur ôtant la possibilité d’avoir une formation performante dans la langue de notre premier partenaire économique,
    Moi,Ministre de l’Education Nationale,je fais de la discrimination linguistique en réduisant l’offre d’apprentissage à l’école,
    Moi,Ministre de l’Education Nationale,je casse volontairement l’enthousiasme des enseignants d’allemand ,
    Moi , Ministre de l’Education Nationale,je ne reconnais pas aux élèves le droit de prendre plaisir à pratiquer une langue d’une façon différente .
    Moi,Ministre de l’Education Nationale,je m’oppose au droit à la différence !
    J’ose espérer ,Madame La Ministre, que les nombreux messages que vous recevez et la mobilisation des enseignants de langues vous amèneront à modifier cette réforme et à maintenir les classes bilangues dans le futur dispositif .Les supprimer serait une aberration économique et intellectuelle !
    Respectueusement,
    Claire Barbillon ,professeur d’allemand

  17. Birtyk

    Plan d’action pour la langue du partenaire

    Officiellement lancé à l’occasion de la semaine franco-allemande de janvier 2005, le plan contribue à renforcer le rapprochement des systèmes scolaires et universitaires français et allemands. Il prévoit notamment pour la partie française :

    le maintien de l’enseignement de l’allemand sur la totalité du territoire des académies
    l’augmentation de 20 % en cinq ans des effectifs d’élèves apprenant l’allemand à l’école primaire
    l’augmentation de 50 % en cinq ans du nombre de classes de sixième bi-langues anglais/allemand
    la poursuite de l’enseignement de l’allemand au collège partout où il est assuré à l’école

    Quatre mesures, avec équivalent du côté allemand, sont applicables en France :

    mise en place en 3e et en seconde d’un certificat de langue, le “Deutsches Sprachdiplom” de la KMK, sur la base du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL)
    possibilité pour tout élève de seconde apprenant la langue du partenaire et inscrit à cette certification d’effectuer un séjour linguistique et culturel dans le pays du partenaire
    possibilité pour tout élève de seconde ayant passé son année dans un établissement allemand de la faire valider par son établissement d’origine
    introduction de l’Abibac dans toutes les académies et Länder

  18. Autissier Isabelle

    Madame la Ministre,

    La réforme que vous voulez mettre en place est une catastrophe pour l’enseignement de l’Allemand en France ! Les élèves qui apprennent l’allemand en classes bi-langues et en sections européennes ne proviennent pas de l’élite, mais ont la possibilité ainsi de découvrir une autre langue, une autre culture, à laquelle ils n’auraient peut-être jamais eu accès sans cela.
    Enseignante depuis 30 ans, j’ai toujours dépensé une énergie considérable, ce que j’ai fait avec passion, pour faire découvrir la langue et les pays de langue allemande à mes élèves, pour organiser des échanges fructueux avec l’Allemagne, pour organiser divers projets dans tous les établissements où j’ai enseigné, entre autres pour la célébration du 22 janvier, marquant l’amitié et les relations franco-allemandes que vous déclarez pourtant de toute importance, pour faire passer les certifications d’allemand aux élèves, pour mobiliser les élèves de primaire , etc… etc…
    Depuis 9 ans, le collège où j’enseigne bénéficie d’une classe bi-langue complète, avec un succès toujours croissant, et non pas en Alsace, mais près de Marseille ; nous avons un échange avec un établissement allemand depuis 11 ans, des élèves qui partent pour des échanges individuels de deux mois, et depuis trois ans aussi des classes européennes, qui ont elles aussi du succès auprès des élèves et des familles, car les élèves ont envie d’apprendre, de progresser et de découvrir encore.

    Et vous arrivez, et d’un coup de crayon, comptez balayer tout ce travail ? Réduire à néant tous ces efforts ?

    Vous vous moquez de nous, enseignants d’allemand, qui n’auront plus que quelques malheureuses heures dans l’établissement où nous avons réussi à faire vivre une matière, que les vieux clichés poursuivent encore. Comment pourrons nous encore assurer des échanges, des projets numériques et autres, en courant entre plusieurs établissements et avec un horaire réduit à peau de chagrin pour chaque classe ?
    Vous vous moquez des élèves et des familles qui veulent avoir le choix d’apprendre les langues qui leur plaisent dans l’école de la République, et ce avec un nombre suffisant pour vraiment apprendre. Comment nos élèves pourront ils rejoindre des filières ABIBAC, ou simplement faire des études pour lesquelles la langue allemande leur sera utile ?
    Vous vous moquez des accords franco-allemands que vous prétendez soutenir. Comment maintenir le nombre d’élèves apprenant l’allemand comme signé dans ces accords si les heures en collège ne leur donne pas cette possibilité ?

