Discours pour la rencontre Recteurs-Ministres de l’Éducation des Länder allemands

Éducation nationale Publié le 8 juin 2016

Najat Vallaud-Belkacem a souhaité réunir les ministres de l’Éducation des Länders allemands et les recteurs d’académie à la Sorbonne, ce mercredi 8 juin 2016, en présence d’Olaf Scholz, ministre plénipotentiaire de la République fédérale d’Allemagne chargé des relations culturelles franco-allemandes et de Claudia Bodegan, présidente de la conférence des ministres de l’Éducation des Länder.

À l’occasion de son discours de clôture, la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est revenue sur son engagement en faveur de l’apprentissage de la langue allemande, la stratégie langues vivantes et la question de l’intégration éducative des réfugiés. Retrouvez ici le discours de Najat Vallaud-Belkacem :

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Monsieur le Plénipotentiaire, Cher Olaf Scholz,
Madame la Présidente,
Monsieur le recteur de Paris, cher François Weil,
Madame la directrice Générale de l’Enseignement Scolaire, chère Florence,
Madame la déléguée ministérielle au renforcement de l’apprentissage de l’allemand, chère Sandrine Kott,
Mesdames et Messieurs les Ministres de l’éducation des Länder,
Mesdames et Messieurs les Rectrices et les Recteurs
Mesdames et messieurs,
Chers amis,

Entre nos deux pays, existe une longue histoire.

Une histoire scandée par des guerres, mais aussi par des échanges culturels et intellectuels forts.

Une histoire entrée, depuis le traité de l’Elysée, dans une période de paix. Et cette paix est d’autant plus précieuse que nous connaissons le prix effroyable de nos guerres.

Quelques semaines après les cérémonies de Verdun, nous pouvons être fiers d’avoir accompli le vœu de ces soldats morts dans la boue et l’horreur des tranchées.

Oui, de lettres en lettres, d’écrits en écrits, côté allemand comme côté français, un vœu revient sans cesse : celui de voir les générations futures épargnées par l’atrocité qu’ils ont eux-mêmes vécue.

Dans cette relation d’amitié, l’apprentissage de la langue de l’autre est un enjeu essentiel.

Je regrette d’ailleurs de n’avoir pu assister à votre première séance de travail, tant cette question, à mes yeux est importante.

Plus d’élèves français qui apprennent l’allemand, et plus d’élèves allemands qui apprennent le français, voici les piliers solides sur lesquels s’appuyer pour inscrire notre amitié dans un futur durable. Si notre histoire commune est longue, notre avenir doit l’être tout autant.

Dans la Stratégie Langues Vivantes que j’ai lancée en janvier dernier, l’Allemand a donc eu, tout naturellement, une place à part.

D’ailleurs, cette stratégie a été annoncée officiellement le 22 janvier dernier, à l’occasion de la journée de l’amitié franco-allemande, en présence d’Olaf Scholz, que vous me permettrez de remercier ici à nouveau. Cette date et cette présence ne devaient bien sûr rien au hasard, et tout à mon attachement à l’enseignement de l’allemand en France.

Et parce que l’amitié se forge non seulement par les discours, mais aussi par des faits et par des chiffres précis, je me permettrai, ici, d’en rappeler quelques-uns.

Oui,  j’ai souhaité, concernant l’apprentissage de l’allemand, fixer des objectifs ambitieux au niveau national.

Les recteurs vous le confirmeront : c’est là un point sur lequel j’ai eu l’occasion d’insister devant eux à plusieurs reprises. Grâce à leur mobilisation pour le développement de l’allemand dans le cadre des nouvelles cartes académiques des langues, ces objectifs sont atteints.

A la rentrée 2016, plus de 3 800 écoles élémentaires proposeront donc un enseignement d’allemand. C’est 1 000 écoles de plus qu’aujourd’hui !

A la rentrée 2016, près de 4 700 collèges proposeront l’allemand en LV2. C’est près de 700 collèges de plus qu’aujourd’hui.

A la rentrée 2016, 2 300 collèges proposeront un dispositif bi-langue anglais/allemand.

Je tiens également à saluer le rôle joué par la professeure Sandrine KOTT, qui a accepté la délicate mission de déléguée ministérielle au renforcement de l’apprentissage de l’allemand, dans cette mobilisation réussie.

