Réformer le collège pour tenir la promesse républicaine de l’école

Presse À la une Éducation nationale Publié le 5 mai 2015

Parce qu’elle porte en elle un enjeu décisif pour l’avenir de notre jeunesse, la réforme du collège est l’occasion d’en finir avec une tradition bien française, celle qui veut qu’une réforme ardemment désirée soit systématiquement caricaturée et dénigrée par la coalition improbable de conservatismes et de postures, alliées aux approximations de commentateurs.

Chacun convient depuis longtemps que le collège est le maillon faible de notre système éducatif. La responsabilité est collective et n’incombe pas aux enseignants. Elle est celle des gouvernants qui, à force de perdre toute ambition de démocratisation de la réussite, ont laissé un collège à la dérive. Il réussit en effet la triste performance d’être à la fois inefficace sur la réussite scolaire et injuste vis-à-vis des élèves, décourageant l’effort et le mérite tant s’est aggravée la prévalence de l’origine sociale sur leurs destins. Au moment où le sentiment d’appartenance à la République constitue un enjeu décisif pour la cohésion sociale, un tel renoncement à la promesse républicaine d’égalité par l’éducation est insupportable.

C’est pourtant à cette abdication que nous invitent ceux qui prétendent « rééduquer la jeunesse » en cassant le collège unique, créé en 1975. Pour ma part, je veux faire réussir au collège l’étape de la démocratisation, afin qu’il soit pour chaque élève un tremplin pour la poursuite de ses études, la construction de son avenir personnel et professionnel et la préparation à l’exercice de la citoyenneté.

La réforme du collège, que j’ai arrêtée et qui sera effective à la rentrée 2016, offre une réponse pragmatique et globale. Adoptée très majoritairement par le Conseil supérieur de l’éducation qui rassemble les acteurs et partenaires de l’école, construite à partir des réalités de terrain, elle facilitera l’apprentissage des savoirs fondamentaux par les élèves grâce à de nouvelles pratiques pédagogiques et une autonomie accrue des équipes éducatives. Ainsi, dans ce collège unique mais plus uniforme, la capacité des élèves à travailler en équipe, à apprendre la conduite de projets, à prendre la parole seront améliorés afin de mieux apprendre pour mieux réussir, et répondre ainsi aux exigences contemporaines de formation. Plutôt que de se contenter de déléguer aux parents et à quelques officines le soin de faire réviser  et consolider les apprentissages, l’accompagnement individualisé et le travail en petits groupes seront renforcés. Pour répondre aux défis du monde actuel, la réforme prévoit en outre de développer l’apprentissage des langues, de s’ouvrir au numérique, de décloisonner les modes d’apprentissage grâce à des enseignements pratiques interdisciplinaires. Enfin, pour la première fois, la nouvelle organisation du collège qui sera mise en œuvre à la rentrée 2016 s’appuiera concomitamment sur une refonte complète des programmes et des modalités d’évaluation qui encouragent l’effort et la réussite.

Ces orientations marquent une priorité claire aux savoirs fondamentaux, appuyée par des stratégies ambitieuses pour le français et les mathématiques. Elles participent d’une impulsion forte pour transmettre les valeurs républicaines avec le nouvel enseignement moral et civique dès la rentrée prochaine, garantir la maîtrise de la langue afin d’accéder à une citoyenneté éclairée, mieux enseigner notre récit national, nos dates et rites républicains, dans un collège au rythme et au climat apaisés, respectueux de la place des élèves et de l’autorité des maîtres. Souvent réclamées depuis longtemps, elles ont été approuvées par de nombreux responsables politiques de gauche comme de droite.

L’opportunité est belle d’en finir avec le relativisme et la défiance qui accompagnent tout changement, comme si notre société était devenue incapable de puiser en son sein les ressources de son redressement. Dès lors que les objectifs sont partagés, que les moyens sont ambitieux avec la création de 4000 postes, et construits à partir des besoins des équipes éducatives, pourquoi ne pas s’engager et débattre des meilleurs voies pour réussir ensemble, comme nous y invite l’esprit du 11 janvier ? « Quand on est dans l’action, il n’y a pas d’immense déception », écrivait François Mitterrand. Ce sursaut, cet espoir, existent sur le terrain et il ne se passe pas de jour sans que j’en reçoive le témoignage.

Mais, parallèlement, souvent faute d’avoir simplement fait l’effort de lire la réforme, le ballet des Cassandre, éditorialistes, intellectuels, responsables politiques ou même ambassadeurs, a entamé son entreprise de caricature ou de désinformation. Voilà que l’on chante à nouveau l’air du déclin, voire de la mort, de la civilisation !

En République, l’égalité n’est pas l’ennemie de l’excellence, elle est la condition pour que chacun puisse y accéder. Mon ambition, c’est que la réforme du collège permette à tous les élèves de progresser, y compris les meilleurs en élevant le niveau d’ensemble, en mettant fin aux dysfonctionnements de notre système éducatif, le plus marqué de l’OCDE par le poids du déterminisme social. D’aucuns, à droite, n’hésitent pourtant pas à dénoncer un «nivellement par le bas », qui serait l’objectif inavoué de la réforme afin de sacrifier l’élite sur l’autel d’un égalitarisme dévoyant le mérite individuel… Comme si les problèmes de notre système éducatif n’étaient d’abord le produit de la politique de suppression de 80 000 postes de l’ancienne majorité. A cette droite prompte à marteler l’importance des savoirs fondamentaux et à célébrer la réussite individuelle, rappelons trois chiffres issus des enquêtes internationales PISA : en Français, les élèves qui ne maitrisent pas la compréhension en lecture sont passés de 15 à 19% entre 2000 et 2012 ; en mathématiques, depuis 2003, nous sommes passés de 17 à 22% d’élèves en difficultés, de 15 à 21 % en histoire géographie depuis 2006. Une faillite éducative d’autant plus grave, que dans les mêmes périodes, la moyenne des élèves de l’OCDE progressait. Alors oui, à une politique qui tirait les élèves vers le bas, je veux que succède avec la réforme du collège la promotion d’une méritocratie républicaine qui refuse la relégation des moins bons, pour donner à tous les élèves les mêmes perspectives de réussite, selon leur travail et leur mérite. Au collège à deux vitesses actuel, qui protège certains enfants à coups d’options et de filières privilégiées et abandonne l’immense majorité restante, je veux substituer un collège de la démocratisation de la réussite et de l’excellence, pour faire prévaloir l’élitisme républicain sur l’élitisme dynastique.

C’est le sens du renforcement majeur que prévoit la réforme pour les langues vivantes, alors que déplorer la faiblesse du niveau des petits Français en langues étrangères est devenu un lieu commun. Pour y répondre, la réforme généralise l’apprentissage par tous les élèves d’une première langue dès le CP et d’une seconde dès la 5ème au lieu de la 4ème actuellement. Le nombre d’heures hebdomadaires de seconde langue vivante augmente ainsi de 25%. S’agissant de l’allemand, la continuité de l’apprentissage débuté au primaire sera assurée et les élèves concernés pourront même débuter l’anglais en 6ème. Ainsi, au lieu d’avoir aujourd’hui 16% d’élèves qui apprennent deux langues dès la 6ème dans des classes à part bénéficiant de 144 heures d’enseignement en plus, ce sont 100% des élèves qui seront concernés dès la 5ème ! Et on voudrait nous faire croire, parfois avec les meilleures intentions, que ce serait un recul pour l’allemand ? Alors même que nous avons justement prévu d’augmenter massivement les recrutements de postes de professeurs d’allemand – 514 en 2015 contre 340 en 2012 – pour accompagner cette nouvelle ambition qui répond enfin à la baisse d’attractivité de l’allemand auprès des élèves ? Il y a là un contresens complet, qui masque une fois encore non l’attachement au développement de l’allemand, qui est un engagement du gouvernement, mais la préservation de filières qui permettent de trier les élèves. Je le dis donc à mes amis allemands : si des dispositifs bilatéraux comme les sections européennes sont remplacés par un renforcement des moyens d’apprentissage et de promotion de l’allemand auprès de tous les élèves, les objectifs que nous partageons pour l’amitié et la coopération culturelle et économique entre nos pays seront mieux remplis.