    Il est grand temps, Madame la Ministre, que vous regardiez de plus près les dégâts que causera votre réforme pour les langues et pour la langue allemande en particulier, si vous ne revenez pas sur vos propositions.
    Le seul moyen est de maintenir les classes bi-langues et les classes européennes partout où elles existent !

    Nous comptons sur votre compréhension et votre respect des accords que vous avez signés entre nos deux pays.

  19. Caliskan-Grießenauer

    Madame la Ministre,
    C’est avec consternation que je prends acte de votre projet de refonte du collège, et il me semble que, même si vos intentions sont, sans doute, bonnes et sincères, vous vous trompez dans sa mise en oeuvre. La société française n’ira pas mieux parce que l’on proposera à tous les élèves une 2e langue à partir de la 5e ou parce qu’un cours de morale sera dispensé par les collègues d’histoire. Le collège unique souffre actuellement non d’un problème d’égalité mais d’éducation qui,ne l’oublions pas, doit être dispensée par la famille qui répond de son enfant devant la société!!
    Vous avez rencontré votre homologue allemande, et c’est certainement encourageant pour le dynamisme franco-allemand! Mais, avez-vous le droit de désavouer les pères fondateurs comme Charles de Gaulle et Konrad Adenauer qui n’ont pas ménagé leurs efforts, et qui, à plus de 80 ans, ont jeté les jalons pour le rapprochement des jeunes Français et Allemands en signant le Traité de l’Elysée le 22 janvier 1963?
    Comment pouvez vous alors songer à arrêter un dispositif comme les classes bilangues qui marche aussi bien et dans lequel chefs d’établissement, professeurs allemands et anglais, élèves et parents, ainsi que le monde de l’entreprise, se sont investis sans jamais se relâcher, s’en jamais s’en lasser? Pourquoi devons-nous être punis maintenant d’avoir fait notre travail le mieux possible, avec coeur et talent? Serait-ce de la jalousie? “Vivre et laisser vivre”, et voilà une devise! On ne coupe pas un arbre en bonne santé!

    Je vous remercie donc de mettre vite un terme à ce cauchemar afin que moi et mes collègues dont la bonne volonté est trop souvent la risée en salle de professeurs puissent poursuivre sereinement les multiples tâches qui nous attendent encore (certification,échange, Oral de l’Histoire de l’Art, liaison CM2-6e, etc.).

    Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de mes sentiments distingués.

    Gudrun Caliskan-Grießenauer, enseignante d’Allemand

  20. Luc GENONCEAU

    Je ne suis pas enseignant et travaille dans le privé dans une entreprise internationale. Et je pense que vous faites fausse route, car l’Allemagne est notre premier partenaire économique et il est indispensable pour une grande partie de la population active française d’avoir un niveau correct en langue allemande de façon à pouvoir profiter de cette relation privilégiée avec notre voisin outre-Rhin. Et ce n’est certainement pas avec 2h30 d’enseignement par semaine à partir de la 5ème que cela sera possible ! Je pense d’ailleurs que vous allez continuez le nivellement par le bas et que ceux qui désirerons pouvoir accéder à un niveau d’enseignement plus élevé devront aller dans le privé, ce qui n’est bien entendu pas très égalitaire…

  21. Mougenot

    Madame La Ministre,
    Avec votre nouvelle réforme annoncée, que deviennent: les classes bilangues, les classes européennes, les échanges franco-allemands, les professeurs d’allemand et leurs élèves volontaires et désireux de connaître leur pays voisin? … C Mougenot

  22. René Métrich

    Madame la ministre,
    On lit que c’est au nom de la lutte contre l’élitisme que vous voulez mettre en place un système qui aboutira inéluctablement à la fin des classes bilangues et des sections européennes réputées rassembler les élèves des « bons milieux ».
    Mais alors qu’attendez-vous pour supprimer les lycées Henri IV et Louis-le-Grand, Polytechnique, l’ENA et autres Grandes Ecoles et filières prestigieuses dont Bourdieu et d’autres ont montré qu’ils servent principalement – et de plus en plus exclusivement – à la reproduction des élites constituées en oligarchie héréditaire ?
    Soyez un peu sérieuse : tous ceux qui enseignent dans les classes bilangues savent qu’on y trouve des élèves issus des catégories socio-professionnelles les plus diverses et qu’elles ne sont en rien des ghettos de privilégiés – à moins, bien sûr de considérer comme privilégiée toute famille qui ne vit pas en dessous du seuil de pauvreté. Et quand bien même les enfants les plus défavorisés n’y seraient pas, améliore-t-on leur sort et leurs chances de réussite en réduisant à néant un dispositif qui, à travers les échanges scolaires pratiqués avec enthousiasme et succès par les enseignants d’allemand, a permis à tant d’élèves – y compris de milieux modestes et de zones rurales – d’élargir leur horizon en faisant l’expérience d’un pays aux us et coutumes différents ?
    Non, la lutte contre les inégalités et l’élitisme ne peut en aucun justifier valablement cet abandon programmé, cette destruction planifiée, alors même que l’agenda franco-allemand 2020 prévoit que « parmi les élèves de l’enseignement secondaire, un Français sur deux ou un Allemand sur deux devra avoir visité au moins une fois l’autre pays ».
    Si vous ne pérennisez pas explicitement les bilangues et les classes européennes, on pourra dire de vous et du gouvernement auquel vous appartenez en paraphrasant Madame Roland: “Egalité, égalité, que de crimes ils commettent en ton nom.”
    Vu ce que vous vous apprêtez à faire, j’ai quelques hésitations à vous présenter mes salutations respectueuses.
    René Métrich
    Prof. émérite des Universités

