Journée de réflexion sur les Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation – Discours

Éducation nationale Publié le 25 mai 2016

Après avoir assisté à plusieurs ateliers de la journée de réflexion sur les ESPÉ, ce mardi 24 mai 2016, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a prononcé le discours de clôture. Retrouvez ici le texte de son discours :

Conclusion par la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, de la journée de travail et d'échanges sur les Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE), au Lycée Louis-le-Grand Paris 5e, le mardi 24 mai 2016 - © Philippe DEVERNAY

Mesdames et messieurs les élus,
Madame la Directrice Générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle, chère Simone Bonnafous,
Madame la directrice générale de l’Enseignement scolaire, chère Florence Robine,
Madame la directrice générale des Ressources Humaines, chère Catherine Gaudy,
Mesdames et messieurs les rectrices et les recteurs,
Monsieur le Doyen de l’inspection générale, cher Jean-Yves,
Monsieur le chef de service de l’IGAENR, cher Jean-Richard
Mesdames et messieurs les inspectrices et inspecteurs généraux,
Mesdames et messieurs les directrices et les directeurs académiques,
Mesdames et messieurs les présidentes et les présidents d’université,
Mesdames et messieurs les directrices et les directeurs d’ESPÉ,
Mesdames et messieurs les présidentes et présidents de conseil d’ESPÉ,
Mesdames et messieurs les membres du comité de suivi,
Mesdames et messieurs les enseignantes et les enseignants,
Mesdames et messieurs,

Chers amis,

Enseignant n’est pas seulement un métier qui s’apprend : c’est aussi un enjeu qui nous concerne, toutes et tous. Votre présence ici en est la preuve.

Je commencerais donc tout simplement en saluant la réussite de cette journée, et je tiens à remercier l’ensemble des participants ainsi que les organisateurs, pour leur implication et pour leur engagement à nos côtés sur ce sujet.

Oui, la formation de nos enseignants est un enjeu fondamental, au sens étymologique du terme. Nous avons, vous le savez, entamé la Refondation de l’École. La métaphore architecturale était aussi l’occasion pour nous de dévoiler l’originalité de la perspective dans laquelle cette réforme a été entreprise.

D’ordinaire, les réformes se concentraient sur la fin de la scolarité. Nous avons voulu mettre l’accent sur le primaire et sur l’acquisition du socle de connaissances, de compétences et de culture. Mais avant tout, nous avons voulu commencer par redonner une formation initiale à tous les enseignants recrutés.

En effet, si je prononce le mot École, il y a de grandes chances pour que, dans l’esprit de nos concitoyens, se forment une image très nette : celle d’un bâtiment, celle d’une salle de classe, celle d’une cour de récréation.

Mais l’École ne se réduit jamais à cela: il y a École même en dehors de l’École. Il y a École dès que se rassemblent des femmes et des hommes, autour de cette question : que voulons-nous transmettre comme connaissances, comme compétences et comme culture à nos enfants ? Que voulons-nous leur apprendre ?

Voilà pourquoi l’École ne se résume pas à ce qui se voit, extérieurement, lorsque vous passez dans larue devant un édifice : l’École, avant même d’être un lieu bâti, est un lieu humain. L’École repose sur cette relation qui s’établit entre un enseignant et la classe qui lui fait face.

Dire cette importance des enseignants, c’est finalement en venir à votre importance à vous, à celle des ESPÉ et de tous ses partenaires.

Vous connaissez sans doute l’adage latin extrait des Satires de Juvénal : « Quis custodiet ipsos custodes? », « Qui garde les gardes eux-mêmes ? ».

Une interrogation similaire sous-tend chacune de vos ESPÉ : non seulement « qui enseigne aux enseignants ? » mais aussi que leur enseigne-t-on ? De quoi ont-ils besoin pour mener à bien la mission à la fois difficile et exaltante qui est la leur ?

Toutes ces interrogations ont fait défaut lors du précédent quinquennat.

Ou plutôt, si les questions étaient bien présentes, la réponse qui y était faite était toute simple :

Quelle formation ? Aucune !

Quelles connaissances ? Aucune !

Quelles structures ? Aucune !