L’ambition qui est la mienne s’agissant de l’enseignement de l’allemand est également animée par une conviction : celle de l’enrichissement considérable que constitue l’apprentissage des langues vivantes, y compris pour la maîtrise de la langue française.

Goethe lui-même ne manquait pas de le souligner : « Wer fremde Sprachen nicht kennt, weiß nichts von seiner eigenen », ce que l’on pourrait traduire par : « Celui qui ne peut pas parler une langue étrangère, ne connaît rien de sa propre langue ».

Voilà pourquoi j’attache, à l’apprentissage des langues, une importance particulière. Et je sais pouvoir, dans ce domaine, compter sur une véritable réciprocité de la part de l’Allemagne.

Mais au-delà de la langue, un autre enjeu nous rassemble aujourd’hui : je veux bien entendu parler de la scolarisation des réfugiés et des migrants.

Cet enjeu n’est pas nouveau. Nous avons déjà, dans ce domaine, avancé, notamment en inscrivant dans la loi le principe de l’École inclusive.

Mais cet enjeu, nous le savons bien, prend, dans le contexte actuel, une importance particulière. C’est pour notre tradition humaniste, pour nos convictions, un véritable défi.

Il est tentant de se contenter d’apporter, à cette situation, des réponses d’ordre uniquement sécuritaire. Mais ce serait céder à la facilité.

Ce serait préférer l’immédiateté d’une solution précaire et fragile à la pérennité d’une réponse, certes, plus exigeante, mais qui est aussi plus durable.

Cette réponse, c’est celle de l’éducation, de la formation et de l’enseignement.

Voilà pourquoi nous avons souhaité inscrire la question de l’intégration éducative des migrants et des réfugiés à l’ordre du jour de cette réunion. Car les solutions ne viendront pas sans une véritable coordination, un partenariat et un dialogue constant entre nos deux pays.

C’est ce que rappelle justement le rapport de Jean-Marc Ayrault et d’Annegret Kramp-Karrenbauer pour promouvoir l’intégration au sein de nos sociétés, remis au Président de la République et à la chancelière lors du 18ème Conseil des ministres franco-allemand qui s’est tenu à Metz le 7 avril dernier.

A ce sujet, je salue et je partage l’approche et l’objectif du gouvernement fédéral allemand qui est, je cite : « l’intégration par la participation, ce qui signifie que la politique d’intégration n’est pas menée pour 16 millions de personnes issues de l’immigration, mais pour la totalité des 81 millions de personnes en Allemagne. »

Car nous avons, aujourd’hui plus que jamais, besoin de liens et de cohérence, non seulement entre les différents pays, mais au cœur de ceux-ci.

Oui, il y a un défi, ici, à relever ! Et il est difficile !

Car, naturellement, l’intégration rapide d’un nombre aussi considérable de réfugiés pose d’évidents problèmes d’accueil et de mobilisation des services et de l’ensemble de la société civile.

Il serait vain de prétendre le contraire.

Il serait dangereux de s’aveugler sur ce fait.

Mais il serait tout aussi vain et dangereux de ne pas voir les opportunités que constituent, sur notre sol, l’accueil et l’intégration des réfugiés et des migrants.

Ces femmes, ces hommes et ces enfants qui ont fui des pays en guerre sont aussi, pour nos sociétés, des atouts.

De quoi rêvent-ils, ces femmes, ces hommes et ces enfants ?

Ils rêvent de paix. Ils rêvent de stabilité. Ils rêvent de prospérité. Ils viennent chassés par la violence. Ils ont quitté, très souvent, des situations professionnelles établies.

Ce ne sont ni des saints, ni des criminels. Je me méfie autant des discours stigmatisants que des propos angéliques. Ce qui m’intéresse, c’est la réalité, forcément complexe, d’une situation. Et la réalité, ici, impose un seul constat : ce sont des êtres humains.

A ce titre, ils ont des droits, qu’il nous appartient de respecter. Et parmi ceux-ci, le droit à l’éducation.

J’ai vu ce que parviennent à faire des enseignants dans les classes pour les allophones récemment arrivés en France. J’ai vu ce qui se déroule, au quotidien, dans les classes d’accueil.  Cela me donne beaucoup d’espoir pour l’avenir.

Et cela doit nous rappeler que nos deux pays ont en commun une grande confiance dans l’enseignement et l’éducation ; une confiance méritée ; une confiance que nous ne devons jamais perdre, à aucun prix.