La même tentative de mystification est à l’œuvre s’agissant du latin, symbole d’une excellence prétendument honnie par la gauche, alors que toute son histoire témoigne d’un combat permanent pour la culture « élitaire pour tous » d’Antoine Vitez. L’exemple est édifiant : alors qu’il est aujourd’hui une option réservée à une minorité (20%) qui le choisit en plus des heures de cours communes et l’abandonne pour les trois quarts en fin de collège (5% poursuivent au lycée), la réforme permet de rendre accessible le latin, sa culture et sa civilisation à tous les élèves au sein de la scolarité obligatoire grâce à un enseignement pratique interdisciplinaire dédié dès la 5ème. Loin d’un abandon, c’est au contraire la marque d’une ambition républicaine de démocratisation du latin, parce que je considère que cette richesse formidable, culturelle et linguistique, ne doit pas être réservée à quelques uns mais proposée à tous. Le latin, comme le grec, sont au fondement de notre civilisation : c’est en Grèce qu’est née la démocratie, en même temps que naissait la philosophie et le théâtre. C’est à Rome que sont nées la République et ses premières institutions. Au moment où nous créons un parcours citoyen, ce nouvel enseignement sera au service de la transmission des valeurs humanistes dont le latin et le grec sont porteurs. Ainsi, au lieu d’une option parfois dévoyée pour organiser l’entre soi culturel et social, la réforme du collège permettra que, demain, davantage d’élèves se familiarisent avec les langues et cultures de l’Antiquité, pour leur donner l’idée ou l’envie de débuter l’apprentissage de la langue latine ou grecque. Pour les élèves qui le souhaitent, la possibilité de bénéficier d’un enseignement complémentaire de latin d’une heure en 5ème et de deux heures en 4ème et 3ème est préservée. Les sceptiques constateront que cette volonté claire de développement du latin et du grec au sein d’un collège qui met l’égalité au cœur de son ambition est confirmée par l’augmentation depuis 2012 du nombre de postes ouverts au concours de recrutement des professeurs.

Enfin, comble de la tartufferie, les nouveaux programmes, qui ne sont à ce jour que des projets, sont accusés de tous les maux avant même d’être arrêtés : trop allégés, trop jargonnant, et même, en histoire, suspectés de « saper les racines chrétiennes de la France » dans une polémique aussi scandaleuse que nauséabonde. La réalité est toute autre. En phase de consultation jusqu’au 12 juin prochain, ces projets ont été élaborés sous la responsabilité du Conseil supérieur des programmes, instance ouverte à la représentation nationale et sociale représentant la diversité de la société française, dont six parlementaires de différentes sensibilités politiques. J’ai déjà indiqué que je ferai évoluer les projets actuels pour veiller à leur clarté et à leur lisibilité, en assumant ma volonté de répondre à la complexité et à la lourdeur des programmes actuels. En histoire, les nouveaux programmes rétabliront une logique chronologique et renforceront l’enseignement laïque des faits religieux, conformément aux orientations annoncées depuis plusieurs mois. Ainsi, l’enseignement du judaïsme et des débuts du christianisme (en 6ème), de l’islam et de la chrétienté médiévale (en 5ème), de la société des Lumières (en 4ème) seront assurés comme ils l’étaient jusqu’alors, ainsi que l’étude de l’esclavage, des génocides, de la colonisation et de la décolonisation. En aucun cas ces projets ne font prévaloir une religion sur une autre, pas plus qu’ils ne sont porteurs d’une inflexion vers je ne sais quelle repentance historique qui est l’imposture véhiculée par une extrême droite n’assumant pas notre histoire commune avec ses gloires et ses pages sombres. La récente commémoration du centenaire du génocide arménien l’a démontré une fois encore : aucune génération ne peut se construire un avenir sur les mensonges du passé. Alors, sur un enjeu aussi décisif que la transmission de notre histoire commune et du récit national, ma seule exigence, en respectant la responsabilité scientifique des historiens, sera de rechercher le consensus le plus large.

La réalité peu enviable de notre collège, qui est un bien commun pour tous les Français, invite au même sens des responsabilités. Les miennes sont claires : écouter, fédérer, décider pour répondre aux besoins des élèves. Alors, à ceux qui préfèrent la caricature et l’affrontement à la recherche de solutions, je veux rappeler la sagesse de Sun Tzu, pour qui « La guerre est semblable au feu, lorsqu’elle se prolonge elle met en péril ceux qui l’ont provoquée. » Quand les thuriféraires du statu quo acceptent un collège qui produit aujourd’hui 140 000 décrocheurs chaque année, il faut refuser le mythe d’un âge d’or éducatif qui n’a jamais existé. Refuser l’immobilisme ou le fatalisme qui conduisent à l’échec de toute réforme d’envergure, même celles que chacun considère comme indispensable, telle doit être aujourd’hui notre exigence commune pour sortir notre pays et nos concitoyens de cette culture de la défiance qui abîme l’école et la République.

Alors, finissons-en avec les approximations, les polémiques médiocres, les postures qui interdisent le débat. La réforme du collège sera mise en œuvre à la rentrée 2016, dans le respect de tous les acteurs de l’école et d’abord en soutenant des enseignants qui affrontent souvent trop seuls tous les enjeux que la société cristallise sur l’école. Faisons de sa réussite l’opportunité d’amplifier le mouvement engagé par la loi de refondation de l’école, dans un acte de confiance dans notre jeunesse et d’optimisme sur l’avenir de notre pays. Donnons-nous enfin les moyens de sortir de la déploration permanente pour rendre à tous les élèves le goût de la réussite, du bonheur d’apprendre, de l’effort récompensé par des chances de réussite égales. Assumons de porter l’ambition de Condorcet d’« établir entre les citoyens une égalité de fait, et rendre réelle l’égalité politique reconnue par la loi. Tel doit être le premier but de l’instruction nationale ; et, sous ce point de vue, elle est, pour la puissance publique, un devoir de justice. »

Dans un pays amoureux de l’égalité mais miné par les inégalités, les replis identitaires, la concurrence entre les individus, faire droit à cette exigence de justice dans l’éducation, quarante ans après la création du collège unique, c’est non seulement l’engagement d’une gauche progressiste, mais surtout l’honneur d’un projet pleinement républicain.

Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur, et de la Recherche.

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178 commentaires sur Réformer le collège pour tenir la promesse républicaine de l’école

  1. GIRARD

    Madame la Ministre,
    il est vous conseillé par monsieur Jack Lang de reprendre votre plume pour corriger votre copie. Ne serait-ce pas une bonne idée plutôt que rester sur vos positions? On peut ne pas avoir raison sur tout.
    Sincères salutations
    E.Girard

  2. A. Bassier

    OUI à une réforme du collège, mais aussi OUI au maintien de toutes les classes bilangues allemand-anglais dès la 6ème et OUI au maintien des classes européennes au collège! OUI à tout ce qui marche bien et non à ce qui entraîne l’échec scolaire. Non, nous ne sommes pas contre tout, nous différencions bien les choses, Madame la Ministre!

  3. Chuck

    Ce qui est triste, c’est que ce que vous faites et dites est totalement déconnecté de la réalité ! Consultez un peu des professionnels au lieu de vous arrêter aux textes que vous pondent les loges maçonniques, descendez dans la France d’aujourd’hui, une France Bleu Marine bien loin de Paris et de ses bobos-gauchos-foie gras. Alors peut être, vous comprendrez…

  4. autres valeurs que luniformisation

    Dans la RDA on a fait un peu la même chose, vous croyez pas? Manger la meme soupe pour tout le monde, pourtant cette société a une diversité et richesse enorme (qui n’est pas assez valoriser dans le systeme éducatif)? Pourquoi pas valoriser la diversité, si une personne veut progresser en allemand vers le C2 c’est un droit, il faut le laisser et le permettre? si un élève veut apprendre larabe il faut le fournir, si un élève veut faire plus d’histoire et moins d’allemand, c’est aussi lindividualité et un droit, il faut le proposer. Cela sert à quoi une école qui va uniformiser les gens? et encore vers le bas, comme dans les langues, niveller le niveau vers A1 fin collège? Il faut arrêter; Mme la ministre, proposez aux élèves un programme qui donne soif et ne traitez pas les élèves comme des naifs pour manger une soupe qu’ils n’aiment pas (au minimum donner aussi un peu de soif en proposant différentes options)! Mais uniformiser pas une société, on veut quand-même donner des droits democratiques aussi choisir sa vie? Est-ce qu’on veut se contenter avec un systeme médiocre comme cela et cela va devenir encore pier? Pouruqoi les français parlent rarement des langues, ce n’est pas génetiquement? C’est la vieille charette ou un roue manque? C’est la roue de choisir aussi sa vie et respecter l’individu

  5. nicolas

    Merveilleux papier dans libération qui montre les mensonges et manipulations honteuses de madame la ministre dans le désintox publié par le ministère.
    Que de mensonges de votre part, madame la ministre. Libération vous prend la main dans le sac.