  23. Mathilde Vautier

    Madame la Ministre,
    Connaissez-vous le taux de chômage en Allemagne? 7%…. En France? Vous connaissez le chiffre… Une entreprise sur 5 en Allemagne recherche des collaborateurs (salariés ) hors des frontières allemandes… Avec la réduction du nombre d’heures d’enseignement de l’allemand induite par la réforme du collège que vous nous imposez, n’est-il pas à craindre que ces collaborateurs tant recherches ne soient pas nos élèves de France mais des jeunes d’autres pays voisins qui s’intéressent de plus en plus à l’apprentissage de l’allemand? La réforme du collège 2016 qui entraîne la suppression des classes bilangues et des sections européennes aura comme conséquence désastreuse que les jeunes issus du système scolaire français ne parleront pas l’allemand …. Compétence qui vous le savez permet de trouver un emploi en Allemagne, en Suisse, en Autriche, au Luxembourg…
    Pauvres futurs chômeurs que le système produit…
    Respectueusement,
    Une prof d’allemand étonnée par une réforme inégalitaire (moins pour tous c’est plus d’écarts entre ceux qui ont les moyens de se former et la foule …)

  24. Jutta SPORNITZ

    Madame la Ministre,

    J’essaie de comprendre quelle est la logique entre, d’un côté la mise en avant de la collaboration franco-allemande et, d’un autre côté, votre reforme pour le collège pour la rentrée 2016, et notamment la suppression des classes bi-langues.
    Comment maintenir de échanges franco-allemands quand on travaillera sur deux, voire trois établissements ? Comment rendre crédible l’apprentissage de la langue du partenaire si si peu de moyens sont donnés au niveau de l’enseignement en France (baisse considérable des heures d’enseignement)? Pourquoi détruire ce qui marche bien et est motivant pour les élèves, ce qui peut inciter aux cursus franco-allemands ?
    J’ose espérer que vous reveniez sur cette proposition en tenant compte de la réalité sur le terrain !!
    Cordialement, J. Spornitz
    Professeur d’allemand, 75

  25. Didier

    Madame la Ministre,

    Pour pratiquer l’enseignement de l’Allemand en LV2 et LV1 depuis quelques années maintenant, il est indéniable que les élèves en 6è bilangue sont tout à faits aptes à apprendre deux langues en même temps, surtout si nous adaptons notre enseignement à nos élèves, ce que nous n’avons cessé de faire depuis des années. Alors que les premiers ne sont pas du tout investis de la même façon et l’Allemand dévalorisé. Ce qui est le signe que cette langue mérite vraiment la place qui lui revient. Car comme vous le savez, les Allemands nous concurrencent dans des tas de domaines, et nous avons beaucoup à apprendre de leur sens pratique, à commencer par le côté humaniste que vous “mettez à toutes les sauces” dans tous vos conseils prodigués aux enseignants: en clair, en Allemagne, le citoyen est réellement au coeur des préoccupations des élus. Nos élus sont aux antipodes des intérêts des futurs citoyens de l’Europe.

  26. DIEGNER

    Cette reforme est un réel retour en arrière de 20 ans ! Les classes
    bilangues fonctionnent bien , en supprimant ce qui marche et en diminuant encore le nombre des heures en langues , nos élèves recevront un enseignement au rabais , qui ne leur permettra pas de progresser ! Dans mon collège il existe un appariement depuis 30 ans avec une ville allemande! les élèves sont toujours très enthousiastes mais avec votre reforme vous détruirez tous ces efforts et plus aucun échange ne sera possible ! Le seul but est de faire des économies sur le dos des élèves et des enseignants en faisant croire que cett reforme est un progrè ! pure hypocrisie, je suis écœurée que ce gouvernement ne puisse même envisager cela !