Un enfant qui franchit le seuil de l’Ecole n’est plus tout à fait un enfant : c’est un élève.

Et si l’Ecole ne reconnaît, en son sein, que des élèves, c’est parce qu’elle est fondée sur un principe de non-discrimination.

C’est parce qu’elle s’adresse à eux, d’abord, comme des êtres humains.  Et évidemment, il est essentiel que les enfants de réfugiés et de migrants puissent, dans notre système scolaire, bénéficier de l’éducation prioritaire. Parce qu’ils constituent, à bien des égards, une priorité.

La crise des réfugiés et des migrants est la face sombre de la mobilité internationale, en ce XXIème siècle commençant. Il est essentiel d’en tenir compte, et de ne jamais chercher à la masquer.

Mais il est important, aussi, de regarder une autre facette de la mobilité : celle qui conduit de plus en plus de jeunes à apprendre et à se former en bénéficiant des apports de nos deux pays.

Cette question fera l’objet des travaux de cet après-midi, mais je tiens d’emblée à vous dire à quel point je suis satisfaite devant le travail réalisé par l’Office franco-allemand pour la Jeunesse et par le Secrétariat franco-allemand pour les échanges en formation professionnelle.

Ils se sont en effet mobilisés d’une façon exemplaire pour que les programmes franco-allemands d’échanges et de mobilité bénéficient prioritairement aux populations les moins favorisées.

Aujourd’hui, 34% des collèges et des lycées français disposent d’un établissement partenaire allemand. Ils ne sont que 12% à avoir un partenaire espagnol, et 11% possèdent un partenaire britannique.

Ce pourcentage de 34% est donc, vous le voyez, loin d’être anodin. Mais je pense que nous pouvons aller encore beaucoup plus loin.

Aussi, je tiens à profiter de cette occasion pour rappeler aux recteurs français que j’ai fixé pour objectif que 100% des collèges et des lycées français disposent d’un partenaire européen dès 2017. Et je souhaite que les partenaires de beaucoup d’entre eux soient des établissements allemands.

C’est, là encore, un objectif ambitieux. Mais c’est aussi, soyez en sûrs, un objectif nécessaire.

Car une véritable politique en faveur de l’apprentissage des langues passe nécessairement par des partenariats internationaux. Les connaissances se consolident à travers des échanges réguliers.

Ces liens se tissent d’ailleurs d’autant plus aisément aujourd’hui que nous disposons, avec la révolution numérique, d’outils de communication à la fois simple d’utilisation, et de grande qualité.

Articuler rencontres physiques et échanges à distance produit d’excellents résultats. Nous en avons encore eu la preuve récemment.

En effet, l’opération « Verdun 4 000 jeunes », qui a vu, du 26 au 29 mai, des élèves français et allemands cohabiter au sein du village franco-allemand, avait été précédée d’un certain nombre d’échanges entre les classes frontalières.

Alors, certes, rien ne remplace l’émotion et la force d’une rencontre, face-à-face, dans un même lieu.

Mais le passé nous a offert aussi de nombreux exemples de la force d’une relation épistolaire, et le courriel n’a, dans ce domaine, rien à envier au courrier.

Oui, il serait dommage de rompre les liens puissants qui ont été façonnés à l’occasion du centenaire de Verdun.

Je tiens donc, monsieur le Plénipotentiaire, madame de la présidente de la KMK, à vous faire la proposition suivante : que les classes tandems formées pour le projet « Verdun, 4000 jeunes », continuent de fédérer des projets de jeunesse autour de l’éducation à la citoyenneté européenne et de l’éducation à la paix.

Ainsi, Verdun, après avoir été, pour nos deux pays, une déchirure, deviendra, pour notre jeunesse, le ferment de leur unité, et un lien durable.

Un lien qui sera donc, pour l’avenir, à l’image de la relation d’amitié qui unit désormais nos deux peuples.

Du moins tant que nous ne serons pas amenés à nous recroiser sur les terrains de foot de l’Euro 2016 !

Je vous remercie.