  6. Höhne

    Nous n’avons toujours pas de réponse à la question pourquoi il serait faux de dire que votre réforme supprime obligatoirement l’allemand dans de trop nombreux collèges de France puisque LES ELEVES NE CHOISISSENT PAS L’ALLEMAND EN 2e LANGUE QUAND ILS ONT LE CHOIX DE L’ESPAGNOL? CELA ETAIT DEJÀ UN CONSTAT AVANT LA MISE EN PLACE DES CLASSES BI-LANGUES.
    Est-ce si dur à comprendre?
    DONC VOUS NE RESPECTEZ PAS LES TRAITES QUI VOUS OBLIGENT À FAIRE EN SORTE QUE L’ALLEMAND SOIT RENFORCÉ À L’ECOLE!
    Cela aussi est pourtant facile à comprendre… non?
    Nous avons l’impression de parler contre un mur en béton mais nous attendons patiemment votre réponse comment votre réforme fera en sorte que l’allemand sera renforcé au collège?
    Mélanie HÖHNE

  7. Gohin

    Juste une question que je me pose: vous ne cessez d’affirmer qu’il y aura autant d’heures de langues anciennes pour plus d’élèves. Soit. Si je m’en tiens aux textes (et pour ma part, en politique, je m’en tiens aux textes, verba volant, scripta manent!), il y aura juste un EPI en langues anciennes et, selon l’obligation de suivre 6 EPI sur le cycle, j’en conclus qu’il y aura sur tout le cycle un semestre d’EPI en langues anciennes soit un seul semestre sur 3 ans, dans le meilleur des cas, puisque avec 8 thèmes au choix, il n’y a aucune obligation de faire le dit EPI… 1 semestre pour tous (hypothétiquement) au lieu de 6 semestres actuellement pour tous ceux qui en font le choix (concrètement)… je ne parle pas du fait que normalement les EPI s’appuient sur les enseignements obligatoires et que ce thème n’est en accord avec aucun point de programme (ni en français, ni en histoire, et comme il n’y a plus de programme de langues anciennes…) Comment donc pouvoir mettre concrètement cet EPI en place? Je n’ose parler de l’enseignement de complément, qui ne pourra pas être appliqué dans de nombreux établissement vu qu’il n’y aura pas les moyens pour le faire (à prendre sur les heures de groupes réduits, à raison de moins de 3h00 par division… Le choix peut-être très vite fait dans des établissement avec moins de 3 divisions par niveau…)
    J’en profite également pour vous demander cordialement de cesser votre propagande mensongère sur l’enseignement des langues anciennes tel qu’il est pratiqué de nos jours. Renseignez-vous avant d’asséner vos vérités qui n’arrivent finalement qu’à blesser des professeurs qui font tous les jours vivre leurs matières et qui se sentent à longueur de temps insulter. C’est totalement contre-productif, et à part finir par nous convaincre de ne plus du tout voter pour un parti qui, à l’origine du moins, devait porter notre idéologie, je ne vois pas ce que cela peut apporter.
    Merci de répondre en expliquant donc concrètement comment on pourra finalement enseigner autant de latin à plus d’élèves:tous les professeurs de langues anciennes seront bien entendu ravis d’en arriver là, mais à part grâce à un tour de passe passe, je n’arrive toujours pas à comprendre sur quoi reposent ces propos. Merci

  8. PUMUCKL

    Rien que le fait que vous sentiez obligé(e)(s), Madame la Ministre et/ou collaborateurs, de communiquer plusieurs fois par jour sur cette réforme, prouve qu’il y a un sérieux problème. Plutôt que cette communication à outrance, offrez un VERITABLE dialogue à tous les “acteurs” du collège!

  9. Lainé Danielle collège Molière à L'Aigle

    Le jour où vous faites pondre cette prose, j’ai appris qu’une de mes élèves bilangues était acceptée en classe abibac. Elle a participé à l’échange avec notre ville jumelle, est partie 2 mois en Allemagne avec le programme Sauzay de l’ofaj. Vous avez gaché ma joie. Vous n’aviez pas le droit.

  10. Lainé Danielle collège Molière à L'Aigle

    Quelle belle prose! Bravo! Vous nous montrez encore une fois à quel point vous nous méprisez et méprisez notre enseignement. Les classes bilangues ne sont pas des classes élitistes réservées aux classes aisées et classes CAMIF. Dans mes classes, j’ai des élèves de différentes origines:ils viennent d’Afrique du Nord et d’Afrique noire, de Turquie, puisque beaucoup ont de la famille en Allemagne, des Français des Antilles et de la métropole.
    Votre prose n’a aucun fondement.
    Je suis en.plein échange avec l’Allemagne et je trouve que la disparition des bilangues (2/3 de mon service dans mon unique collège)verrait la disparition mathématique de ces échanges, allemand, math, un bel EPI: EN COMBIEN DE TEMPS N’Y AURA-T-Il ALLEMAND AU COLLEGE EN SACHANT QUE DES 2016 SERONT SUPPRIMEES 3heures en 6ième, puis en 5ième, puis en 4ième et finalement en 3ième

  11. Philou

    Quel mépris, quelle arrogance … je respectais jusqu’à présent votre personne mais face à tant d’ardeur à rester sourde, je n’éprouve plus que pitié à l’égard d’une ministre qui refuse de reconnaître qu’elle a eu tort, refuse tout débat et toute discussion. Une concertation à partir de mi-mai? Pour quoi faire, alors que vous avez déjà tout verrouillé. Vous n’avez même pas daigné recevoir le bureau de l’ADEAF? Vous restez droites dans vos bottes et en faites une affaire personnelle. Je ne serai pas le seul non plus à en faire une affaire personnelle pour les prochaines échéances électorales. Non à la suppression des bilangues et section europénnes, non à la censure que vous mettez en place sur votre propre site!!!

  12. Neveux D.

    Madame la Ministre,
    Il se dit que vos enfants fréquentent des écoles privées. Pourriez-vous démentir ou bien confirmer cette rumeur?
    Non que je m’intéresse à votre vie privée qui ne regarde que vous, mais cette information est importante concernant une ministre dont le projet de réforme aurait pour conséquence d’affaiblir encore l’école publique. C’est un peu comparable au fait de demander aux ministres de publier leur déclaration de patrimoine avant leur entrée en fonction.

  13. Sudholt Emmanuelle

    Toujours le même blabla…et épargnez-nous le coup des citations à tout va pour faire passer votre pilule !
    “stratégies ambitieuses pour le français et les mathématiques.”: comment pouvez-vous l’affirmer ? Ils perdent des heures….
    “La réforme du collège, que j’ai arrêtée et qui sera effective à la rentrée 2016”: et le dialogue ? Et le débat qui vous est si cher ??
    “Le nombre d’heures hebdomadaires de seconde langue vivante augmente ainsi de 25%.”….Certes, mais quid de la LV1 ? L’essentiel des troupes de germanistes est en bilangues et vous le savez, l’allemand est peu présent en primaire parce que les parents n’en veulent pas et que c’est difficile à mettre en place et à gérer (plusieurs niveaux au sein d’un même groupe)..
    Alors de qui se moque-t-on ? Des élèves, des professeurs, des relations franco-allemandes…
    Vous auriez raison SEULE CONTRE TOUS ??

  14. PFLEGER Mireille

    “tartuffe” : qui trompe ou induit en erreur.

    Madame la Ministre, c’est ce que vous êtes en train de faire en nous assenant toujours les mêmes chiffres et contre-vérités. Cela devient lassant et même désagréable. Vous nous parlez de dialogue, de débat, mais vous ne nous écoutez pas, nous qui sommes sur le terrain.
    Je vous cite à propos de la suppression des classes bilangues et de l’introduction de la LV2 dès la 5° généreusement enseignée 2h 1/2 par semaine : ” Et on voudrait nous faire croire, parfois avec les meilleures intentions, que ce serait un recul pour l’allemand ? ”
    Madame la Ministre, ce n’est pas ce que nous essayons – depuis des semaines maintenant – de vous faire croire, mais c’est ce que nous, les professeurs d’allemand, savons tous.
    Madame la Ministre, la suppression des classes bilangues est une imposture !

    Mireille Pfleger, professeur d’allemand

  15. BREYSSE Hélène

    Madame la Ministre,

    certes la problématique de la réforme du collège me concerne largement de par ma profession (enseignante d’allemand, donc forcément convaincue de l’importance des relations franco-allemande pour la pérennité d’une Europe solide), mais au-delà se pose, me semble-t-il, la question de la formation d’une élite au sein de la République Française.
    Si l’allemand ou les langues de l’Antiquité n’en sont plus des vecteurs, un palliatif est-il envisagé? Je crois que même parmi les systèmes communistes, il fut nécessaire de dégager une élite, en Chine pré-capitaliste notamment par la connaissance du Livre Rouge de Mao.
    Cordi’allemand,
    H. Breysse.