  27. Luise

    Madame la Ministre, Mesdames, Messieurs les conseillers,

    quand êtes-vous allé à l’école, au collège public pour la dernière fois? Pouvez-vous nous expliquer comment les élèves vont progresser en réduisant les heures d’apprentissage de la langue allemande? Quelle est votre solution miracle pour ne pas être dans les derniers du classement PISA? Quelles sont vos propositions pour continuer l’organisation des échanges franco-allemands en étant sur 3 établissements? Concrètement, comment faire? Avez-vous des solutions pour que ce qui marche actuellement continue à exister si votre réforme passe?
    Venez voir dans les classes, sortez de votre tour d’ivoire, ce n’est pas la peine d’aller à Berlin signer des accords, car il n’y aura plus d’étudiants germanistes si vous persistez.
    Avez-vous vraiment conscience de la situation actuelle et de l’anéantissement où votre projet de réforme mène l’enseignement de la langue allemande?
    Les heures de langue supprimées pour des économies, le déplacement des vacances scolaires futures pour faire plaisir à l’industrie du tourisme.
    Mais les élèves, où sont-ils dans votre système? Les élèves sont pourtant au coeur du problème !
    PENSEZ-VOUS PARFOIS AUX ELEVES? On se le demande.

  28. Anne Charrier

    Madame la Ministre,
    je suis professeur d’allemand à Chartres, dans le plus gros collège d’Eure et Loir. J’enseigne depuis 15 ans et suis en poste depuis 7 ans dans mon établissement.Grâce à la section bilangue les effectifs de germanistes ont plus que doublé au collège Hélène Boucher et élèves comme parents sont très satisfaits de ce système qui donne de bons résultats, met nos jeunes dans une situation de réussite et permet de nombreux échanges avec l’Allemagne. Je reviens d’ailleurs de Berlin (avec 45 élèves de troisième), où mes élèves ont pu utiliser cette langue sur le terrain et découvrir la culture allemande. Je m’interroge toujours sur le bien fondé de cette réforme et de la suppression pure et simple de nos sections bilangue, à l’heure où vous même rentrez de Berlin pour le conseil des ministre franco-allemand. Je ne peux m’expliquer votre choix et ne peut m’y résoudre. C’est la chronique de la mort annoncée de la matière que j’enseigne avec passion, de cette langue magnifique que j’aime et essaie de faire aimer à des adolescents, futurs citoyens européens. Le couple franco-allemand, moteur de l’Europe et pierre angulaire de notre continent ne peut pas rester aussi fort si les jeunes français ne peuvent apprendre la langue de nos voisins d’outre-Rhin. Or c’est ce qui arrivera si cette réforme est maintenue sans changement. Je ne peux croire que c’est votre souhait, ni celui de notre Président de la République, si attaché à l’amitié franco-allemande. Ou bien tout cela n’est-il qu’une sombre mascarade et un simulacre de lien?
    Rénover et réformer, oui, bien sûr, mais pas à n’importe quel prix!
    Avec mes salutations respectueuses,
    Anne Charrier

  29. Odile Chaumeton

    Madame la Ministre,
    Je suis consternée à l’annonce de votre réforme de l’enseignement des langues en collège. Les accords que vous venez de signer ne pourront être honorés faute de candidats. En effet la suppression des bilangues et des classes européennes qui permettaient aux élèves qui le désiraient quel que soit leur milieu ( beaucoup de ses classes ont été créées en milieu défavorisé) d’avoir un niveau correct en langues est une énorme erreur. Je suis moi même à la retraite et j’ai fait partie des premiers professeurs à créer une classe bilangues. Mes élèves m’écrivent encore et me remercient de leur avoir donné cette possibilité qui a été un plus pour l’obtention d’un emploi. Seuls les élèves des zones frontalières qui ont l’allemand en primaire ( ne nous faisons pas d’illusions, l’anglais est généralisé ailleurs) auront accès à ces classes. Quelle discrimination! 2h30 par semaine puis 2h en lycée. On va se retrouver encore plus bas dans le classement Pisa. En tous cas, il est évident que vos conseillers ne sont pas des linguistes. Vous devriez revoir votre copie et généraliser les classes bilangues et européennes si vous voulez que nos élèves deviennent compétitifs qu’elle que soit leur milieu social au lieu de réserver la pratique des langues à ceux dont les parents peuvent payer des cours particuliers et des séjours. J’espère que vous tiendrez compte de ces messages de professeurs dévoués et que vous décoragez