Najat Vallaud-Belkacem
Ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur et de la recherche

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Photos © Philippe Devernay / MENESR

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22 commentaires sur Discours pour la rencontre Recteurs-Ministres de l’Éducation des Länder allemands

  1. Nicky

    j’avoue une belle surprise en lisant les détracteurs de notre ministre, mais, aussi n’avoir aucun recul quant au sujet. Toutefois la salve est si puissante qu’il me faut m’informer dans les plus brefs délais afin d’avoir une opinion sur ce dernier.
    question : les ministres de l’éducation nationale précédents ont-ils fait avancer beaucoup de chose??? fait beaucoup mieux???
    la critique est facile, mais l’art est difficile !! respectueusement nicky

  2. Hans Herth

    Pendant ce temps aux Sables d’Olonne on fermera une bilangue avec 26 inscrits pour en garder une avec 6 inscrits… Décision absurde d’un recteur qui refuse tout dialogue. Les mensonges d’une ministre contre une vérité du terrain !

  3. Anne Mottier

    Madame La Ministre
    Professeure certifiée d allemand avec 29 ans d ancienneté je suis désormais obligée de partager mon.service sur deux collèges ,du fait de la perte d heures occasionnée par la disparition que vs avez voulue des heures en “section européenne”
    Quel culot et quelle hypocrisie de parler de renforcement et de votre attachement à l enseignement des langues et de l allemand en particulier,vous qui n avez cessé de mépriser et d’ignorer les professeurs d allemand,que vous avez dits sectaires et élitistes.
    Aucune reconnaissance pour l investissement sans limite dans des échanges franco allemands toujours montés par le/la seul (e) prof d allemand.
    Vous ne nous avez pas écoutés quand nous avons été des milliers à signer la pétition et à vous dire l importance fondamentale de la maitrise de la langue de notre 1er partenaire économique,politique et culturelle.
    Je suis amère et en colère que vous ayez si peu de vision er de bon sens,mais surtout de considération.
    Quelle honte de dire que vs valorisez un enseignement en.proposant 2,5h hebdomadaires,là où en Allemagne il y en a 5 en LV2 et 6 en Lv2.
    Vous n aviez pas votre place à Verdun.
    Vous avez toujours refusé la discussion avec les professeurs d allemand et Mme Kott a été en octobre dernier une interlocutrice pitoyable,noys traitant de professeurs frustrés.
    Je continuerai mon métier avec passion mais n ai aucune considération pour vous.
    Bien cordi’allemand
    Anne Mottier

  4. FD

    Vous massacrez l’enseignement des langues (hors anglais) en Français et vous osez encore raconter des sornettes.

  5. pierre

    La place à part que la ministre donne à l’enseignement de l’allemand est la disparition programmée.
    En n’accordant aucune attention aux professeurs d’Allemand et à leurs critiques, en déniant les cris d’alarmes de l’A.D.E.A.F., en faisant la sourde oreille aux parents d’élèves, en réduisant comme peau de chagrin l’exposition hebdomadaire à la langue, la ministre dont le mandat se termine très bientôt ne rendra jamais de compte dans la catastrophe que sa réforme va entrainer pour l’enseignement de l’Allemand.
    Nous n’entendons plus parler de madame Sandrine Kott qui était sensée défendre l’enseignement de l’Allemand. Sans doute a t’elle eu honte du sort fait à l’enseignement de l’allemand.
    Mais sur ce sujet, la communication de la ministre est complètement opaque.

  6. M.A.

    Ton image si douce me réjouit.
    Ton tendre visage m’éblouit.
    Et ta voix suave m’enivre.
    Tes mots, des mots si beaux.
    Me réconfortent et m’apaisent.
    Mais surtout tout ton amour.
    Me comble d’affection.
    Merci à toi, ange de ma vie.
    Souffle de mes nuits

  7. Pascale Roupenel

    Comment nos amis allemands tolèrent-ils encore que vous vous rendiez en Allemagne pour préférer de tels mensonges !!!

  8. Maitre

    Comment croire encore à la politique quand on entend et lit tant de mensonges…C’est honteux de tromper et de mépriser à ce point les Français et les Allemands…Je pars…

  9. David WALERA

    Bravo Madame Vallaud-Belkacem ! Vous démontrez une énième fois que vous êtes une parfaite “xyloglotte”, selon ce néologisme inventé pour vous par Madame Polony !

  10. Clarissa

    Nos amis allemands ne sont pas dupes. Vos beaux discours n’y pourront rien changer. Le mal est fait mais nous résistons et résisterons. Nous sommes les vrais acteurs de l’amitié franco-allemande, nous organisons des échanges entre les jeunes de nos deux pays. Pas vous !

