À la session de juin 2015, 703 500 candidats se sont présentés aux épreuves du baccalauréat, 49% dans les séries générales, 20% dans les séries technologiques, 31% dans la voie professionnelle.
Ces candidats sont moins nombreux qu’en 2014, dernière année où se présentaient conjointement au baccalauréat professionnel des élèves ayant suivi le cursus en quatre ans et des élèves ayant suivi le cursus en trois ans (spécialité « accompagnement, soins et services à la personne »).
Avec 87,8% d’admis, le taux de réussite global à cette session de juin est stable par rapport à 2014 (-0,1%). Cette session permet à 617 900 candidats de devenir bacheliers.
Le taux de réussite dans les séries générales s’élève à 91,5%. Il se situe entre celui de 2014 (90,9%) et celui de 2013 (91,9%). Le nombre de bacheliers généraux est proche de 317 000, 11 400 de plus qu’en 2014.
Les taux de réussite des différentes séries sont les suivants :
– Bac ES : 91,2% (+1,5 point)
– Bac L : 90,6% (+0,6 point)
– Bac S : 91,8% (-0,1 point)
Le taux de réussite dans les séries technologiques s’établit à 90,6%, identique à celui de 2014.
– Celui de la série STI2D (91,7%) diminue légèrement mais reste supérieur au taux de 2013.
– La progression la plus remarquable concerne la séries ST2S dont le taux de réussite continue à progresser et atteint 91,7%, soit 10 points de plus qu’en 2012.
– La série STMG voit son taux de réussite se stabiliser à 89,5%.
Le taux de réussite du baccalauréat professionnel s’établit à 80,3%. Il se situe entre celui de 2013 (78,6%) et celui de 2014 (81,9%).
Le baccalauréat 2015 a permis de qualifier professionnellement plus de 176 200 jeunes, 60 000 de plus qu’en 2010.
Le pourcentage de bacheliers dans une génération s’élève à 77,2% en juin 2015.
– 39,5% de bacheliers généraux,
– 15,5% de bacheliers technologiques
– 22,2% de bacheliers professionnels
La ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem, tient à féliciter les élèves et leurs enseignants pour ces très bons résultats de l’ensemble des voies du lycée et à remercier tous les personnels ayant contribué au bon déroulement de cette session.
>> Téléchargez la note d’information de la DEPP, la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, de l’Éducation nationale.
Tags : Bac, Bac2015, baccalauréat
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Pour le prof de maths, ce barème délétère est le signe annonciateur d’un changement de notation, où le raisonnement ne sera plus valorisé. « Avec des notes gonflées de la sorte, le ministère a raison de vouloir abandonner le système de notation actuel : il n’a déjà absolument plus aucun sens ! Mais quel dommage : sans le système de notation actuel, on signe l’arrêt de mort de la rigueur. »
Les mots d’ordre de ces consignes : « valoriser » (pas moins de 15 occurrences dans le document) et son cousin « ne pas pénaliser ». Ainsi, dans un exercice faisant appel au théorème de Pythagore (exercice 3, question 1), « on ne pénalise pas un élève qui ne précise pas que le triangle est rectangle » ; et en cas d’erreur, on « valorise dans la limite de 1,5 point sur 2 l’idée d’utiliser l’égalité de Pythagore (nom ou égalité avec des carrés, même si elle est fausse) ». Plus loin, le document stipule qu’une « réponse exacte sans justification rapporte un point (sur 2) », ou qu’on « ne pénalisera pas une erreur d’arrondi ». En somme, il faut extirper du plus profond subconscient de l’élève le meilleur de ce qu’il aurait pu fournir.
Oralement, les professeurs-correcteurs ont été priés d’appliquer la règle du « doute qui profite à l’élève ». Et bien sûr, les correcteurs ne doivent apposer sur la copie aucun jugement de valeur en cas de commentaire indispensable, et ne surtout pas inscrire le détail des points obtenus dans un exercice : seul le total des points obtenus doit apparaître. « Le Diplôme national du brevet (DNB) n’a pas le côté grand-messe que l’on confère au bac, alors on se permet de faire n’importe quoi », s’insurge François.