  30. BERLUCCHI

    Madame La Ministre,
    Voilà 25 ans déjà que je me bats sans compter pour défendre l’allemand dans les écoles et au sein des différents collèges dans lesquels j’ai été amené à exercer.J’ai mené et mène toujours aujourd’hui des échanges franco-allemands pour sensibiliser mes élèves à la culture et à la langue de notre partenaire privilégié: L’Allemagne. De vrais liens d’amitié sont crées chaque année. Votre projet de réforme me désespère car il envisage la suppression des bilangues, dispositif qui a garanti de nombreuses heures aux enseignants d’allemand et qui maintenu jusqu’alors de nombreux postes en allemand. Ce projet risque de faire éclater les nombreux échanges franco-allemand car il sera impossible pour un professeur d’allemand de mener un échange s’il doit enseigner sur plusieurs établissements.
    Une réforme même si elle est nécessaire ne peut passer pas par le sacrifice d’une matière. Je fais appel à votre compréhension.
    Respectueusement,
    M.Berlucchi, professeur d’allemand à Dreux

  31. Genonceau

    Madame la ministre,

    Alors que vous vous affichez avec votre homologue allemande, et mettez en avant la coopération franco-allemande, parallèlement vous mettez en péril l’apprentissage de l’allemand en France. Nos classes bilangues et euro permettent à des enfants issus de tous milieux sociaux d’apprendre la langue de notre premier partenaire économique et leur donne un atout considérable sur le marché de l’emploi. Revenez sur votre réforme, laissez en paix les classes bilangues et euro qui sont de merveilleux outils d’élévation sociale et culturelle. Il faut au contraire les promouvoir! Cette réforme n’a pas de sens en ce qui concerne les langues, elle vise purement à faire des économies.
    Et vos enfants à vous, fréquenteront-ils ce collège public vidé de langues et de fondamentaux?
    S. Genonceau

  32. Evelyne Vuillemin Evelyne Vuillemin

    Madame,
    Au terme d une carrière consacrée à faire découvrir et partager la langue et la culture de notre partenaire privilégié dans le concert européen, je tiens à vous faire part de mon indignation face à
    la réforme scélérate initiée par un gouvernement qui se targue de cultiver des liens d amitié avec
    la République Fédérale d’Allemagne; c est un camouflet à l amitié franco-allemande ainsi qu à vos prédécesseurs dignes de respect qui avaient pour ambition les echanges entre la jeune génération de nos deux peuples.
    Votre réforme signifie la ruine de ces ambitions et l appauvrissement culturel de notre jeunesse, en particulier dans nos collèges de ZEP où les classes bilangues et les sections européennes, loin de l élitisme dont vous faites mention, donnent à nos élèves socialement défavorisés une chance supplémentaire de trouver une place au soleil dans une société ne les accueille guère.
    Madame, je ne vous remercie pas,
    Evelyne Vuillemin, Professeur Agrégée d allemand.

  33. zahn

    Madame La Ministre,

    Quelles sont belles ces images de célébrations de “salons” qui vous éloignent encore davantage de la base de votre éventuel électorat et de celles et ceux qui ont constitué et constituent encore la base de l’amitié franco-allemand : les professeur(e)s d’allemand. Faut-il rappeler que dans les accords franco-allemands, il y a la promotion de l’enseignement de la langue du partenaire que vous êtes en train de faire disparaître à travers votre réforme du collège et son volet de l’enseignement des langues ? Certes, ces accords sont anciens et probablement plus en accord avec la privatisation de tout ce qui était service public et les lois du marché. Merci de nous dire clairement à quel entreprise privée vous compter donner ce marché de l’enseignement de l’allemand en France pour que nous puissions envoyer nos candidatures. Les conditions de travail ne sauront difficilement être pires que celles que l’avenir nous promet quand nous devrons nous “promener” entre trois collèges ruraux à 60 km de distance les uns des autres.
    Veuillez croire Madame, à mon attachement profond à la coopération franco-allemande des peuples et à mon entier dévouement au service public, laïque et égalitaire de l’Education Nationale

    Ulrike Zahn

  34. Heuer

    Madame la Ministre,
    Johanna Wanka est-elle au courant de ce que vous voulez faire en collège concernant les langues étrangères?
    Supprimer les classes bilangues et européennes cela veut dire aussi réduire les voyages et échanges scolaires, la découverte de l’Autre, sa culture et sa civilisation pour une meilleure compréhension et entente entre les peuples. VOUS et VOTRE REFORME VOUS METTEZ CELA EN DANGER! Et ça, je trouve encore plus scandaleux et repoussant que le fait que je vais perdre la moitié de mes heures quand il y aura plus de classes bilangues et européennes en 2016.
    Antje Heuer, prof d’allemand révoltée

  35. oliveira ambrosio

    Madame. …toutes ces interventions sont éloquentes argumentees et d une telle justesse. …comment pouvez vous maintenir votre cap ? Une reforme se discute se prépare se fait à partir d échanges. ..que faites vous donc ? Je ne m attendais à vouloir être sacrifiée par un gouvernement tel que le vôtre écoeurée je suis et bien plus que désabusée. …les economies ne sont pas à faire ici… devant tant de mepris et de meconnaissance de votre dossier; je ne vous salue pas.