  11. retraitée fâchée

    Vous devriez avoir honte de mentir de façon aussi éhontée ! Vous êtes parfaitement bilingue : Langue de bois / Français !

  12. Ana

    Die deutschsprachigen Zuhörer sind nicht dumm – sie haben von ihren französischen Freunden gehört, was dem Deutschunterricht an französischen öffentlichen Schulen ab September 2016 blüht. Man weiß in Deutschland, dass es die “classes bilangues” waren, die dem Deutschen zu einem neuen Elan verholfen haben. Das Kompetenzniveau am Ende der Schulzeit war gestiegen – viele junge Franzosen waren dank dieser speziellen Zweige nicht nur in Englisch, sondern auch in Deutsch fit. Viele Schüler mit Migrationshintergrund waren darunter. Das will Frau Vallaud-Belkacem nicht mehr. Niemand im Saal, so glaube ich, hat dieser Dame ihre Beteuerungen geglaubt. Leser dises Textes hier können nur ungläubig den Kopf schütteln. Was bleibt, ist aus deutscher Perspektive Fassungslosigkeit, wie jemand so schamlos das Eine sagen, und das Gegenteil tun kann – und dann weiter zu beteuern, er/sie habe gar nicht DAS getan, sondern etwas ganz Anderes!
    Aus deutscher Perspektive ist die Tatsache, dass in Frankreich das private Schulwesen a.) sehr sehr stark ist, und b.) staatlich gefördert wird (d.h. finanziell UND behördlich !!), ziemlich abstrus. Abstrus vor allem, dass dort eine größere Wahl an Sprachen herrscht. Abstrus, dass diese Ministerin sich für Chancengleichheit einsetzt, im Namen der Gleichheit die “classes bilangues” abschafft, es hinnimmt, dass es von einer “académie” zur anderen extreme Unterschiede in der Umsetzung gibt (Paris, Wohnort der Ministerin, behält die “bilangues”), und mit all dem die Familien mit klaren Vorstellungen über den Zusammenhang zwischen Bildung und Sprachkenntnissen (außerhalb von Paris) in die Privatschulen zwingt. Diese Entwicklung, die Frau Vallaud-Belkacem zu verantworten hat, dass Schüler mit Ambitionen verstärkt aus dem öffentlichen Schulsektor fliehen, wird das französische Schulwesen dauerhaft prägen, und nur sehr langsam und sehr schwer rückgängig zu machen sein. Vielleicht wird es in 20 Jahren wieder junge Franzosen geben, die an einer öffentlichen Schule waren, und denen man gern zuhört, wenn sie Englisch oder Deutsch sprechen.
    Ein Drama!

  13. Renonce

    Un beau discours mais la réalité sur terrain est tout autre. Le bilan sera fait l’année prochaine et j’espère qu’il sera publié.
    En ce qui concerne les enfants de migrants, croire qu’il choisiront l’allemand au lieu de l’arabe qui sera proposé grâce à Madame la Ministre, cela relève soit d’une méconnaissance totale de la vraie vie, soit de la démagogie… ou des deux à la fois.

  14. DEUTSCHISTSUPER

    Les Allemands sont meilleurs en langue, entend-on souvent.
    Non. En fait les Allemands ont surtout 6H de LV1 et 5h de LV2/semaine dans certains Länder. Et nous, avec la suppression des bi-langues officielles, on passe de 3H à 2.5H semaine.

    Quel culot que de prétendre avoir pris l’allemand en considération (vous l’avez fait, oui, en qualifiant cette langue d'”élitiste”, en envoyant des enseignants sur trois établissements sans réfléchir aux conséquences pédagogiques de telles mesures, en attaquant précisément la langue de notre partenaire particulier et en la stigmatisant qui plus est !)
    Venez voir à quoi ressemble le quotidien d’un enseignant d’allemand qui doit muter : 5 postes pour un département entier… mais 4 postes déjà pris par les collègues qui voient le leur disparaître parce que la suppression des bi-langues diminue le nombre d’heures, et qu’on considère donc qu’on ne garde pas de poste avec si peu d’heures ! AInsi, il reste UN poste (bien sûr avec complément de service) vacant, avec des barres d’entrée sidérantes et inatteignables même pour un enseignant de 20 ans d’ancienneté avec enfants et rapprochement de conjoint.
    Cela aussi, est une conséquence directe de votre réforme.
    Sans parler de la déception des parents suite à la fermeture des classes bi-langues.