Quelle unité et quelle cohérence à l’échelle nationale ? Aucune !

Telle était la réponse faite à toutes ces questions, pourtant essentielles. Et cette réponse revenait sans cesse, lancinante, à tel point que l’on aurait pu se croire dans une comédie de Molière, si le sujet n’était pas si grave.

Il y a, dans cette réponse, non seulement un mépris, mais, je crois, une méconnaissance profonde du métier d’enseignant, de ce qu’il implique, de sa difficulté et de son exigence.

À ces questions, la réforme des ESPÉ a tenu à apporter, par la concertation, des réponses adaptées.

C’est, par exemple, l’importance donnée aux stages, et à l’alternance entre ceux-ci et la formation au sein des ESPÉ.

C’est un enjeu essentiel, car au cœur du métier d’enseignant, on trouve à la fois des savoir-faire, une pratique qui ne s’acquiert qu’au contact de celles et ceux qui vont ont précédé dans cette carrière.

C’est pour cela que nous avons voulu que l’école retrouve son statut de lieu de formation, « même » pour les futurs enseignants !!

On se trouve ici dans cette formation par l’exemple et par l’expérience sur laquelle Galilée insistait lorsqu’il écrivait : « « Jouer de l’orgue ne s’apprend pas avec ceux qui savent construire des orgues, mais avec celui qui sait en jouer. »

Et en même temps, il y a des connaissances solides à acquérir dans de nombreux domaines, une exigence théorique constante, et une soif d’apprendre qui jamais ne s’étanche, comme le soulignait John Cotton Dana, bibliothécaire et directeur de musée américain : « Pour oser enseigner, il ne faut jamais cesser d’apprendre ».

Tels sont les enjeux – immenses ! – de cette formation.

Ceci explique sans peine pourquoi, en privant les enseignants d’une formation digne de ce nom, vous commettez non seulement une faute à l’égard du présent, et vous entraînez, comme nous l’avons constaté, une diminution très forte du vivier de candidats ; mais davantage encore, c’est aussi l’avenir que vous condamnez, en précipitant des jeunes gens dans une classe, sans leur avoir donné la possibilité d’en appréhender la réalité à travers des stages.

Enseigner est un métier particulièrement difficile et délicat. Difficile, par ce qu’il suppose de compétences et de ressources multiples. Mais difficile aussi parce que c’est une grande responsabilité. Devenu enseignant, vous vous trouvez, bien souvent, en première ligne face aux tensions et aux crises qui parcourent notre société.

Voilà pourquoi nous avons souhaité une formation rénovée, qui s’appuie sur 3 principes.

Premier principe, donc : Enseigner est un métier qui s’apprend

Second principe : L’acquisition des compétences requises pour l’exercice du métier d’enseignant requiert une formation professionnelle de niveau master

Troisième principe : Une formation intégrée incluant un concours et conjuguant tout au long de la formation le volet académique et la mise en pratique sur le terrain.

Ces principes, je l’admets, n’ont rien de révolutionnaires. Ils paraissent sans doute évidents à nombre d’entre vous. Loin d’y voir un défaut, je trouve au contraire cette évidence très rassurante.

Mais que des principes aussi importants et aussi évidents aient été à ce point malmenés et perdus de vue par le passé dévoilent en même temps l’absurdité de la situation à laquelle nous avons dû remédier.

À ces principes, il a fallu ensuite donner une forme concrète pour les mettre en œuvre. Ils sont au cœur des ESPÉ. Leur structure, leur logique, et notamment l’importance accordée à la recherche ont déjà été expliqués et rappelés avec force aujourd’hui.

Je me contenterais donc de souligner que le modèle de formation initiale que nous avons, après concertation, retenu, est centré sur un cursus de deux ans qui conduit au diplôme national de master, mention « métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » (MEEF).

Le bilan des ESPÉ, aujourd’hui, doit être salué à sa juste valeur.

Le premier point à souligner est la reconstitution des viviers de recrutement. Oui, nous avons mis un terme à la crise des vocations, parce qu’en offrant une formation digne de ce nom à nos enseignants, nous témoignons à leur égard une reconnaissance et un respect dont ils ont profondément besoin.