  16. Laborde

    Madame La Ministre,

    Non, nous lisons très bien vos projets, commentaires, argumentaires…mais non, nous n’arrivons pas à comprendre: pourquoi ne pas vouloir atteindre le plus haut niveau possible pour tous en laissant un véritable choix des langues (entre autres) pour les parents et élèves DANS LES COLLEGES PUBLICS. Car, vous le savez, dans le privé, aucun souci de maintenir ces filières comme la bilangue, européennes, le latin, le grec….est-ce cela votre sens de l’égalité?

  17. Didier Jodin

    1) Ma réforme est bonne, porteuse de progrès, il suffit de la lire pour le comprendre.
    2) Or vous êtes opposés à ma réforme.
    3) Donc vous êtes mauvais, réactionnaires, ou bien vous ne comprenez rien.

    Quod erat demonstrandum.
    _________________________________________
    Syllogisme affligeant.

    Il est vrai que vous n’avez pas lu Aristote. Préférer le ton du mépris à celui de la captatio benevolentiae indique que vous ne connaissez pas non plus les orateurs latins. Votre usage de la référence à Cassandre souligne également votre méconnaissance de la mythologie. C’est dommage, car il est nécessaire de connaître les mythes pour savoir à quel point les religions sont moins différentes les unes des autres qu’on voudrait bien le faire croire. Vous évoquez l’esprit du 11 janvier ? Moi je l’ai fait entrer dans mes classes de latinistes, qui ne sont pas réservées à 20% d’élèves, mais ouvertes à 100%. En étant la troisième langue enseignée dans les collèges français, le latin permet d’y insuffler cette chose qu’on appelle l’humanisme.

    “La réforme du collège sera mise en œuvre à la rentrée 2016”. On lit de l’affolement dans vos phrases, et il devient de plus en plus évident que ce ne sera pas le cas. Rue de Grenelle, l’addition mauvaise loi + mauvaise foi + ton méprisant est un cocktail explosif.

    Ce qui m’afflige aussi, c’est qu’en perdant le vote enseignant (le mien, et déjà des milliers d’autres, et c’est loin d’être fini), vous ouvrez une voie royale à la droite. Mais, persuadée qu’être opposé à votre réforme – ce qui est le cas d’une quasi unanimité de collègues – c’est être réactionnaire, vous devez penser que la gauche n’a rien à perdre de ce côté-là. Allons, Madame la Ministre, on a compris que vous ne saviez pas écouter les arguments qui vous sont opposés, et a fortiori que vous étiez incapable d’y répondre, mais un peu de lucidité électoraliste devrait être à votre portée.

  18. BEY Christiane

    Des erreurs de saisie se sont glissées dans mon message précédent, veuillez m’en excuser. Je recommence:

    Madame la Ministre,
    Pour “tenir la promesse républicaine de l’école”, il est urgent pour que vous appreniez à faire le tri entre les personnes de bonne foi qui s’opposent à la réforme pour des raisons objectives et ceux qui utilisent cette réforme pour propager des propos nauséabonds. Ecoutez-nous et dialoguez avec nous, les professeurs d’allemand de ce pays sont au service de l’école républicaine et ils le prouvent constamment, ils ne sont pas des faire-valoir de ceux qui mélangent tout pour servir leurs intérêts.
    Quand accepterez vous de dialoguer directement avec nous et non, par médias interposés?

  19. BEY Christiane

    Madame la Ministre,
    il est urgent pour que vous appreniez à faire le tri entre les personnes de bonne foi qui s’opposent à la réforme pour des raisons évidentes et ceux qui utilisent cette réforme pour propager des propos nauséabonds. Ecoutez-nous et dialoguez avec nous, et non des faire-valoir de ceux qui mélangent tout pour servir leurs intérêts. Un signe enfin positif de votre part est urgent!

  20. Sudholt Emmanuelle

    Pourquoi avoir annulé au dernier moment votre rencontre avec le groupe franco-allemand de parlementaires ? Si ce n’est pas une preuve éclatante de votre REFUS de dialogue et de votre sens du débat…
    Votre réforme ne tient pas la route, vous commencez à vous énerver quand on vous le rappelle (com’ de plus ne plus agressive, ton adopté à l’assemblée..). Le premier ministre a dû venir à votre secours hier…
    Alors….revoyez votre copie !

  21. saintjustallemand

    Madame la Ministre,je n’enseigne malheureusement pas en Moselle où il semblerait que votre dispositif puisse être contourné! Ceci constitue pour le coup une vraie inégalité d’enseignement sur le territoire.
    Le groupe d’amitié France-Allemagne, députés de toutes les sensibilités politiques, a voulu vous rencontrer et vous les avez (assez grossièrement d’ailleurs) éconduits hier. Pourriez-vous accepter de rencontrer les gens de terrain?

  22. Rose blanche

    Madame la Ministre,

    Nouvelle preuve, s’il était nécessaire, de votre refus du débat, vous REFUSEZ DE RENCONTRER le groupe parlementaire d’AMITIE FRANCE – ALLEMAGNE !

    Quoi d’étonnant ?

    On imagine sans peine les raisons de votre refus !

    Comment affronter en direct la contradiction avec des élus trop au fait de vos habiletés rhétoriques pour se laisser berner ?
    Comment répondre en direct à des questions précises et pertinentes ?

    Cela serait ô combien plus difficile que de publier vos argumentaires et tribunes fallacieux !

    Je suis bien d’accord avec vous Madame la Ministre : vous n’êtes pas à la hauteur !

  23. Rose blanche

    Madame la Ministre,

    Nouvelle preuve, s’il était nécessaire, de votre refus du débat, vous REFUSEZ DE RENCONTRER le groupe parlementaire d’AMITIE FRANCE – ALLEMAGNE !

    Quoi d’étonnant ?

    On imagine sans peine les raisons de votre refus !

    Comment affronter en direct la contradiction avec des élus trop au fait de vos habiletés rhétoriques pour se laisser berner ?
    Comment répondre en direct à des questions précises et pertinentes ?

    Cela serait ô combien plus difficile que de publier vos argumentaires et tribunes fallacieux !

    Je suis bien d’accord avec vous Madame la Ministre : vous n’êtes pas à la hauteur !

  24. voix citoyenne

    Madame la Ministre,

    Je me permets de vous rappeler les deux principes de base sur lesquels devrait reposer tout système éducatif ambitieux, deux principes évoqués récemment par M. Régis Debray.
    Il s’agit de :
    l’autorité du maître
    l’effort de l’élève

    Même si, puisqu’il émarge à la liste sans cesse grandissante de vos contradicteurs, Régis Debray n’est selon vos dires qu’un « pseudo-intellectuel », sa sagesse devrait vous conduire, peut-on encore l’espérer, à la réflexion !

    En effet, il semble aujourd’hui, et depuis quelques années (vous n’êtes donc pas seule responsable…), que ces deux idées fondamentales soient vouées aux gémonies des prétendus experts du ministère. Vous n’êtes pas seule responsable dis-je, mais en adhérant à ces sottises vous participez grandement à la destruction de notre système scolaire, en sapant ses bases.

    L’autorité du maître est totalement niée, bafouée en place publique par vos propos infamants, dignes d’un patron de France – Telecom ! Quand vous qualifiez vos opposants de polémistes, de tartuffes, quand vous expliquez combien les professeurs génèrent l’ennui des collégiens, quand vous les accusez de créer des « filières », quand vous affirmez qu’ils ne font que « trier les élèves », vous ne faites que décrédibiliser l’institution scolaire et ses acteurs !
    Sur ce dernier point, le « tri des élèves », je peux presque vous donner raison… Mais soyons clairs, si tri il y a, c’est SUR LA DEMANDE DE L’INSTUTION ! Ce tri est d’ailleurs ORGANISE par le MINISTERE, par le moyen d’applications informatiques (comme « PAM ave notes »), et permet notamment de refuser à nombre d’élèves les places dans les divers établissements scolaires qui ne peuvent plus les accueillir tant vous-même et vos prédécesseurs avez fermé des classes et des postes !

    Quant à l’effort de l’élève, si fondamental pour construire des personalités autonomes, responsables, aptes à se former tout au long de la vie, vous en niez la nécessité même en arguant que la cause de son éventuel échec ne tient qu’à l’incompétence de ses professeurs !
    Il est clair aujourd’hui qu’à un collège qui permet encore l’épanouissement de chacun vous préférez la médiocrité pour tous, vous REMPLACEZ LE COLLEGE UNIQUE (lieu de brassage de populations) par le COLLEGE UNIFORME, qui interdira à ceux qui le souhaitent de s’ouvrir en choisissant des options (ouvertes à TOUS).

    Votre opération de sape nourrira sans doute, délibérément ou non, les officines privées dans lesquelles, moyennant finance, les enfants pourront suivre les apprentissages dignes de leurs ambitions, que les établissements publics n’offriront plus.