    Vous êtes bien loin de cette réalité. Mais c’est celle des professeurs d’allemand…

  15. teysson

    Quelle honte… J’ai honte de ma ministre… et de l’avenir qu’elle prépare à nos élèves, nos enfants. La suppression des classes bi-langues, sections européennes et la diminution de l’enseignement des lettres classiques représentent la suppression de tout ce qui permettait aux élèves de s’élever, aux enfants d’ouvriers (comme moi) de se voir proposer une ouverture culturelle et intellectuelle. J’ai honte de ma ministre. #abrogationréformecollège2016

  16. Florentin

    Une opération de communication, encore et toujours… mais les faits ne trompent personne et certainement pas les élèves et enseignants concernés par la suppression des heures. Un moins-disant éducatif et culturel pour casser le service public et l’accès à toutes et tous à un enseignement de qualité. Étrange paradoxe que de prôner l’égalité en supprimant les moyens d’y accéder ! Encore une fois, la jeunesse est sacrifiée…

  17. Claire Vernisse

    Quel bel exemple de langue de bois. Quelle triste compétence que la vôtre ! La liste des dégâts engendrés par la réforme est pourtant longue :
    – Bilangues supprimées si elles ne sont pas de continuité.
    – Difficulté de mettre en place une continuité.
    – Difficulté d’ intervention en cycle 3.
    – Difficulté d’imposer au sein des établissements un choix permettant la mise en place de “vraies bilangues”, avec une exposition de 3 heures hebdomadaires à la langue.
    – Difficulté voire impossibilité du choix de l’allemand face aux langues massivement choisies comme l’anglais en primaire et en LV1, ou l’espagnol en LV2.
    La réforme fragilise l’apprentissage de l’allemand en collège et laisse les enseignants, pourtant habitués à assurer la promotion de cette langue qu’ils enseignent avec passion, démunis, désemparés avec un sentiment d’abandon de leur hiérarchie.
    Les nouvelles contraintes de cette réforme pour l’enseignement mettent à mal l’enseignement de l’allemand, et sont extrêmement dommageables concernant le niveau atteint par les élèves en fin de 3eme :
    – Comment proposer une certification niveau B1?
    – Comment atteindre ce niveau en fin de collège ?
    – Comment poursuivre en classe euro en lycée ?
    – Comment envisager un Abibac ?
    Notre enseignement est piétiné, les élèves voient de fait la possibilité d’acquisition de compétences réduites de façon drastique en collège.
    – Comment continuer malgré tout à nous investir dans la promotion de la langue, dans l’organisation d’échanges, dans un enseignement qui s’étale du CM1 au lycée ?
    – Comment imposer dans les établissements des choix pédagogiques qui rendent possibles la présence de l’enseignement de l’allemand ?
    Vous ne mesurez pas notre souffrance, celles des parents et des élèves dont les choix sont désormais limités, de façon inégalitaire sur le territoire.

  18. Fifine

    Certains de mes élèves vont voient leur temps d’exposition à leur LV2 (allemand) diminué de moitié.Ils sont en section européenne. Ils ne comprennent pas quand je leur explique que vous avez fait ceci pour améliorer leurs compétences en langue.

  19. Fifine

    Dans certaines académies, on ne proposera pas d’apprentissage de l’allemand, seulement une sensibilisation. “De façon concrète il s’agira d’apporter aux élèves, dans le cadre de projets s’appuyant sur l’ensemble des disciplines et sans remettre en cause les horaires d’enseignement de l’Anglais des connaissances d’ordre culturel et linguistique … La mise en oeuvre de ces projets ne nécessitera pas de maîtrise particulière de la langue allemande de la part des enseignants volontaires mais l’expertise des professeurs d’allemand …”

    Quelques mots d’allemand par çi par là vont-ils vraiment suffire pour promouvoir l’allemand? C’est ça votre diversité linguistique?