Les jeunes ont aussi très vite compris que pour bien se préparer au concours, la formation conduisant au master MEEF au sein des ESPÉ était la voie de référence. Les chiffres le montrent : les effectifs ne cessent de croître.

Aujourd’hui, nous avons plus de 57 000 étudiants au sein des ESPÉ. Cela représente, pour cette rentrée, une hausse de près de 7 % !

Et je dois le dire : ils ont raison de rejoindre les ESPÉ !

Ils ont raison de penser qu’ils y recevront la formation nécessaire pour affronter des concours particulièrement difficiles. Car de toutes les catégories de candidats au concours, les étudiants de première année du master MEEF (M1) ont le meilleur taux de réussite. Et cela, quel que soit le concours présenté.

Vous savez à quel point la réussite d’un enseignant se voit à travers celle de ses élèves. À travers celles et ceux qu’il aura finalement amenés vers le succès, dans la voie qu’ils se sont choisis. C’est pour cela que je tiens à l’affirmer, ici, avec force : cette réussite des jeunes, c’est votre réussite ! Et je vous en félicite chaleureusement !

Mais je l’ai dit, une des caractéristiques du métier d’enseignant est de ne jamais cesser d’apprendre. Il en va de même pour les chercheurs, les enseignants, et les enseignants-chercheurs que vous êtes.

Voilà pourquoi je souhaite à la fois dresser, avec vous, un premier bilan des ESPÉ, mais aussi dessiner des pistes d’amélioration futures, en puisant naturellement dans votre réflexion et vos échanges d’aujourd’hui.

Car si ces résultats sont bons, la réforme, elle, n’est pas encore aboutie. Nous devons encore et toujours progresser. Vos débats l’ont montré. Au cours de ceux-ci, vous avez abordé de nombreux thèmes. Je voudrais donc revenir sur quelques-uns, et prolongez vos quatre tables rondes par des propositions autour de leur quatre thèmes.

Le premier concerne la nature même des ESPÉ et les effets qu’elle induit sur leur gouvernance.

Les ESPÉ sont une composante universitaire. Comme telle, elles s’insèrent dans la politique universitaire. Mais je n’oublie pas non plus, et vous n’avez garde de l’oublier, qu’elles sont aussi porteuses d’un projet académique. Elles doivent donc être capables de mobiliser des moyens qui vont bien au-delà de leurs moyens propres.

Tout cela pose des difficultés de gouvernance du projet – vous l’avez évoqué lors de votre troisième table ronde. Voilà pourquoi j’ai demandé à ce que soient étudiées les pistes suivantes, pour apporter, à ces difficultés, des solutions concrètes :

  • La première piste consiste à rendre obligatoire la production d’un document formalisant le partenariat, si possible avec des engagements pluriannuels, sur la mise en œuvre de la formation des enseignants. Il impliquerait l’ESPÉ, son université de tutelle, les autres universités impliquées, et les services académiques.
    Ce document devra obligatoirement inclure le budget de projet : celui-ci doit rester un outil de programmation des moyens et non un simple bilan, comme c’est trop souvent le cas.
  • La seconde piste, complémentaire, consiste à charger une instance académique de l’élaboration et du suivi de ce document stratégique. Elle pourra s’appuyer pour cela sur un cadrage fourni par le ministère, incluant des modalités plus précises encadrant le budget de projet.

L’idée, vous le voyez, est de proposer un cadre précis au projet porté conjointement par les ESPÉ, les universités, et les rectorats. Entre l’Université et l’Académie, tel est le positionnement de nos ESPÉ. Cet entre-deux, loin d’être une faiblesse, est au contraire une force : la singularité de leur situation répond à la spécificité même du métier d’enseignant. Mais cela nécessite d’avoir un cadre clairement défini, pour dessiner, à nos actions, un cap commun, et un horizon partagé. Le travail actuel des inspections générales et des directions permettra rapidement de proposer un tel cadre.

Car si les ESPÉ sont la pierre angulaire de notre nouveau dispositif de formation des futurs enseignants, elles ne doivent pas en être les seules responsables. Nous avons réaffirmé fortement en 2012 que la formation des enseignants devait se faire au sein des universités. Et nous souhaitons que les universités revendiquent ce choix au-delà du simple fonctionnement des ESPÉ.

