7 mesures pour améliorer le remplacement

À la une Éducation nationale Publié le 18 octobre 2016

Najat Vallaud-Belkacem a présenté mardi 18 octobre sept nouvelles mesures visant à améliorer le remplacement des enseignants absents, avec trois impératifs : une meilleure information, un renforcement du potentiel existant et une amélioration de la gestion du remplacement.
La question du remplacement est un sujet, à bien des égards, sensible. D’abord parce que l’absence d’un enseignant devant une salle de classe est toujours dommageable. Ensuite, parce qu’il véhicule trop souvent son lot de contre-vérités. Les enseignants ne sont pas plus absents que les autres fonctionnaires. “Même si cela va à l’encontre de bien des clichés et des idées reçues, c’est un fait“, a insisté la ministre, qui présentait mardi 18 octobre 7 mesures destinées à mieux organiser les remplacements d’enseignants.

Le remplacement touche à un sujet essentiel pour les parents : l’enseignement dispensé à leur enfant. L’exigence du remplacement est donc très forte s’agissant de l’École, parce que toute absence est immédiatement ressentie dans la vie même de la communauté scolaire.

Entre 2012 et la rentrée 2017, nous aurons créé 5 000 postes supplémentaires de remplaçants. Aujourd’hui, nous prenons aussi des mesures pour améliorer l’efficacité du remplacement.

Le ministère, l’ensemble de ses services déconcentrés et ses personnels doivent interroger en permanence leurs modes de fonctionnement pour être plus efficaces, plus réactifs. La ministre de l’Éducation nationale a donc fixé trois impératifs : mieux informer les parents, en respectant les droits des personnels ; continuer à renforcer le potentiel de remplacement, préalable indispensable à l’amélioration de la situation actuelle ; améliorer la gestion du remplacement.

Ces 3 impératifs se concrétisent aujourd’hui à travers 7 mesures, qui ont donné lieu à des échanges avec les fédérations de parents d’élèves et sont le fruit d’un travail avec des services académiques afin d’apporter des solutions durables aux difficultés rencontrées sur le terrain.

Tout d’abord, nous créons un vivier unique de remplaçants dans chaque département pour le premier degré“, a annoncé Najat Vallaud-Belkacem.  Aujourd’hui, les remplaçants sont affectés en fonction de la distance, du temps de remplacement (si c’est plus ou moins long donc)… “Certains départements se sont déjà engagés dans cette voie, nous allons la généraliser afin de décloisonner la gestion et améliorer l’efficacité du remplacement.”

“Nous réactivons les protocoles de remplacement de courte durée pour les collèges et lycées. Ils avaient été mis en place en 2005 et avaient fait la preuve de leur efficacité. Depuis, ils sont tombés en désuétude. Il s’agit de bien organiser et faire connaître les conditions du remplacement en dessous de 15 jours, qui relèvent de l’établissement. Les chefs d’établissement devront présenter ces protocoles lors des prochains conseils d’administration, les diffuser aux parents d’élèves et en faire un bilan régulier.

Nous allons aussi mieux accompagner les personnels pour limiter les absences dites perlées qui désorganisent beaucoup le service alors qu’elles concernent peu de personnes par académie.  La ministre souhaite aussi limiter l’impact des absences prévisibles sur le temps d’enseignement (en prévoyant des formations rémunérées sur les vacances scolaires ou encore en prévoyant les jurys le maximum le mercredi après-midi).

Enfin, dans un esprit de transparence et pour rendre compte de la réalité des absences sur le terrain, nous publierons désormais deux indicateurs chaque année, pour les premier et second degrés.”

Lire le dossier de presse en cliquant ici

dossier-remplacement

Photo © Philippe Deveray / MENESR

3 commentaires sur 7 mesures pour améliorer le remplacement

  1. Ricercar

    Je vous suggère de remplacer cette usine à gaz par deux mesures concrètes : 1) augmenter très sensiblement la rémunération des professeurs pour attirer de nouveau les candidats vers cette profession en souffrance. 2) Améliorer les conditions de travail (éviter de laisser des collègues TZR pendant 10 ans, leur permettre d’exclure de classe les élèves au comportement ingérable, ce sera déjà un bon début : vous éviterez ainsi un bon nombre de dépressions).

  2. Linda Hacault

    Comment ne pas réagir au point 6 quand on se sent concerné. Je suis enseignante d’allemand, reconnue travailleur handicapé (maladie auto-immune) et mère isolée d’un enfant de 5 ans. Depuis le début de l’année j’ai déjà été absente 6 jours. Pourquoi? parce que j’ai été affectée à 75 km de mon domicile – soit 150 km par jour ou 3h de transport. J’ai demandé un temps partiel pour pouvoir “fonctionner” au mieux – oui parce que je ne me sens plus considérée comme une personne quand on m’impose de ne plus voir mon enfant le matin, quand on me demande de mettre ma santé en danger et donc l’avenir de ma famille. Le chef de mon établissement a d’abord refusé mon temps partiel – qui est de droit. Il me propose ensuite un emploi du temps sur 4 jours – soit 600 km par semaine – pour 13h de cours hebdomadaires, dont trois matinées à 8h qui signifient pour moi un départ à 6h30 de mon domicile. Le but du temps partiel était de limiter mes déplacements et donc ma fatigabilité. Je fais autant de km que quelqu’un qui travaille à temps complet. Je suis 3 heures par jour dans les transports pour au maximum 3,5h de cours par jour. J’ai alerté le médecin de prévention, j’ai alerté le médecin conseil du rectorat, j’ai informé le correspondant handicap du rectorat. Rien n’est possible. Mon chef d’établissement dit ne pas pouvoir changer mon emploi du temps mais aussi compter sur moi pour ne pas être absente.
    Vous comprenez bien que le fait d’avoir à gérer une maladie chronique, un enfant de 5 ans, des temps de transport qui pourraient être réduits si on me prenait en considération n’améliore pas ma santé. Je suis régulièrement épuisée et doit rester une journée chez moi pour récupérer. Du fait de ma fatigue constante et d’un système immunitaire défaillant, je suis sujette à tous les virus qui circulent dans les salles de classe.
    Je trouve qu’il faut aider les personnels dans ma situation, mais pas en les enfonçant ou en les stigmatisant, mais plutôt en évitant d’en arriver là.
    Et pour couronner le tout, mon chef d’établissement ne m’autorise plus à accompagner le voyage que j’organise, avec deux collègues, pour une partie de mes élèves sous prétexte que j’ai été trop souvent absente. Est-ce pédagogiquement intelligent? et humainement?
    J’ai demandé à voir le médecin de prévention au mois de mai dernier mais il n’y avait plus de médecin de prévention dans mon département. Il y en a un nouveau maintenant que je verrai en novembre, les délais sont malheureusement beaucoup trop longs.
    Il va être vraiment temps d’agir, mais pour moi il est déjà trop tard. Une année dans de telles conditions peut vraiment sembler une éternité. Je m’interroge sur jusqu’à quel point je suis prête à mettre ma santé en danger.

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