Ce qui surprend en premier lieu François, c’est l’avertissement – qui n’existe que depuis deux ou trois ans – brandi en guise de préambule au document : « Il est rappelé que ce document est confidentiel et à la seule destination des correcteurs », prévient-on en première page. Une phrase d’autant plus surprenante que ses collègues d’histoire et de français n’ont pas la même mention sur leurs documents. Une confidentialité qui s’impose sans doute pour éviter que le public ne se rende compte que « la notation est absolument anormale », selon François.
Supposé rendre compte du niveau réel des futurs étudiants, on l’a transformé en cache-misère du système éducatif, trafiquant les résultats afin qu’ils correspondent aux objectifs affichés en amont.
Le bac est chaque année davantage fragilisé. Tout le monde sait que l’on magouille pour aboutir aux merveilleux pourcentages de réussite, qui ne masquent plus les moins merveilleux pourcentages d’échec à l’université.
Et c’est pour cela que, chaque année, vous entendez désormais parler des consignes de correction, des barèmes des épreuves et des commissions d’harmonisation. Car le bac est devenu une machine à produire des chiffres, et il faut que ces derniers soient bons. En 2014, les connaisseurs avaient apprécié l’épreuve de mathématiques notée sur 24, ou bien encore le changement de barème en physique-chimie en cours de correction, afin de mettre davantage de points sur les questions faciles, et moins sur celles plus ardues.
Et si vous avez aimé les magouilles en physique-chimie, vous allez adorer celles en français: un élève de S et de ES qui aurait commenté le mauvais texte sera quand même noté sur la moitié des points! Désormais, on peut officiellement avoir la moyenne avec un hors-sujet: on n’arrête pas le progrès. Sans compter qu’aux directives nationales viennent se rajouter toutes les consignes locales, parfois écrites, souvent orales, toujours à base de «valoriser» et de «bienveillance». Dernier exemple en date, à Versailles, on n’a pas hésité à menacer les correcteurs de l’épreuve d’histoire-géographie de terminale S de «sanctions» s’ils n’étaient pas assez indulgents. Le message a été retiré, mais l’idée, elle, est bien restée.
Selon les professeurs, le niveau des lycéens en physique n’est pas plus catastrophique que les années précédentes. Les causes du décrochage en physique-chimie sont « un secret de polichinelle… les bases de la discipline ont été laminées par la dernière réforme du lycée ».
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/bac-lycee/article/2015/06/30/bac-s-2015-la-fronde-des-correcteurs-de-physique-chimie_4664911_4401499.html#4bRTVD0l9lrTSrWK.99
L’effet a été automatique. « En surévaluant le nombre de points accordés à des questions simples et en réduisant ceux accordés aux plus complexes, nous augmentons en moyenne de 3 points la note de chaque copie », estime un correcteur dans le Sud-Ouest, qui ne peut témoigner en son nom car il est soumis au devoir de réserve. « Comment ne pas se sentir dévalorisé dans son travail de correction lorsqu’on doit attribuer 2 points à l’emploi d’une simple formule, et 0,5, voire 0,25 point, à une question nécessitant beaucoup de temps, de la réflexion et une prise de risque ! » s’indigne l’UPPC dans une lettre ouverte à l’inspection générale de l’éducation nationale.
La modification du barème, comme les choix des sujets de l’épreuve du bac S de physique-chimie sont qualifiés de « fiasco magistral » par les professeurs. « Il n’est quasiment pas tenu compte des connaissances du socle terminal, ni du travail de l’élève durant son année de terminale S… mais uniquement du fait que l’élève sache lire et recopier des documents donnés, ce qui est à la portée d’un enfant de cours préparatoire », critique un professeur chargé de la correction dans l’académie de Rennes.