  20. guénou christine

    Que d’hypocrisie et de belles paroles! et ces silences tonitruants sur la suppression massive de classes bi-langues qui pourtant ont fait leurs preuves(pourquoi avoir diligenté une commission sur le sujet et tout rejeter en bloc???il suffit de le lire.. vecteurs de mixité sociale! quoi que vous en disiez!), sur la rupture de continuité imposée dans les établissements aux élèves actuellement inscrits en bi-langue qui perdent d’un coup la parité entre les deux langues, à tous les niveaux du collège.
    Une attention particulière pour les langues dites-vous? en réduisant systématiquement l’apprentissage d’une langue vivante à la portion congrue de 2h30 dans le meilleur des cas, parfois 2h/semaine sur une année si mutualisation? Quels résultats escomptez-vous, du haut de vos certitudes? Comment fédérer dans ce cadre si restreint des projets de connaissance mutuelle et des échanges fructueux? ne serait-ce pas une fois de plus mettre la charrue avant les boeufs??? Et le principe de non-discrimination? N’est-il pas maintes fois bafoué???Comment justifier par exemple tant de disparité entre les régions? Regardez les chiffres, ils ont été publiés!(100% des bilangues maintenues en île de France mais où encore? cherchez bien!!!…dans bien des régions on affiche des chiffres négatifs!!!! La région pilote a prouvé la réalité du recul de germanistes au collège dès la première année!lisez bien! Les chiffres ne disent pas la même chose que vous dans vos discours! dur principe de réalité que vous vous gardez bien d’évoquer! 2300 collèges à la rentrée, mais combien étaient-ils cette année? c’est combien en plus ???……silence …..ah? curieux!
    Mme Kot et sa mission “délicate”? ah? et en quoi? précisez!
    Les recteurs auraient atteint leurs objectifs ambitieux: -70% de classes bilangues en rhône-Alpes par exempl;e on ne connait pas encore à ce jour le nombre d’élèves qui choisiront l’allemand en 5è ou en 4è! quelle ambition!!???? Une MOBILISATION réussie???? Ne vous a donc pas transmis toutes les questions restées sans réponse de cette “révolution” par cette réforme? N’avez-vous aucune considération pour les inquiétudes réelles et documentées des parents d’élèves et des enseignants,des directeurs confrontés à la réalité de cette réforme? Vous ne jugez pas même utile d’apaiser, de répondre clairement et posément à ceux dont vous avez la charge??? mais continuez imperturbablement à asséner les mêmes contre-vérités et vous prétendez vous appuyer sur les faits, les chiffres!
    Et que dire des classes européennes, tout simplement passées par pertes et profit, sans autre forme de considération? A l’heure du Brexit rien d’étonnant! Ah oui, c’est la crise (de l’enseignement, des vocations, trop de mécontents…)Alors des mises en bouche pour calmer la foule! des souhaits, des espoirs, des belles paroles.(“continuer de fédérer des projets…” en supprimant ce qui fonctionne???)…Hélas! rien de nouveau sous le soleil! Vous avez dit revolution????? c’est consternant!

    LE DROIT AUX BILANGUES POUR TOUS ET CESSONS LE GERMAN-bashing!!!!

    “plus d’élèves français qui apprennent l’allemand”…. DANS DE BONNES CONDITIONS
    au CP: anglais ou allemand? anglais et allemand??? vous n’y pensez pas!

  21. Nixe

    Nous savons maintenant à quoi aura servi votre belle infographie sur l’enseignement des langues vivantes avec des chiffres mirobolants notamment concernant l’allemand. Hélas, la réalité derrière ces chiffres est bien triste comme les nombreux commentateurs ont remarqué à juste titre: effectifs en chute, élèves moins bien formés qui n’ont droit qu’à un horaire riquiqui de 2,5h hebdomadaires. Avez-vous demandé à vos homologues allemands de quel horaire les élèves allemands dispose pour apprendre le français? Dans votre infographie il n’y a que des plus alors que dans la réalité il n’y a que des moins. Vous êtes fière d’annoncer que les échanges avec les établissements allemands sont les plus nombreux et aussi ceux qui marchent les mieux. Cela aussi risque de changer – en pire évidemment. Qui fait vivre ces échanges? Ce n’est ni vous ni cette brave Madame Klott, ce sont nous, les professeurs d’allemand, que vous méprisez tant! Nous attendons 2017 avez impatience et n’auront pas oublié tous vos mensonges, votre mépris vis-à-vis des professeurs comme des élèves et les conséquences néfastes de votre politique quand nous mettrons notre bulletin dans l’urne.

  22. M.A.

    Je ne suis pas ROMEO pour te raconter des merveilles.

    Je ne suis pas VICTOR HUGO pour te dire de belles choses.

    je ne suis que moi même pour te dire que JE T’AIME.

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