En 2018, l’Europe a reculé dans le classement des démocraties réalisé par The Economist Intelligence Unit : la France ou la Belgique comptent toujours parmi les « démocraties imparfaites » et l’Italie chute lourdement en raison d’une « profonde désillusion à l’encontre des institutions politiques, dont le Parlement et les partis politiques, qui se répercute à travers un soutien à des “hommes forts” contournant les institutions politiques ».
Partout en Europe, les démocraties libérales branlent sous les coups de boutoir de leurs ennemis, nationalistes et partisans des régimes forts de tous ordres, mais elles se lézardent aussi des défaites que l’État de droit inflige à ses propres principes. Lutte contre le terrorisme, politique migratoire, lutte contre la haine sur Internet, maintien de l’ordre public, politique de sécurité, secret des affaires conduisent parfois les gouvernements à des accommodements déraisonnables aux libertés publiques : contestation du droit de manifester ou du droit de grève, criminalisation des associations humanitaires, mises en cause de la liberté d’informer, recours excessifs à la force publique, mises en cause des droits des femmes, atteintes à la séparation des pouvoirs, abaissement des corps intermédiaires ou abus de pouvoir numérique…
Les démocrates n’ont-ils pas baissé la garde ? Ne font-ils pas fausse route en faisant leurs, sous prétexte d’efficacité, les attaques des ennemis de la démocratie ? L’avenir de la démocratie ne réside-t-il pas plutôt dans la réaffirmation de ses principes fondateurs, seuls capables de lui permettre d’engager le bras de fer à la fois contre la toute puissance des marchés qui prétendent lui disputer légitimité et souveraineté et les remèdes illusoires des nationalismes ?
Ouverte aux politiques, aux journalistes, aux intellectuels, aux étudiants mais surtout à tous ceux qui s’engagent et agissent pour préserver les libertés publiques, cette conférence européenne invite au sursaut dans un contexte inédit de demande d’ordre et de sécurité et de remise en question, dans son berceau même, de la démocratie. Des voix pour trouver le chemin d’une consolidation des libertés publiques et faire rempart aux ennemis farouches de la démocratie et de l’État de droit.
Avec les interventions de :
François Sureau, haut fonctionnaire, avocat et écrivain – Francesca Guarnieri, avocate (it) – Jean-Marie Delarue, Conseiller d’Etat, ancien président de la Commission Nationale consultative des droits de l’homme – William Bourdon, avocat – Miguel Gotor, historien, ancien sénateur, Movimento Democratico e Progressista (it) – Catherine Fieschi, politologue, Counterpoint (uk) – Etienne Piguet, Géographe, Vice-Président de la Commission Fédérale des Migrations (ch) – Michael Foessel, philosophe, Ecole Polytechnique – Laura Boldrini, ancienne Présidente de la chambre des députés (it) – Félix Tréguer, sociologue, Quadrature du net – Mireille Delmas-Marty, juriste, Collège de France – Ramon Feenstra, politiste, Universitat Jaume (es) – Cynthia Fleury, philosophe, CNAM…
3 Débats à 18h – 19h15 – 20h30 :
Soirée animée par Sylvain Bourmeau, Directeur AOC Média
Libertés publiques, des accommodements déraisonnables ?
Animé par Frédéric Worms, philosophe, école Normale supérieure
Démocratie, de la liturgie à la léthargie
Animé par Georg Diez, ancien Journaliste au Spiegel, membre de DIEM 25
Liberté d’informer, liberté déformée ?
Animé par Valentina Loiero, Journaliste à Canale 5
Organisateurs : Najat Vallaud-Belkacem (Raison de
Plus) et Olivier Christin (Centre Européen d’études républicaines – Université PSL).
Inscription obligatoire par mail à : raisondeplus.contact@gmail.com
Télécharger le programme “Nouveaux Dissidents, Nouveaux Résistants – Conférence Débat”.
Cette conférence aura lieu le 20 janvier 2020 à Paris à 18h au CNAM.
Tags : Libértés publiques, démocratie, libertés fondamentales
Sur le même sujet
- Sortie de l’ouvrage “Défendre les libertés publiques : nouveaux défis, nouvelles dissidences”
- Najat Vallaud-Belkacem s’exprime en « militante » des libertés publiques
- Conférence sur la représentativité politique à l’IEP