Le second thème concerne ce que vous avez nommé, lors de votre première table ronde, le « continuum de formation ».

La mise en œuvre du master MEEF a exigé de votre part un engagement et un investissement considérables. Elle a, légitiment, monopolisé une grande partie de vos préoccupations. Mais le temps est désormais venu d’en penser les alentours, en amont, et en aval.

Au cours de cette table ronde, vous avez ainsi élargi les perspectives sur le master, en prenant en compte la licence et les deux premières années post-titularisation.

C’est dans cet horizon plus vaste que se poursuivra la diversification de l’offre de formation. Celle-ci est nécessaire, si nous voulons apporter aux enjeux des métiers de l’éducation, des réponses adéquates.

Pour cela, je souhaite, d’abord, que grâce à la spécialisation progressive en licence, les universités développent des parcours types de formation, en lien avec les nouveaux EAP, permettant ainsi une approche du métier dès la seconde année de licence.

Toujours dans cette dynamique de spécialisation progressive, il est essentiel que les universités proposent, pour celles et ceux qui s’orientent vers le métier de professeur des écoles, des modules permettant une meilleure préparation à l’exigence de polyvalence.

Sous une même appellation, celle d’enseignant ou de professeur, existe en effet une diversité, qui nécessite la prise en compte des spécificités. Celle de la polyvalence est particulièrement marquée, et doit être abordée le plus tôt possible.

Si l’on regarde ce qui se joue pendant le Master, je souhaite développer le modèle de formation alternée dès le M1, dans les mentions premier et second degré, avec une sécurisation des parcours qui s’appuierait sur un concours spécifique de recrutement.

Enfin, de plus en plus de nos concitoyennes et de nos concitoyens se tournent vers l’enseignement après une première carrière professionnelle.

C’est un enjeu nouveau, qui exige, là encore, de nous adapter.

L’ensemble des partenaires, en lien avec pôle emploi et avec les régions, doit donc se mobiliser pour organiser une offre de reconversion incluant notamment la reconnaissance des acquis et de l’expérience.

Pour finir, je souhaite que la formation aux métiers puisse se construire sur un temps plus long que les seules années du master.

Les multiples compétences à acquérir nécessitent du temps et une réflexion sur la poursuite d’une formation les deux années après la titularisation est de plus en plus nécessaire. J’y reviendrai plus loin.

Ce dernier point m’amène à un troisième thème, sur lequel vous avez conclu votre journée : celui de la diversité des publics.

C’est là un enjeu au cœur de nos ESPÉ, mais qui est, beaucoup plus largement, au cœur de l’enseignement au XXIème siècle, depuis la maternelle jusqu’aux universités.

Soyons francs : les ESPÉ ont dû faire face à une diversité des publics que nous n’attendions pas forcément. Il y a, devant ce fait, deux réactions possibles. Soit l’on y voit une contrainte supplémentaire. Soit l’on y voit une chance.

Vous aurez reconnu, dans cette alternative, une formule chère au Recteur Filâtre. Il ne m’en voudra pas, je pense, de la faire mienne : « Cette diversité n’est pas une charge supplémentaire, c’est une chance ! ».

Une chance, car en accompagnant cette diversité, en y apportant des mesures spécifiques, nous dessinons, dès aujourd’hui, les réponses à apporter aux défis futurs.

Voilà pourquoi je souhaite que nous établissions, pour les formations à faibles effectifs, en particulier dans la voie professionnelle, des formations en réseau organisées à partir de pôles spécialisés.

Ces pôles seront labellisés en fonction de la qualité de l’offre proposée, et de l’engagement des différents acteurs locaux (scolaires, universitaires, entreprises et professions, territoires) et pourra en particulier s’articuler autour des campus des métiers et des qualifications.

Cette organisation en réseau s’accompagnera évidemment de méthodes pédagogiques nouvelles, largement numériques et hybrides, qui devront faire place à des modalités de stage innovantes.

Cette prise en compte de la diversité des publics, au cœur des ESPÉ, dès aujourd’hui, est un investissement pour le présent, mais aussi pour l’avenir.