En modifiant le comptage des points, un plus grand nombre de lycéens décrocheront le bac, « mais on désavantage les élèves qui ont bien travaillé », regrette Guillaume Minier. Sans compter que le décalage entre le programme et les exercices du bac risque de décourager les futurs élèves de terminale : « Le raisonnement à la rentrée prochaine sera certainement : “ça ne sert à rien de suivre le cours ou de réviser, tu vas être interrogé sur des choses que tu n’auras pas vues en classe !” indique son courrier.
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« Scandaleux », « mascarade », « hypocrisie » : à trois jours du rendu des copies du bac 2015, les professeurs de physique-chimie chargés de corriger cette épreuve sont en colère. Ils dénoncent un barème de notation qui a été largement modifié après les premières corrections. « Il a été caviardé », résume Guillaume Minier, représentant de l’Union des professeurs de physique et de chimie (UPPC).
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Du Mans à Toulouse, en passant par Orléans ou Sceaux, les professeurs sympathisants de son association dénoncent un «texte suintant le mépris» surtout «à l’égard d’élèves chez qui nous nous efforçons, vaille que vaille, et avec des succès forcément mitigés, de produire un peu d’intelligence des faits historiques et géographiques». Une enseignante s’insurge: «Quel intérêt de continuer avec ce type d’épreuve? Un QCM ferait visiblement très bien l’affaire!» «
Le ton du message est comminatoire. Les professeurs d’histoire pas assez indulgents lors de la correction du bac 2015 «engageront (leur) responsabilité personnelle, encourant recours et sanctions». Ce communiqué, publié sur le site de l’académie de Versailles le 14 juin – puis opportunément modifié mardi soir – par vingt inspecteurs pédagogiques régionaux, concerne l’évaluation de la nouvelle épreuve d’histoire-géographie des élèves de terminale scientifique. Puisque les heures de cette discipline sont plus faibles en section scientifique qu’en section littéraire, les correcteurs ne doivent pas être trop exigeants sur un plan méthodologique, expliquent-ils. Tant pis s’il n’y a pas de plan, pas de problématique ou pas de recul critique…
Ainsi, pour la «composition d’histoire», une introduction est attendue, mais «elle ne comporte ni problématique ni annonce de plan». Une organisation de la démonstration en paragraphes suffit. Pour l’autre épreuve, «l’analyse de document», aucune introduction n’est nécessaire. «La présentation du document, d’essence universitaire, n’est pas demandée.» Là encore, «aucun plan n’est attendu. Le candidat peut, s’il le souhaite, analyser un texte de façon linéaire.» Enfin, nul besoin de «recul critique, si la consigne n’y appelle pas explicitement», indiquent les inspecteurs de Versailles.
La consigne a été publiée « officiellement » sur le site de l’académie de Versailles : les correcteurs du bac 2015 d’histoire-géographie devront être indulgents dans la notation des copies des élèves.
« Aucun plan », « aucune introduction » attendus
Des instructions en ce sens, mises en ligne le 14 juin et supprimées depuis, rappelaient notamment que « le recul critique, si la consigne n’y appelle pas explicitement, n’est pas attendu », qu’«aucun plan n’est attendu », ou qu’«aucune introduction n’est attendue […] la présentation du document, d’essence universitaire, n’est pas demandée ».
Bruno Modica, président des Clionautes, une association de professeurs d’histoire-géographie, s’en insurge dans l’Express. « On nous dit très explicitement que les élèves n’ont pas à faire de plan, ni à utiliser leur sens critique, c’est quand même une sacrée innovation! Cela revient à renier notre métier, qui consiste justement à apprendre aux élèves à faire un plan, monter une argumentation, avoir du recul ».
Bravo à tous les bacheliers, et à tous les lauréats de tous les diplômes, car rien ne sera d’avoir autant de bacheliers quand des CAP ne se remplissent pas dans des filières où les jeunes n’osent pas s’engager parce que dévalorisées par le discours autour de l’accès au bac pour tous !
Bon score pour la section L, ça me rappelle les belles années de lycée, bonne chance à tous les reçus, c’est maintenant que tout commence.