    Et, soit dit en passant, vous refusez à nos enfants ces opportunités scolaires qui vous ont permis votre si fulgurante carrière…

  25. BOUREFIS

    Madame la Ministre,
    Réflexion d’une parent d’élève d’enfants de primaire et collège. La réforme scolaire en cours de préparation, me paraît à mon sens augmenter les inégalités entre les élèves.
    En effet, mon fils a été sélectionné sur dossier pour entrer en classe bilangue allemand dans le collège public du quartier. Ce collège n’aurait pas de mixité sociale si ces classes n’existaient pas !
    En effet, une majorité des familles sont en difficulté sociale et les élèves du même coup souvent en échec scolaire. Force est de constater que les classes bilangues (ou bilingues) qui comportent une moitié d’élèves sélectionnés sur dossier, apporte une certaine mixité au collège.
    En effet, madame la proviseur du collège public du quartier, a pu m’expliquer que le collège public était en concurrence directe avec les écoles privées, et le fait de pouvoir « sélectionner » quelques bons élèves dans les classes bilangues permettaient de les récupérer au collège public. Sans cela, les parents inscriraient leurs enfants en privé (une partie des élèves du secteur vienne d’un quartier dit difficile et une partie d’un milieu favorisé). Il faut bien reconnaître que du fait des difficultés sociales d’une majorité d’élèves, le niveau des classes n’est pas bon. Les familles aisées du quartier, préférant mettre leurs enfants en école privée. Ne nous voilons pas la face, malheureusement le niveau des élèves varie en fonction du niveau social des parents généralement, ce n’est pas un jugement de valeur, mais bien une réalité ! Pour travailler dans le social, j’y suis confrontée au quotidien…
    Au final, les parents qui auront les moyens de mettre leurs enfants dans le privé et de leur payer des cours de langues supplémentaires, ne s’en priveront pas. Résultat l’inégalité va se creuser entre les familles aisées et les autres. Juste une remarque, je fais le constat que les professeurs des écoles publiques ont une motivation (et parfois une formation), bien plus élevée que dans le privé, mais les bons élèves sont souvent regroupés dans le privé qui pratique une sélection à l’entrée.

    Par ailleurs, je tiens à souligner qu’aujourd’hui il y a une grande disparité d’enseignement de l’anglais à l’école primaire. Pour exemple, mes jumeaux qui sont dans 2 classes de CE2 différentes n’ont pas le même enseignement. L’une des professeurs ayant suivi des études de langues, leur apporte un enseignement d’anglais de qualité, l’autre n’ayant pas le même parcours, et n’ayant pas obtenu de formation d’anglais par l’éducation nationale, ne peut pas assurer un enseignement correct. Pour preuve, ses élèves n’ont pas été évalués sur le 1er et 2ème trimestre en anglais. Je doute que d’ici la rentrée 2016 les professeurs des écoles aient une formation suffisante en anglais (il faudrait que tous les professeurs en poste bénéficient d’une formation intensive en 1 an !).
    Pour conclure : où est l’égalité ?
    Je ne doute pas qu’il faille réformer pour plus d’égalité, j’y suis même favorable, si cette réforme semble apporter de vrais avantages aux élèves en difficulté, elle risque de creuser les écarts pour ce qui concerne la mixité sociale au collège, qui est une chance pour l’ensemble des élèves. Ce qui va dans le sens inverse de votre souhait.
    Je vous remercie de bien vouloir prendre le temps d’une part à la réflexion sur l’évolution des classes bilangues, qui donnent une chance au collège public d’attirer les bons élèves et par là même profite à la mixité. Et de former les professeurs des écoles aux langues avant de mettre en place une nouvelle réforme. 2016 me semble vraiment précipité.
    Avec mes respectueuses salutations
    Sabine BOUREFIS

  26. Anne-Marie Valentin

    RENONCER A VOTRE REFORME DES COLLEGES RELEVE DE L’URGENCE REPUBLICAINE

    Madame la Ministre,
    Je viens de lire votre article paru dans Le Monde de mardi 5 mai 2015 et je suis indignée de la manière dont vous qualifiez ceux qui critiquent votre projet de réforme des collèges (Tartuffe, mystificateurs, etc). En Haute-Loire, la plupart des collèges ont une classe bi-langue ou européenne. La Haute-Loire étant comme vous le savez un département rural, où les revenus de la population sont modestes, les collèges ne sont pas fréquentés par des enfants issus des milieux les plus favorisés de France. C’est donc une chance pour ces jeunes de pouvoir apprendre dès la 6ème une seconde langue vivante, telle que l’allemand.
    A vous lire, « s’agissant de l’allemand, la possibilité de l’apprendre en 1ère langue dès l’école primaire sera assurée sur tout le territoire grâce à une carte académique des langues et à un fléchage de postes de professeurs d’école adapté ». Ne comprenant pas ce jargon, digne des « Précieuses ridicules », permettez-moi de vous demander de dire clairement ce qu’il signifie, concrètement (nombre d’heures, d’écoles et de professeurs concernés par académie).
    Ancienne professeure de Lycée Professionnel, j’ai connu les PPCP et je peux vous assurer que les élèves n’avaient pas de motivation exceptionnelle pour ce type de pratique et, surtout, que cela ne leur apportait ni soutien face à leurs difficultés scolaires, ni aide dans leur recherche d’un emploi futur. Les E.P.I. me semblent relever de ce genre d’annonce démagogique.
    La réforme des collèges que vous préconisez a sans doute comme objectif de permettre à votre Ministère de faire d’importantes économies. Le moins hypocrite serait que vous le reconnaissiez.

  27. Langues vivantes 2

    Madame la Ministre, faites évoluer cette réforme; en langues vivantes 2, elle n’est pas efficace. Nos élèves n’apprendront ni l’espagnol, ni l’allemand, ni l’italien, ni le portugais, le russe ou le chinois etc etc en 2h30 de temps…. Cette question de pur bon sens est balayée comme si on se situait à des niveaux de considérations techniques complètement insondables… L’horaire est trop faible pour travailler efficacement, il faut répéter et être exposé à la langue, souvent, surtout au collège pendant la formation de base.Une solution simple est: relever le nombre d’heures de langues 2. Par ailleurs, vous savez fort bien que le dispositif bilangues est de loin le plus efficace. Sommes-nous bien en quête d’excellence pour tous? Nous attendons des actes et des actes adaptés aux réalités dans l’intérêt des enfants. Une réforme vraiment ambitieuse serait de généraliser les bilangues, les VRAIES.

  28. Florian faurie

    Madame le ministre, nul doute que l’ambassadrice de notre premier partenaire diplomatique et économique qu’est l’Allemagne appréciera votre propos la concernant. Vous annulez donc une rencontre avec des députés où vous étiez censée défendre l’indéfendable pour vous fendre d’un propos insultant pouvant créer un incident diplomatique. Vous commencez à ne plus maîtriser votre communication, ce qui montre à quel point vous n’avez plus d’argument.
    Concernant le fond du texte, pour information, Cassandre avait eu raison en ce qui concernait le destin de Troie, comme nous voyons clair dans le destin de l’allemand avec cette réforme. Comme quoi, l’étude des langues et civilisation de l’Antiquité, cela sert.
    Concernant l’argumentation, il ne faut guère s’étonner que vous ayez été recalée à l’ENA avec une argumentation consistant à dire: “Ceux qui sont contre ma réforme sont des vilains”.
    Cordialement

  29. Balestier

    Madame la Ministre,

    Nous avons pris connaissance du projet de réforme de l’apprentissage des langues, dans le cadre de la réforme du collège prévue pour la rentrée 2016, et souhaitons vous faire part de quelques observations, en notre qualité de professeurs d’allemand et d’organisatrices des échanges linguistiques dans le cadre scolaire.

    L’ouverture internationale des établissements scolaires repose souvent pour plus de moitié sur des échanges avec l’Allemagne (échanges de classes, séjours individuels, …).
    Un recrutement plus tardif (début de l’apprentissage de l’allemand en classe de 5ème), un enseignement moins intensif ( 2h30 au lieu de 4h en 6ème puis 3h – c’est à dire 7h30 au lieu de 13h hebdomadaire sur la période du collège) priveraient ces échanges d’une partie de leur vivier.
    Les échanges et séjours de longue ou moyenne durée sont accessibles au plus grand nombre grâce à l’aide de l’OFAJ et à l’engagement des enseignants. C’est loin d’être le cas des voyages à destination des pays anglo-saxons. Pour des élèves issus de milieux ou de régions peu favorisés, l’Allemagne offre des opportunités de mobilité précieuses.