  36. Balestier

    Madame La Ministre,

    Les préjugés ont la vie dure !
    Dans la réforme du collège pour la rentrée 2016-17 vous prévoyez l’abandon de l’enseignement de l’allemand en 6ème. L’apprentissage de l’allemand, il est vrai, était à l’époque de vos parents et sûrement encore à l’époque où vous étiez collégienne, une langue pour « les élites ». Les méthodes d’apprentissage reposaient sur l’apprentissage du par cœur, des déclinaisons, des listes de vocabulaire et sur la traduction.
    Aujourd’hui l’enseignement a connu une révolution : grâce au CECRL ( le Cadre européen commun de référence pour les langues) et à la recherche sur l’apprentissage des langues (Philippe Meirieu pour ne citer que lui), nos cours d’allemand sont aujourd’hui tournés vers la communication des situations de la vie quotidienne et culturelle ; ils incitent et motivent les élèves à s’exprimer. Cette évolution de l’enseignement a largement démocratisé l’apprentissage de l’allemand. Fini l’élitisme que vous craignez !
    En plus, apprendre l’anglais et l’allemand dès la classe de 6ème facilite amplement l’apprentissage de ces deux langues germaniques. En apprenant l’anglais et l’allemand en même temps, l’élève fait le lien et apprend plus vite.
    C’est avec une phrase de l’écrivain allemand Erich KÄSTNER „Es gibt nichts Gutes, außer man tut es“ – „Il n’y a rien de bon, sauf à le faire“- que je vous demande, instamment de faire du bien à nos élèves et aux futures citoyens européens !  On n’a pas besoin de vous rappeler, Madame la Ministre, que l’allemand, langue du premier partenaire économique et politique de la France et première langue parlée en Europe, est une langue utile ! 
    Au nom des élèves et des parents qui voient un avenir dans l’Europe, agissez et dites « stop » à cette réforme !
    Avec mes salutations respectueuses
    Bettina BALESTIER
    (professeure d’allemand et formatrice, Paris)

  37. Cécile Ly

    Madame la Ministre,
    En quelle langue les chercheurs et les étudiants de l’UFA communiqueront-ils entre eux? En (mauvais) anglais?
    C’est sans doute ce qui arrivera d’ici une douzaine d’années avec la suppression des classes bilangues et des sections européennes décidée par la réforme des collèges. Cette suppression aura pour conséquence directe la fin de l’enseignement de l’allemand en primaire et en lv1 ainsi que la disparition d’un certain nombre de sections Abibac.
    Votre homologue allemande était-elle d’ailleurs au courant de ce projet au moment de la signature de cet accord?
    Cette réforme va ruiner des années d’efforts des professeurs d’allemand du secondaire et du supérieur pour rendre à la fois attractif et efficace l’apprentissage de cette langue.
    Comme mes collègues, je suis écœurée par ce manque de considération pour notre travail.
    Cécile Ly, professeur d’allemand en section Abibac et en CPGE

  38. Danielle Herry

    Comment osez-vous signer de tels accords et, par derrière, saborder tout le travail fait par les professeurs d’allemand pour enseigner cette langue à leurs élèves, pour créer des contacts entre jeunes Allemands et jeunes Français par le biais des multiples échanges et rencontres qu’ils organisent ???Envisagez-vous de créer un CAPES de langue de Bois en lieu et place du CAPES d’allemand ? L’Europe ne se fera pas par la monnaie, elle se fera quand les Européens seront capables de communiquer entre eux ! Unis dans la diversité des langues …..

  39. Alexandre Jean-Paul

    Madame la Ministre,

    Je pense comme vous que le collège unique a besoin d’être réformé. Mais je ne suis pas sûr qu’il soit pour cela nécessaire de détruire ce qui fonctionne bien . Cette réforme, telle que vous la concevez, conduira à un appauvrissement linguistique général . Pour dire tout cela en termes politiquement incorrects : Avec le dispositif bilangue , une partie des collégiens français avait la chance d’accéder à des compétences certaines en LVE mais avec le dispositif qui serait initié à la rentrée 2016 la totalité des collégiens aura la malchance de subir une réforme qui se veut juste car égalitariste. Pourquoi devrait-on proposer moins à des enfants et des adolescents qui veulent apprendre plus. Dire d’un apprentissage qu’il est anticipé car il commence en 5ème au lieu de débuter en 6ème… il fallait oser !!!
    Jean-Paul Alexandre, enseignant en collège

