Cannes 2014 : de l’égal accès des femmes et des hommes à l’expression cinématographique

Droits des femmes Publié le 14 mai 2014

Ce mercredi 14 mai s'est ouvert le 67ème festival de Cannes et c'est Jane Campion, réalisatrice néo-zélandaise qui présidera le jury du festival. C'est la seule femme à avoir reçu une double Palme d'or, en 1986 pour son court métrage Peel et en 1993 pour son long métrage La leçon de piano.

Le festival de Cannes met ainsi à l’honneur cette année un jury présidé  par une femme et paritaire. Sans compter la Présidente, le jury comptera 4 femmes : Sofia Coppola, Carole Bouquet, Leila Hatami et Jeon Do-yeon et 4 hommes :  Gael Garcia Bernal, Nicolas Winding Refn, Willem Dafoe et Jia Zhangke.

Cette bonne nouvelle ne doit pas nous faire oublier que sur les films en compétition, seuls quinze, réalisés par des réalisatrices, seront présentés sur un total de quarante neuf longs métrages.

Invitée l’an dernier par la Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques (SACD) à Cannes, j’avais annoncé la commande d’un diagnostic chiffré des inégalités hommes femmes au Centre National du Cinéma (CNC). Le 25 mars dernier, le CNC a rendu publique cette  étude sur la Place des femmes dans l’industrie cinématographique et audiovisuelle.

S’agissant de la réalisation de films, il  ressort  que les femmes montent en puissance, mais que les stéréotypes ont encore la vie dure puisque les femmes occupent toujours une large place sur les postes perçus comme plus féminins. Les différences de salaire à travail égal sont présentes au sein de la production cinématographique : le salaire horaire moyen d’une réalisatrice de long métrage est inférieur de 31,5 % à celui d’un réalisateur.

Cette étude nous alarme  également sur la situation déséquilibrée aussi bien de l’accès des femmes aux postes à responsabilité qu’à leur accès aux moyens de création.

Si l’enjeu n’a jamais été de juger des films selon le genre de celui ou celle qui les réalise, il est nécessaire que chacun et chacune dispose d’un égal accès à l’expression. Le véritable enjeu est d’assurer les conditions d’une égalité de traitement.

A cette fin, le 10 octobre dernier,  j’ai signé avec  Aurélie FILIPPETTI la Charte pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans le secteur du cinéma, élaborée par l’association “Le deuxième regard” — en présence de Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée, et Véronique Cayla, présidente d’Arte France et marraine de l’association.

L’objectif de cette Charte pour l’égalité est de viser à un plus grand rayonnement des femmes dans le secteur du cinéma.

Mon action en faveur d’une plus grande égalité dans le domaine culturel consiste a mobiliser plusieurs leviers pour faire évoluer la situation.

Aussi, le projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes que je défends au Parlement et qui vient d’être adopté au Sénat en deuxième lecture, lutte contre les stéréotypes et les préjugés sexistes, grâce notamment, au renforcement du rôle du Conseil supérieur de l’audiovisuel a qui sera confié la responsabilité  de veiller à la juste place des femmes dans les médias. Des clauses de promotion de l’égalité (nominations, rémunérations, place des femmes dans les programmarions…) sont intégrées dans les contrats liant  mon ministère aux différentes institutions culturelles.

En outre, l’Observatoire de l’égalité, rendu public le 1er mars 2013, qui rassemble les informations sur les nominations, les rémunérations, les programmations et l’accès aux moyens de productions dans tous les champs concernés, est actualisé chaque année.

Une seule finalité guide l’ensemble de ces actions: que les femmes soient plus présentes dans l’histoire du Cinéma à venir….

Bon Festival à toutes et à tous!

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