    Depuis 10 ans, nous organisons au sein du collège Sœur Rosalie, des échanges avec notre collège partenaire. Au niveau de la classe de 4ème ce sont majoritairement des élèves de la classe bi-langue qui y participent. Nous choisissons ce niveau pour l’échange car les élèves ont déjà un bon niveau de langue intéressant – c’est leur 3ème année d’apprentissage – et le voyage ne gêne pas leur préparation à l’examen du Brevet National qui a lieu en classe de 3ème.
    Cet échange permet tous les ans à 30 élèves d’avoir un contact réel avec des enfants de leur âge de l’autre côté du Rhin. Sur le plan linguistique, mais aussi interculturel et social, cet échange est essentiel et fait partie intégrante de l’enseignement de la langue allemande dès la classe de 6ème. Il va sans dire que l’échange est très motivant dans l’apprentissage de la langue du partenaire. Ces échanges sont très enrichissants pour l’ensemble des élèves et apporte beaucoup dans l’apprentissage de la langue du partenaire. Du reste, ces voyages débouchent fréquemment sur des échanges familiaux pendant les vacances scolaires.
    Ensuite, au niveau de la classe de Seconde, tous les ans, 10 élèves au minimum, s’engagent à faire un échange individuel dans le cadre du programme Brigitte SAUZAY. Il s’avère que cette expérience est très profitable pour nos élèves pas uniquement sur le plan linguistique mais aussi sur le plan du développement personnel de l’adolescent.
    C’est pour cette raison que nous menons depuis des années ces projets qui sont pour nous un véritablement engagement personnel et un temps important d’investissement.

    Par contre, si par la Réforme du collège, les classes bi-langues seront supprimées, de tels projets se verront disparaître et ceci pour plusieurs raisons :
    – Vous n’êtes pas sans savoir, Madame La Ministre, que actuellement 88 % des germanistes sont en classes de 6ème. Des classes bi-langues telles que vous les préconisez, c’est à dire avec la poursuite de l’apprentissage dès le CP, n’est point réaliste. Même si à partir de 2016, un enseignement de l’allemand serait proposé dans notre groupe scolaire, ces élèves ne rentreraient en 6ème qu’en 2020 !
    – L’horaire de 2h30 par semaine pour débuter l’apprentissage de la seconde langue vivante en 5ème est insuffisant pour permettre le développement des compétences de communication en langue étrangère qui nécessite un temps d’entraînement plus important.
    – Avec la suppression des classes bi-langues, nous, les professeurs, serions à terme obligés de travailler dans plusieurs établissements pour arriver à un temps complet. L’organisation lourde des échanges ne serait à ce moment-là plus possible.

    Vous comprenez également à quel point notre école partenaire en Allemagne serait touchée de plein fouet. École dont dépendent bien évidemment des professeurs de français ainsi que des élèves allemands apprenant le français ! Comment pourraient-ils alors poursuivre les programmes d’échange ?

    Veuillez agréer, Madame, l’expression de nos salutations respectueuses
    Mmes Bettina BALESTIER

  30. Odile Chaumeton

    Madame la Ministre,
    Vous parlez de débat? Où est le débat quand vous ne faites que marteler vos arguments, je n’emploie pas le mot convictions car je me demande si vous êtes vraiment convaincue de ce que vous dites, sur les radios, les plateaux de télévision, dans les journaux face à un journaliste qui vous pose quelques questions préparées.
    Si vous ne sentiez au fond de vous même que votre réforme est indéfendable , vous accepteriez le débat , or vous venez d’annuler la réunion avec le Groupe d’Amitié franco-allemande de l’assemblée nationale et vous accusez vos détracteurs avec virulence , ils seraient incapables de lire, de comprendre çe que vous préparez, seraient d’infâmes conservateurs. Vous faites erreur.
    Si vous êtes si sûre de vous, cessez vos monologues et acceptez un vrai débat public

  31. Daniela

    Madame la Ministre,
    avec tout le respect que je vous dois, pourquoi passer autant de temps à expliquer ce qui pourrait être dit en une phrase simple : le seul but de votre réforme n’est évidemment nullement l’avenir des élèves et leur réussite (depuis le temps que j’enseigne l’allemand, je m’en serais aperçue: le nombre d’heures en allemand diminuent sans arrêt depuis des années), mais tout simplement l’avenir et le bien-être du budget de l’éducation nationale.

    Demander aux professeurs d’enseigner une langue vivante à raison de 2h par semaine (Terminale) relève du miracle. Jusque là, les élèves avaient au moins les heures nécessaires à l’apprentissage d’une langue au collège.
    Et vous pensez vraiment que nos élèves auront toutes leurs chances dans un monde de plus en plus globalisé! On voit que vous ne savez vraiment pas de quoi vous parlez.

  32. Claudia CZAJA

    Madame la ministre,
    Voilà des semaines que je vous lis, vous suit, m’informe et me documente sur cette réforme, qui désormais, si j’ai bien compris, n’en est plus au stade de “projet”.
    Je suis une femme de terrain, en lycée et collège, et je me bats depuis plus de vingt ans avec enthousiasme et acharnement pour “sauver” l’allemand, face aux idées reçues, préjugés et réticences toujours vivaces dans notre société.
    Je ne suis pas une “pseudo-intellectuelle” .

    NON, l’allemand n’est pas “en rien menacé”. Les parcours fléchés du primaire vers la 6e , feront qu’à part en Alsace ou en Lorraine aucun élève ne pourra choisir allemand en 6eme.
    Pourquoi Madame, le choix de la LV2 en 5e , serait-il une avancée, alors qu’aujourd’hui 100% des élèves ont déjà à leur actif une LV2 en 4e ? Par contre ceux qui auraient aimé choisir l’allemand en 6e se trouveront confronté à un choix mis en concurrence avec la possibilité de faire espagnol ou italien (quid du latin, d’ailleurs ?). Je ne vois pas pourquoi cela bénéficierait à l’allemand. La perte d’heures est effective. Aujourd’hui : 6e, 5e, 4e, 3e soit 12 (ou 13)heures . Demain: 5e, 4e, 3e, soit 7h 30, pour l’allemand, l’espagnol ou l’italien.
    Vous savez très bien que la facilité est bien souvent un choix par défaut: l’espagnol, est souvent choisi par des élèves au niveau plus faible pour sa soit-disant facilité, l’allemand laissé pour compte, pour sa soit-disant difficulté.

    Mais qu’en est-il des débouchés au niveau professionnel ? Le taux de chômage des jeunes en Allemagne est d’ à peine 6%, en Espagne, il est de plus de 25%. Quel choix est le plus judicieux ?

    Les filières “bilangues” sont ce qu’il y a de mieux depuis longtemps pour favoriser l’accès à deux langues vivantes de façon authentique et ludique à des enfants de tous horizons et de toutes origines :
    parce qu’ils ont “envie” d’essayer et de se frotter jeunes à la pratique de deux langues proches comme le sont l’anglais et l’allemand,
    parce qu’elles se font sur la base du volontariat et qu’il n’y a pas de sélection à leur entrée (contrairement à ce que vous annoncez)
    parce que cela demande plus de travail, mais que ces élèves sont fiers de réussir et de montrer ce qu’ils savent faire à la fin d’un an d’allemand, et d’anglais.

    OUI la disparition des Bilangues, des sections Euros et de l’Abibac seront dramatiques pour notre société. Car des adultes qui ne maîtrisent pas correctement des langues ne peuvent pas prétendre être concurrentiels sur le marché du travail.
    Pourquoi tout cela disparaîtrait-il, me direz-vous ? Mais parce que le niveau requis ne PEUT PAS être atteint à raison de 2h30 hebdomadaire en collège et 2h au lycée.
    Les entreprises allemandes, suisses et autrichiennes se tourneront donc vers d’autres partenaires.

    POURQUOI les médias allemands (la F.A.Z., la Deutsche Welle, et j’en passe … ) et même l’ambassadrice d’Allemagne en France se sont-ils émus à ce point de votre réforme ? Sont-ils donc mal informés ? Sont-ils également de pseudo-intellectuels ?

    Madame la ministre, assez de mépris envers vos principaux acteurs et metteurs en œuvre de votre future réforme. Cessez cette langue de bois et parlez vrai et franc.
    Une réforme ne se fait pas pour faire des économies sous couvert de fausse démocratisation. Et ne se passe pas en force à coup de décret loi.
    Venez dans les établissements scolaires, consultez la base : élèves, professeurs, parents, vous verrez à quel point “votre” réforme, a été lue, comprise et inquiète l’opinion, et pas seulement les 8000 professeurs d’allemand « élitistes » de France.

    Madame la ministre, je vous adresse mes sentiments les plus hussards et républicains.