C’est cette même diversité des publics qui constitue l’horizon de l’enseignement au fil de ce siècle. Cela a été souligné à l’occasion des G7 sur l’éducation et sur la recherche qui se sont tenus au Japon dernièrement, et auxquels j’ai participé.

Et puisque j’évoque ici les grands défis de l’enseignement supérieur et de la recherche pour les années qui viennent, je finirai mon évocation de l’avenir avec ce quatrième thème : celui de la formation continue.

La mission première des ESPÉ, vous le savez, était bien de reconstruire une formation initiale des futurs enseignants. Mais aujourd’hui encore plus qu’avant, la formation s’envisage dans un temps long, au fil de notre existence.

Je souhaite donc que nous réaffirmions le rôle des ESPÉ comme outils de la professionnalisation des enseignants au long de leur vie professionnelle. Je crois d’ailleurs que nous pourrions évoquer les ESPÉ, comme « la maison universitaire des enseignants ».

Une maison vers laquelle on revient, à intervalle régulier, pour se ressourcer, pour se former, et pour apporter, aux défis que l’on rencontre, la richesse de l’innovation et de la recherche.

Pour que l’ESPÉ devienne concrètement cette « maison universitaire des enseignants », je demande aux recteurs d’associer les ESPÉ à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans académiques de formation, en particulier pour assurer le lien avec les ressources universitaires.

Je demande aussi à l’ensemble des acteurs, notamment les ESPÉ et les académies, de me faire des propositions, très prochainement, concernant les deux premières années de titularisation.

L’objectif est de faire de ces deux années des années d’accompagnement spécifique qui permettent de consolider et de compléter les acquis de la formation.

À la fin du T2, un bilan professionnel permettra d’inscrire le professionnel confirmé dans une démarche de formation continue tout au long de la vie.

Le second point sur lequel je souhaite avoir les propositions de l’ensemble des acteurs concerne le développement d’une offre de formation à destination des vacataires et des contractuels. Il est en effet important que nous puissions leur offrir des perspectives d’évolution de carrière.

Des ESPÉ, j’ai surtout, vous le constaterez, évoqué la dimension d’enseignement. Mais je n’oublie pas la recherche.

En effet, les perspectives futures, les évolutions et les améliorations doivent s’ancrer dans les apports de la recherche. C’est elle qui nourrit, au quotidien notre action. C’est elle qui nous inspire et qui nous permet d’apporter des réponses aux difficultés que nous rencontrons, et aux défis qui se dessinent à l’horizon.

La recherche – tel est mon souhait – doit voir sa place se développer lors des prochaines années, non seulement au sein des ESPÉ, mais dans l’ensemble de notre démarche.

Et lorsque je dis que la recherche nourrit nos actions, ce ne sont pas de simples mots : c’est une réalité bien concrète. Ainsi, prochainement, Roger Fougères me rendra un rapport sur l’expérimentation « Institut Carnot d’Éducation », dont les premiers résultats sont très positifs.

C’est précisément sur la base de ce rapport, en m’appuyant sur lui, que nous proposerons prochainement un schéma visant à développer cette démarche de transfert et d’association entre les milieux scolaires et universitaires.

Et comme le montre l’expérimentation de l’ « Institut Carnot d’Éducation », je souhaite aussi que nous développions la place de la recherche dans la formation tout au long de la vie.

Parce que c’est en créant des liens entre les différentes institutions, en échangeant et en menant des actions collectives, cohérentes et concertées, que nous pourrons avancer dans le domaine de la recherche et de l’enseignement.

Parce que c’est en agissant ensemble que nous serons à même d’apporter des solutions pérennes et durables aux crises que nous traversons.

Oui, nous avons de grands défis à relever ! Oui, nous avons aussi des crises à surmonter, et des changements importants à négocier !

Mais je suis convaincue que nous y arriverons. Que nous relèverons les défis ! Que nous surmonterons les crises ! Et que nous négocierons les changements !

Et cette conviction ne naît pas d’un vague espoir ! Elle s’ancre dans une réalité concrète.