  40. Frédéric AURIA

    Merci beaucoup d’être revenue sur la réforme idiote qui prévoyait de supprimer les bilangues et les sections européennes, la signature de ce nouvel accord prouve que vous êtes revenue en arrière, ce qui est un signe d’intelligence, bravo !
    Si ce n’était pas le cas, ce serait proprement scandaleux, vous décrédiliseriez la France en signant des accords dont vous savez pertinemment qu’ils ne servent à rien, aucun Français n’ayant plus un niveau en langue suffisant pour s’engager dans de tels programmes ! Et l’allemand aurait disparu du paysage : allez, tous à Pôle Emploi les petits, on vous a servi à tous les même soupe et vous n’avez aucun avenir… Tous égaux donc, sauf les enfants d’une caste qui inscrit ses enfants dans des ghettos pour riches et quelques écoles inaccessibles pour le commun des Français. Vous voyez à qui je pense ?

  41. Anne Delposen

    Madame la ministre,
    Je suis assez abasourdie par la signature de nouveaux accords engageant la France et l’Allemagne alors que la réforme du collège que vous proposez prépare à l’enseignement de l’allemand en France un enterrement de première classe. Supprimer les classes européennes, les classes bilangues – pour quoi faire ? Les élèves de ces classes y perdent et les autres élèves n’y gagnent pas. A raison de 2h30 par semaine, on n’a pas fini d’entendre que les Français ne sont pas bons en langues étrangères. A ce régime, il y a effectivement peu de chances qu’ils le deviennent. Est-ce cela, promouvoir la réussite de “tous les élèves”? Non : cela, c’est seulement choisir de priver certains élèves , qui avaient fait le choix de donner plus de place aux langues dans leur scolarité, de cours dans lesquels ils s’investissent. Est-ce cela, “donner la priorité aux langues”? Non : si nous parlons de 2h30 par semaine, c’est manquer de respect aux élèves que d’essayer de leur faire croire qu’ils arriveront à mener un apprentissage convenable. Demandez, madame la ministre, à votre homologue allemande le nombre d’heures allouées aux langues étrangères dans notre pays partenaire. Sa réponse vous édifiera, et vos éclaircissements sur l’apprentissage des langues en France ne devrait pas manquer de la laisser bouche bée. L’avenir de l’amitié franco-allemande est-il de ne plus comprendre l’autre dans sa langue ? Ne mérite-t-elle pas mieux ?

  42. Léo

    Madame la Ministre,

    Que vont devenir tous ces enseignants qui vont voir leurs postes réduits à la portion congrue? Vos conseillers ont-ils par ailleurs envisagé les répercussions qu’une probable diminution des apprenants d’allemand aurait sur l’apprentissage du français en Allemagne?

  43. Dörnenburg

    Comment pouvez-vous sciemment signer des actes officiels qui engagent notre pays alors que votre réforme du collège va sonner le glas de l’apprentissage de l’allemand en France?
    Où sont votre honnêteté et votre honneur, Madame la Ministre?
    Un prof d’allemand écoeuré et fatigué de se battre pour sa matière et la jeunesse qui ne mérite pas ÇA!

  44. BREUZE

    Madame La Ministre ! Merci !
    Avec votre réforme mon établissement qui dispose aujourd’hui de 24h d’enseignement de l’allemand uniquement en classes bilangues va voir très probablement ce quota horaire descendre à 7h30. Le poste de ma collègue qui est déjà sur 3 établissements (3 x 6h !!) sera supprimé et le mien amputé de 10h30 donc réduit à 7h30. Belle avancée ……. Il me faudra aller voir ailleurs : mais où donc ? la plupart des autres établissements de ma région (la Bretagne) subiront le même sort.
    Et vous ne comprenez pas l’inquiétude des professeurs d’allemand de ce pays ?
    Cette réforme signe bel et bien la condamnation à mort d’une partie de cette profession ! Les calculs sont très simples.
    Je rejoins donc le cortège des professeurs d’allemand déprimés et en colère (y compris ceux de l’Académie de Toulouse , académie que vous citez pourtant en exemple , qui nous ont fait savoir leur mécontentement depuis la mise en place d’un certain nombre de mesures qui vont dans le sens de votre réforme).