  33. Caty Françoise

    Madame,
    Vous dites :
    “si des dispositifs bilatéraux comme les sections européennes sont remplacés par un renforcement des moyens d’apprentissage et de promotion de l’allemand auprès de tous les élèves, les objectifs que nous partageons pour l’amitié et la coopération culturelle et économique entre nos pays seront mieux remplis.” : franchement je ne comprends pas comment vous pouvez prétendre “renforcer les moyens d’apprentissage et de promotion de l’allemand” en supprimant les classes bi-langues et les sections européennes qui ont pourtant fait leur preuve et ne sont pas des classes d’élite ainsi que tentent de vous l’expliquer de multiples collègues germanistes enseignant en collège . Quel gain pour l’enseignement de l’allemand votre réforme propose-t-elle ? quel renforcement ? vous avancez simplement d’un an le choix d’une LV2 (et avec 2h50 !!!) : en effet 100% des élèves comme vous dites pourront simplement choisir en cinquième une deuxième langue au lieu de le faire en quatrième !
    Par ailleurs vous évoquez “cette nouvelle ambition qui répond enfin à la baisse d’attractivité de l’allemand auprès des élèves ” : vous croyez vraiment que la suppression de dispositifs attractifs et ouverts à tous comme les bi-langues et les sections européennes (dans un collège de ma région on a dû refuser des inscriptions en classes bi-langues car le rectorat n’a pas voulu ouvrir de second groupe : alors comment pouvez -vous parler de sélection et d’ “élitisme dynastique” !) comment donc pouvez-vous croire que cette suppression pure et simple représente une “ambition” et permettra de rendre l’allemand attractif . Ca sera le contraire ! Et vous nous accusez de mystification ?!
    Vous dites aussi : “Alors, finissons-en avec les approximations, les polémiques médiocres, les postures qui interdisent le débat”: Madame , les enseignants ont fait “l’effort” de lire votre projet de réforme contrairement à ce que vous prétendez, ils sont tout à fait capables de comprendre ce que vous proposez (ou imposez..) , mais ils sont inquiets ,dépités , perplexes , choqués , et leurs réactions ne sont nullement des “postures” ou des manifestations de “médiocrité” mais plutôt l’expression de leur profond désaccord . Pour finir , comment les accuser d’empêcher le débat alors qu’on ne les écoute pas et qu’on ne leur donne justement pas la possibilité de débattre !
    Un professeur soucieux de la réussite de tous ses élèves

  34. Caty Françoise

    Madame,
    Vous dites :
    “si des dispositifs bilatéraux comme les sections européennes sont remplacés par un renforcement des moyens d’apprentissage et de promotion de l’allemand auprès de tous les élèves, les objectifs que nous partageons pour l’amitié et la coopération culturelle et économique entre nos pays seront mieux remplis.” : franchement je ne comprends pas comment vous pouvez prétendre “renforcer les moyens d’apprentissage et de promotion de l’allemand” en supprimant les classes bi-langues et les sections européennes qui ont pourtant fait leur preuve et ne sont pas des classes d’élite ainsi que tentent de vous l’expliquer nombre de collègues germanistes enseignant en collège . Quel gain pour l’enseignement de l’allemand votre réforme propose-t-elle ? quel renforcement ? vous avancez simplement d’un an le choix d’une LV2 (et avec 2h50 !!!) : en effet 100% des élèves comme vous dites pourront choisir en cinquième une deuxième langue au lieu de le faire en quatrième !
    Par ailleurs vous évoquez “cette nouvelle ambition qui répond enfin à la baisse d’attractivité de l’allemand auprès des élèves ” : vous croyez vraiment que la suppression de dispositifs attractifs et ouverts à tous comme les bi-langues et les sections européennes (dans un collège de ma région on a dû refuser des inscriptions en classes bi-langues car le rectorat n’a pas voulu ouvrir de second groupe : alors comment pouvez -vous parler de sélection et d’ “élitisme dynastique” !) comment donc pouvez-vous croire que cette suppression pure et simple représente une “ambition” et permettra de rendre l’allemand attractif . Ca sera le contraire ! Et vous nous accusez de mystification ?!
    Vous dites aussi : “Alors, finissons-en avec les approximations, les polémiques médiocres, les postures qui interdisent le débat”: Madame , les enseignants ont fait “l’effort” de lire votre projet de réforme contrairement à ce que vous prétendez, ils sont tout à fait capables de comprendre ce que vous proposez (ou imposez..) , mais ils sont inquiets ,dépités , perplexes , choqués , et leurs réactions ne sont nullement des “postures” ou des manifestations de “médiocrité” mais plutôt l’expression de leur profond désaccord . Pour finir , comment les accuser d’empêcher le débat alors qu’on ne les écoute pas et que justement on ne leur donne pas la possibilité de débattre !
    Un professeur d’allemand soucieux de la réussite de tous ses élèves

  35. A. Le Goff

    Madame la Ministre,

    Dans le collège de Roubaix, classé en ZEP, REP, RAR, Eclair, puis REP+, où j’ai enseigné l’allemand depuis l’an 2000, je n’ai pas l’impression d’avoir dérogé à l’idéal républicain. C’est même tout le contraire ! A mes élèves de section bilangue (tous les germanistes de chaque niveau étaient systématiquement répartis sur 3 classes et ne formaient par conséquent pas de classe d’élite), j’ai toujours tenu le discours de la réussite par le travail et les efforts personnels, sans jamais en laisser aucun au bord de la route. J’ai toujours pensé qu’ils étaient tous capables de progresser (à des rythmes différents, certes) et c’est ce qu’ils ont réussi à faire.
    Les élèves des sections bilangues de notre collège ne sont pas des privilégiés, ils n’ont fait l’objet d’aucune sélection à leur entrée en section bilangue. Ce sont tout simplement des élèves qui ont saisi l’opportunité qui leur était donnée d’une ouverture culturelle multiple, vers le monde anglo-saxon et vers le monde germanique.
    Ce sont cette motivation, cette curiosité, ce désir de découvrir l’autre que la réforme du collège 2016 va réduire à néant. Et que voulez-vous construire sur les cendres des sections bilangues et euro ? A quoi servira le sacrifice des langues plus rares que l’anglais et l’espagnol ? A bien former les citoyens européens de demain ? C’est certainement cela.
    Une dernière remarque, Madame la Ministre : au ton agressif employé dans votre tribune, on remarque que vous avez changé de plume. Sonner la charge plutôt que dialoguer et débattre ? Discréditer et caricaturer plutôt que d’examiner avec calme et pondération les arguments qui sont avancés par les germanistes et germanophiles ? Pensez-vous réellement que ce soit la bonne solution ?
    Avec mes tristes salutations.

  36. Isabelle

    Madame la Ministre,
    Je vous cite:
    “La réforme du collège sera mise en œuvre à la rentrée 2016, dans le respect de tous les acteurs de l’école”. Comment pouvez-vous nous parler de ” respect” quand de nombreux enseignants risquent de voir leurs conditions de travail très sérieusement dégradées car ils vont devoir être sur plusieurs établissements? Où est le ” respect” pour les élèves qui n’auront plus le choix réel entre les différentes langues ( anglais-espagnol pour tous, comme ça pas de jaloux, vu qu’il y a des “privilégiés”!) et qui pour le coup vont franchement s’ennuyer. Croyez-vous que les profs qui seront sur plusieurs collèges vont continuer à s’investir dans des voyages et des échanges?

  37. Axelle Laffont

    Où est le débat? Un débat ne se fait pas seul(e)…
    Je vous avoue être déçue de cette réaction, j’ai l’impression que nous ne valons vraiment pas grand-chose à vos yeux.

  38. laurie desplat

    Madame la Ministre,

    Dans mon collège, l’allemand existe en LV1 mais pas en LV2.
    La bilangue étant supprimée, l’allemand sera-t-il automatiquement supprimé car non existant en LV2 ou bien sera-t-il systématiquement proposé en LV2 ?

    Autre question : tous les dispositifs bilangues s’arrètent-ils dès la rentrée 2016 ou bien les élèves ayant commencé le cursus pourront-ils le terminer ????

    Qu’aurons-nous comme possibilités pour nous recycler ? Vous semblez ne pas croire que l’allemand disparaîtra, c’est pourtant nous qui sommes sur le terrain…. nous sommes désormais trop de professeurs d’allemand pour les quelques LV2 qui resteront…

    Merci pour votre réponse !