Elle s’ancre dans le travail que nous avons réalisé ensemble, sur ce sujet complexe, celui de la formation des enseignants. Nous étions dans une situation difficile ; tendue. Et nous avons su la résoudre. Ensemble.

Cette réforme, élaborée avec vous toutes et vous tous, lors des assises de la refondation, est une de nos grandes fiertés ! Je le dis très sincèrement, et très simplement.

Et c’est tout aussi sincèrement, et tout aussi simplement, que je tiens à vous remercier une nouvelle fois pour le travail réalisé depuis 2012, et surtout, surtout, soyez assurés de ma confiance pour tout ce qu’il nous reste à faire ensemble !

Je vous remercie.

 

Najat Vallaud-Belkacem
Ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur et de la recherche

Conclusion par la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, de la journée de travail et d'échanges sur les Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE), au Lycée Louis-le-Grand Paris 5e, le mardi 24 mai 2016 - © Philippe DEVERNAY

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5 commentaires sur Journée de réflexion sur les Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation – Discours

  1. Isabelle

    Madame la Ministre,

    On relève huit fautes d’orthographe, plus une à peine discutable, ainsi que deux phrases syntaxiquement incorrectes et un “ceci” malheureux dans la version écrite de votre discours.
    Certes, l’urgence n’est pas là, mais tout de même, quel message cela envoie-t-il aux jeunes générations qui se destinent au métier d’enseignant ?

  2. Fabien

    Madame,
    je rejoint la critique qui porte sur la masterisation du concours externe mais je complete ce propos en ce qui concerne le concours interne. Alors que tous les concours internes des autres ministeres permet a des fonctionnaires de changer de metier s’ils le souhaitent cela n’est pas possible pour votre ministere. En effet, les epreuves des concours de l’education nationale sont basees sur l’experience d’enseignement! La reforme du contenu des epreuves en interne est necessaire!!

  3. Jean-Louis

    Bonjour Madame La Ministre,

    le problème du recrutement devient de plus en plus prégnant : à Rouen, au CRPE 2016, 1500 inscrits, 698 personnes seulement ont composé aux deux épreuves. 500 admissibles, 380 postes. Sans commentaire ! Peut-on envisager un bon recrutement dans ces conditions ? Dans l’académie de Créteil, c’est encore pire. Il y a en ligne le nombre d’inscrits face au nombre de postes. Il faut surtout comparer le nombre de présents aux deux épreuves d’admission ! La crise de recrutement est bien là. Il ne faut pas la nier.
    Les raisons de cette désaffection sont connues. Le niveau d’exigence s’est accru avec la masterisation alors que la rémunération réelle a baissé, même si une légère augmentation du point d’indice de la fonction publique est annoncée. Les perspectives de carrière restent très faibles.Le sentiment de ne pas être respecté sur le plan professionnel domine largement.
    Outre une réelle revalorisation salariale et une amélioration des conditions de travail, il faut prérecruter et viser l’acquisition d’un haut niveau de qualification. La priorité aujourd’hui, c’est une remise à plat de la formation, (avec un salaire revalorisé en début et fin de carrière), qui assure de bonnes conditions de préparation et d’entrée dans le métier et développe la formation continue. C’est vital pour les élèves, en particulier ceux qui n’ont que l’école pour apprendre, et c’est vital pour une revalorisation en profondeur de ce beau métier d’enseignant.

  4. pierre

    Suppression de 134 million d’Euro de crédit pour la recherche…
    Disparition de l’enseignement disciplinaire des langues anciennes…
    Effondrement du nombre d’inscrit au C.A.P.E.S. de lettres classiques et de l’allemand…
    Vous faites des citations latines alors que vos réformes vont faire disparaitre toute la filière d’enseignement des langues anciennes du collège à l’université.
    Vous, osez devant l’assemblée nationale, dire que la restriction budgétaire pour la recherche n’impactera aucun programme, aucune embauche.
    Dites nous à quoi étaient destinés ces crédits et nous saurons réellement l’impact de vos décisions calamiteuses.
    Mais vous n’écoutez rien ni personnes, surtout pas sept prix Nobel qui,, sans doute, n’ont pas votre niveau pour comprendre votre politique et les effets désastreux pour notre recherche et notre pays qu’elle entraine.

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