  45. PERROT M.Christine

    Madame,
    Je ne reviendrai pas sur ce que d’autres ont parfaitement dit avant moi. La réforme du collège n’aura pas d’incidence sur mes conditions de travail puisque je cesserai mes fonctions de professeur d’allemand en Juin 2016. Ce qui ne m’empêche pas d’être absolument consternée par votre projet. Consternée pour mes collègues d’abord qui, partagés désormais systématiquement entre plusieurs établissements, ne pourront plus dans ces conditions déplorables mener à bien les nombreux projets qui leur tiennent à cœur. Mais consternée aussi pour tous ces élèves à qui on n’offrira plus la possibilité de commencer l’allemand dès la 6° tout en continuant l’anglais. Vous ne nous ferez pas croire que vous allez réussir à réintroduire l’allemand en primaire! Il y a été présent pendant un certain nombre d’années, surtout en CM1/CM2 (où je l’ai pendant longtemps enseigné) au côté de l’anglais, mais on l’a progressivement écarté (pour des raisons économiques entre autre, les professeurs des écoles n’étant pas aptes le plus souvent à l’enseigner). L’anglais a désormais pris toute la place, il est devenu une évidence comme 1° langue. Pratiquement aucun parent ne choisira l’allemand en CP pour son enfant au lieu de l’anglais.
    Le seul moyen de lutter contre la disparition progressive de l’allemand , c’est donc le maintien des sections bi-langues pour tous ceux qui souhaiteraient le commencer dès la 6°. Au cas où vous l’auriez oublié, je vous rappelle que c’est pour cette raison que vos prédécesseurs ont créé ces sections …et que cela a marché! En deuxième langue, en concurrence avec l’espagnol, on sait que l’allemand ne fait pas le poids. C’est ainsi!De toute façon, les 2h30/semaine (une misère pour des débutants!) qui sont proposées sur 3 ans (= 7h30) sont sans commune mesure avec les 3h/semaine minimum effectuées pendant 4 ans (=12h), davantage encore si la section bi-langue se transforme en 4° en section européenne (dont il n’est du reste plus du tout question!)
    Comment pouvez-vous prétendre, dans ces conditions là, que “les réformes que je mène sont très favorables à l’enseignement des LV et de l’allemand”!
    Prenez le temps, je vous en prie, d’écouter tous ceux et celles qui travaillent sur le terrain plutôt que les technocrates qui vous entourent et qui n’ont aucune idée de la réalité ni des conséquences désastreuses des mesures qu’ils proposent sur les effectifs des germanistes en France! Il est encore temps de revenir dessus. Vous causeriez un mal inestimable à la coopération et à l’amitié franco-allemandes si vous ne le faisiez pas.

  46. LEFER Sophie

    Madame La Ministre,
    Je partage tout à fait l’inquiétude de mes collègues. J’enseigne moi-même depuis près de 17ans et depuis près de 10 ans dans un collège où, fait de plus en plus rare dans notre région, j’ai réussi jusqu’à présent à maintenir grâce aux échanges, à la préparation au diplôme de la certification, des classes bilangues et LV2. Outre une perte de 12h dans mon service, la suppression des classes bilangues entraînera, d’après mon humble expérience, un fléchissement de l’intérêt des élèves pour l’allemand en raison d’une concurrence directe avec l’espagnol et d’autres LV2. Certes vous comptez revaloriser les LV2, mais cela ne suffira pas à alimenter un “vivier” de germanistes se destinant notamment aux classes ABIBAC et à des carrières internationales. Sur cette base, comment voulez-vous construire l’Europe ??… Et pourquoi supprimer une structure qui fonctionnait et qui réussissait à motiver bon nombre d’élèves ??…
    Sophie Lefer, enseignante aujourd’hui déprimée et désabusée.

  47. BARGY Elodie

    Madame le Ministre,
    j’enseigne en section ABIBAC depuis presque 10 ans dans l’Ouest de la France, et comme mes collègues je suis sidérée de la décision de supprimer les classes bilangues et euro, et de commencer une LV1 (anglais donc) en CP, alors que les enseignants de primaire maîtrisent eux même mal les langues étrangères (ils le disent eux -même). Commencer plus tôt ne résoudra rien, en tout cas si c’est fait comme cela. Et pour l’allemand, c’est une mort à petit feu.
    Chez nous, la plupart des enfants qui commencent l’allemand le font en 6ème, en classe bilangue, et ce sont ceux-là qui aiment l’allemand et poursuivent en AbiBac : dans ma classe de 1ère Abi, 70 % ont commencé en 6ème en bilangue ! Dans l’Ouest, nous ne pourrons pas maintenir les sections ABiBac sans les bilangues, et la France s’est engagée à maintenir une section au moins par Académie. Alors, que comptez-vous faire pour nous ?
    Et pour l’UFA ? Ne sera-elle alimentée que par les Alsaciens, qui eux, ont des maternelles bilangues (ce qui est tout à fait compréhensible) et où l’allemand est soutenu ? Il faut penser les conséquences de cette réforme jusqu’au bout, même si je ne doute pas que vos considérations ne sont pas uniquement économiques.
    Nous comptons sur vous pour revenir sur cette idée de suppression des bilangues et des classes euro, car elle est à contre-courant, totalement.
    Respectueusement
    Elodie BARGY, enseignante aujourd’hui déprimée

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