“Le brevet célèbre la fin de la scolarité obligatoire” – Interview au Parisien

Éducation nationale Publié le 30 septembre 2015

Retrouvez ici l’entretien accordé par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche au journal Le Parisien / Aujourd’hui en France à l’occasion de la présentation du nouveau livret scolaire du CP à la 3è et du nouveau diplôme du Brevet, le 30 septembre 2015.


Non, Najat Vallaud-Belkacem jure qu’elle n’a pas « un goût particulier pour les difficultés ». C’est, dit-elle, par souci de cohérence qu’elle annonce ce matin une nouvelle réforme des notes et du brevet, présentée comme la dernière pierre à l’édifice de la refondation de l’école entamée par le gouvernement en 2012.

Le Parisien : Vous annoncez aujourd’hui une réforme du brevet. Mais cet examen, dont les élèves n’ont pas besoin pour passer en seconde, sert-il à quelque chose?

Najat Vallaud-Belkacem : Le brevet est un vrai diplôme qui donne accès à certains concours de la fonction publique. C’est aussi la première fois que l’élève est confronté à un examen, unique sur tout le territoire, objectif, et qui permet de témoigner de l’acquisition de connaissances. Certains auraient voulu qu’on y renonce mais je trouve important de maintenir cette première expérience. Je veux même accorder toute son importance à ce rite de la fin de la scolarité obligatoire.

LP : Comment?

NVB : L’école primaire et le collège sont le seul endroit où toute une classe d’âge se côtoie. Nous voulons marquer cette fin de la scolarité obligatoire. Nous créons dès cette année une cérémonie républicaine de remise des brevets. Elle aura lieu chaque premier mercredi qui suit la rentrée des classes. Il s’agit de faire revenir les élèves sur le lieu de leur réussite, qu’ils puissent être applaudis en présence des élus locaux et des parents, par les collégiens plus jeunes. Comme autrefois le certificat d’études, on renoue avec la célébration du premier diplôme.

LP : Après la réforme contestée du collège, les polémiques sur les nouveaux programmes, était il vraiment nécessaire de chambouler aussi le brevet avec une nouvelle réforme ?

Tout est cohérent. Les réformes conduites jusqu’à présent avaient vocation à moderniser l’enseignement. Pour que ces réformes s’inscrivent vraiment dans le quotidien des établissements, il faut qu’à la fin, tout cela soit sanctionné par une évaluation. Cette réforme est la dernière pierre à l’édifice.

LP : Votre réforme introduit, en plus des notes, un système d’évaluation sur la base de huit grandes compétences, qui recouvrent à chaque fois plusieurs matières. Qui va renseigner ces champs, et qui arbitrera si les professeurs des différentes matières ne sont pas d’accord entre eux?

NVB : Les professeurs principaux auront un rôle à jouer pour avoir un regard global sur la maîtrise du socle commun de compétences que chaque élèves doit maîtriser à la fin de sa scolarité obligatoire. Mais l’idée est aussi que les enseignants se parlent. C’est la principale innovation de nos réformes : on leur demande de travailler ensemble sur des projets et, au moment de l’évaluation, de porter des regards croisés sur l’élève pour déterminer ses compétences.

LP : Y aura-t-il un temps prévu pour ces échanges?

NVB : Nous travaillons en ce moment avec les organisations syndicales pour déterminer la manière de prendre en compte cette nouvelle mission.

LP : Ne craignez-vous pas de créer une nouvelle usine à gaz, en ajoutant un mode d’évaluation aux notes traditionnelles?

NVB : C’est un éclairage supplémentaire. On veut savoir si un élève, à la fin de sa scolarité, maîtrise le français à l’oral et à l’écrit, s’il a compris les grandes règles scientifiques, les notions de citoyenneté… L’idée est de pouvoir juger l’élève non pas seulement sur la base des disciplines mais sur la base de compétences multiples, complexes. C’est une vraie nouveauté. Les familles seront tenues informées à la fin de chaque cycle de la progression de leur enfant dans ses apprentissages. Notre évaluation est beaucoup plus parlante pour les parents.

LP : Alors pourquoi ne pas être allé au bout de cette logique en supprimant pour de bon les notes?

NVB : Un certain nombre d’enseignants évaluent déjà sans notes. C’est le cas pour 80% des équipes dans le primaire du CP au CE2, pour 70% en CM1 et en CM2. Ceux qui veulent s’engager dans cette voie le pourront. Et ceux qui préfèrent recourir aux notes continueront à le faire. Je ne veux ni remettre en cause la liberté pédagogique des enseignants, à qui il faut faire confiance, ni fragiliser ce qui fonctionne déjà.

« Une nouvelle notation plus riche et plus lisible »

« On va célébrer solennellement le Brevet des collèges »

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2 commentaires sur “Le brevet célèbre la fin de la scolarité obligatoire” – Interview au Parisien

  1. Nobi

    Hola Ce9sar,Te estoy muy agradecido por e9sta enrdata pues soy profesor de Planificacif3n en una Escuela de Negocios y coincide plenamente con lo que explico a mis alumnos en el tema de gestif3n de los precios pero aunque tengo mucho soporte teorico echaba en falta algfan tipo de datos impactantes que hiciesen anclar determinados puntos de aprendizaje en las mentes de mis alumnos directivos,Gracias por tu colaboracif3n

  2. bousselah brahim

    Améliorer le système d’évaluation sans fragiliser ce qui fonctionne déja est l’oeuvre de Najat VALLAUT bELKACEM QUI CONDUIT LE MInistère de l’éducation.Bravo!pour celle qui cumule trop d’handicap: C’est une femme qui cumule trop d’handicap:Issue de la diversité, belleet qui n’a pas de gout pour les difficultés.

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