  39. PIPI LANGSTRUMPF

    Madame la Ministre, vous avez déclaré souhaiter “un débat d’idées, sincère et honnête” sur la réforme. Je suis tout à fait d’accord avec vous et m’en réjouis d’avance, et je ne suis pas la seule je crois, car nous allons enfin avoir la possibilité d’échanger démocratiquement nos points de vue et nos chiffres, car vous avez eu largement l’occasion de le faire seule depuis 15 jours sur les plateaux de télévisions, sur les ondes, sur Facebook, Twitter et dans les journaux. Quand est organisé le débat et où? Nous sommes très nombreux à attendre ce moment , car jusque là les échanges se réduisaient souvent à “j’aime bien NVB” vs “j’aime pas NVB” , “les profs s’engagent pour vos enfants” vs “les profs sont des réacs et des nantis” ce qui n’est guère constructif…Vous sachant très attachée aux valeurs de notre République nul doute que ce moment de démocratie aura lieu très prochainement,. En vous remerciant par avance.

  40. martine guilhot

    Ce n’est pas en martelant les mêmes chiffres que vous arriverez à nous convaincre. La langue vivante 2 en 5ème pour tous n’est pas un progrès, car l’horaire de 2h30 par semaine sont insuffisant pour acquérir des connaissances solides. Les classes bilangues ne sont pas des classes élitistes, mais remplis d’élèves motivés. Les élèves apprennent déjà à travailler en groupe au collège (notamment en science), à faire de l’improvisation (notamment en langue étrangère), à faire du théâtre (en français et en langue étrangère). Rien de nouveau, mais c’est vrai, c’est au bon vouloir des enseignants,les plus motivés.
    D’ailleurs, que pensez-vous de la formation des enseignants ? Savez-vous que certains ne sont pas inspectés pendant près de 10 ans, que certains ne partent jamais en formation continue, que des profs de langue obtiennent le concours sans avoir jamais mis le pied à l’étranger ?
    Mais ce n’est pas grave : vous et moi avons les moyens de payer à nos enfants des séjours à l’étranger. D’ailleurs mes enfants sont déjà bilingues français-espagnol. Ils pourront aisément apprendre l’anglais en dehors de l’école et l’allemand en cours particuliers, parce que vu le nombre de profs d’allemand qui vont être à temps partiel, ils auront tout le loisir de donner des cours en dehors de leur service.
    Mes enfants, je les emmène moi-même au musée, car l’école ne le propose jamais.Je les emmène en Auvergne étudier les volcans, à Carcassonne, étudier le Moyen-âge et je leur ai aussi appris à nager car leur école ne le fait pas.
    Les enfants n’apprennent plus grand chose à l’école et après votre passage, ils n’apprendront plus rien au collège non plus.

  41. PF

    “Alors, finissons-en avec les approximations, les polémiques médiocres, les postures qui interdisent le débat.”
    Vous ne parlez que de vous, là !!!!!!!!

  42. Maria Charvolin

    Madame la Ministre,
    Permettez moi de vous citer : “écouter, fédérer, décider pour répondre aux besoins des élèves”, tout cela ne correspond pas vraiment à votre action! “Ecouter”, vous ne le faites certainement pas, car vous n’avez fait jusqu’ici aucun cas de nos remarques sauf pour les dénigrer.
    “Fédérer”, vous aimeriez bien, mais vous êtes en train de créer un système dans lequel chacun voudra tirer la couverture à soi!
    “Décider”, ça au moins, vous le faites bien, mais sans consulter les premiers concernés, les élèves. Les miens vous diraient qu ’ils sont ravis d’apprendre deux langues en même temps et le petit groupe d’élite de 4éme (11 élèves, pardon, en 2013 je n’avais pas plus de candidatures pour ma section bilangue d’élite, comme quoi…), ces favorisés donc sont heureux de se préparer à l’échange qui se déroulera dans un mois. Et Maeva qui rencontre beaucoup de difficultés (je précise pas seulement en allemand), est remotivée depuis qu’elle est entrée en contact avec sa correspondante.
    Donc,si votre réforme est “pour le bien des élèves”, j’en doute fort. Pour faire des économies, aurait été plus juste.
    Permettez moi de vous citer encore:” … finissons-en avec les approximations, les polémiques médiocres, les postures qui interdisent le débat”. On vous réclame un véritable débat depuis des semaines. Tout ce que vous nous proposez, c’est cette communication à sens unique à coup d’interventions télévisées ou sur les ondes, des infographies bêtifiantes et des posts dont non seulement la longueur mais aussi le caractère offensant (je reste polie), ne cesse de grandir.
    Nous n’avons pris aucune posture qui interdit le débat, vous ne nous proposez pas de véritable débat, nuance!
    Allez, on remet tout à plat sur la table et on en débat…vraiment?

  43. François Lafond

    Malheureusement, Madame le Ministre, ce n’est pas en insultant les français, et les ambassadeurs, et en concoctant du charabia en langue de bois, rédigé par vos technocrates patentés, que vous pourrez défendre l’indéfendable. Ceux que vous qualifiez avec mépris d’intellectuels (Yves Bonnefoy, notre plus grand poète, mais connaissez-vous seulement son nom ?) sont plus légitimes que vous à juger de telles questions. De fait, vous participez, sourire aux lèvres, avec vos collègues du “ministère de la culture” (ou de ce qu’il en reste), à une offensive sans précédent contre la culture et l’identité françaises, avec des arrières-pensées idéologiques et politiques qui ne trompent personne. Vous n’êtes pas propriétaire de la France, de sa culture, de sa langue et de son héritage. Le choix que vous avez fait, Madame le ministre, de venir vivre en France, vous honorerait s’il ne s’accompagnait pas de ce mépris plein de morgue pour le pays qui vous a accueilli. Comme l’inénarrable Bourdieu, qui a passé sa vie à dénoncer égoïstement un système dont il était le bénéficiaire le plus éminent, vous refusez aux jeunes français la chance d’accéder au savoir que votre situation privilégiée vous a permis de côtoyer. Après l’Histoire, la littérature et l’art, voici le Latin, le Grec et les classes bilangues. Mais, à propos, Madame le ministre, où sont scolarisés vos enfants ?

  44. J. Picot

    Où est le gain pour l’allemand, quand il n’y aura plus que 7h30 à enseigner dans un collège, qu’il faudra se partager sur 3 établissements et qu’en plus, nous n’aurons plus ni le temps, ni l’énergie d’organiser des échanges et de faire passer la certification ???
    Je vous rappelle que l’allemand est déjà enseigné depuis plusieurs années dans les collèges dès la 5ème, à raison de 3h par semaine, cela fait donc 9h. Où est donc le gain ??? Les élèves auront donc moins d’heures de langue !!! Et les collègues, qui seront trop nombreux, se retrouveront sans poste…

  45. PANCHAIRI frédérique

    Madame,
    en admettant que le choix de l’allemand en LV2 motive de nombreuses familles qui avaient pris l’habitude que la fratrie se dirige dans une classe bilangue même sans en être adepte au départ, que se passera-t’il dans un collège si nous avons plus de 30 demandes de LV2 en 5è? Ferons-nous deux groupes pour être dans une logique “égalitaire” et respecter le choix des élèves et de leur famille? Nous donnera-t’on dans la DHG les heures nécessaires? Ou alors nous répondra-t’on que dans l’optique d’une plus grande autonomie des établissements, la décision revient au Conseil pédagogique ou au chef d’établissement et que les moyens sont à prendre au détriment d’autres projets ?Comment cette décision sera-t’elle prise? Par vote majoritaire? Que répondre à des familles qui n’auront pas leur choix accepté, alors que vous dites “offrir la bilangue en 5è à tous”? Jolies perspectives à venir au niveau du climat de travail…

  46. Anne Delposen

    Madame la ministre,
    Vos propos sont choquants dans leur forme : “souvent faute d’avoir simplement fait l’effort de lire la réforme, le ballet des Cassandre, éditorialistes, intellectuels, responsables politiques ou même ambassadeurs, a entamé son entreprise de caricature ou de désinformation.” Comment osez-vous insulter de la sorte des personnes parfaitement formées, qui ont la capacité et ont fait l’effort de lire et comprendre les textes, alors qu’elles sont simplement en désaccord avec vous et souhaitent en débattre ? La capacité au débat constructif est pourtant un élément essentiel de ce que nous voulons éveiller chez nos élèves.
    Par ailleurs, vos projets pour les langues vivantes, puisqu’ils n’évoluent pas, restent choquants sur le fond : tant que l’on voudra faire croire aux parents et aux enfants qu’ils peuvent apprendre une langue à raison de 2h30 par semaine, on les prendra pour des imbéciles. Donner vraiment aux élèves la possibilité de devenir de bons linguistes, quelles que soient les langues qu’ils apprennent, c’est leur donner le temps d’apprendre, donc généraliser les classes bilangues et européennes pour tous les élèves – et non les supprimer alors que ces classes ont fait mille fois leurs preuves et que les élèves y réussissent. La véritable égalité, c’est l’excellence pour tous.

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