L’enseignement moral et civique (EMC) entrera en vigueur à l’école élémentaire, au collège et au lycée à la rentrée 2015, à raison d’une heure, hebdomadaire à l’école élémentaire, bimensuelle au collège et au lycée. A cet effet, des arrêtés relatifs à l’EMC ont été publiés ce jeudi 25 juin au Bulletin officiel de l’Éducation nationale.
Pour rappel, l’enseignement moral et civique fait partie des nouveaux contenus d’enseignement introduit par la loi du 8 juillet 2013 pour la refondation de l’École de la République. Les axes principaux du programme d’enseignement moral et civique de l’école élémentaire au lycée, dont l’élaboration a été confiée au Conseil supérieur des programmes, se fondent sur les principes et les valeurs inscrits dans les grandes déclarations des droits de l’Homme et dans la Constitution de la Ve République.
Ce nouvel enseignement a pour objectif la transmission d’un socle de valeurs communes : la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité, l’esprit de justice, le respect et l’absence de toutes formes de discriminations. Il a également pour objectif de développer le sens moral, l’esprit critique et de sensibiliser à la responsabilité individuelle et collective.
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, se félicite que ce nouvel enseignement contribue ainsi au parcours citoyen des élèves et à la construction d’un mieux-vivre ensemble.
Pour en savoir plus : http://www.education.gouv.fr
Tags : Valeurs de la République, enseignement moral et civique
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L’Académie française a rejoint la cohorte des opposants à la réforme du collège qu’elle accuse d’être “un mauvais coup porté à la langue française”, dans une déclaration votée à l’unanimité, a-t-on appris mardi auprès de l’institution.
Dans une relativement rare déclaration adoptée à la mi-juin qui ressemble à une prise de position, l’Académie accuse la réforme qui est censée voir le jour à la rentrée 2016 d'”affaiblir les disciplines fondamentales” et de “développer les inégalités”.
“L’Académie française, qui a fait part au Président de la République (François Hollande) de ses réserves sur les projets de réforme du collège et des programmes d’enseignement présentés par le gouvernement, considère que l’ensemble de ces projets n’est pas satisfaisant”, estime d’emblée la déclaration.
“Préserver les disciplines traditionnelles”
Les Immortels, dont nombre d’opposants déclarés à l’actuel gouvernement comme l’ex-ministre Xavier Darcos, l’ancien chef de l’Etat Valéry Giscard d’Estaing ou encore le philosophe Alain Finkielkraut reprochent à la réforme “un défaut de structure”.
Selon l’institution créée par le cardinal de Richelieu, cette réforme “repose sur deux principes implicites: l’affaiblissement des disciplines fondamentales et le bouleversement du calendrier d’acquisition des connaissances et des compétence”.
L’Académie française exprime sa réprobation à l’idée que le latin et le grec soient mis “sur un pied d’égalité avec les langues régionales”. Il faut “préserver les disciplines traditionnelles”, insistent les Académiciens dans leur déclaration.
Une plaidoirie pour un “redressement scolaire”
“Le bouleversement complet du calendrier (…) ne permettra pas de lutter efficacement contre l’échec scolaire, ne favorisera pas +la réussite pour tous+, que la réforme s’assigne pour objectif, et a toute chance de perpétuer, voire de développer les inégalités”, met en garde l’Académie française.
Plaidant pour “le redressement” du système scolaire, les Académiciens affirment que pour ce faire “il faut résister à la tentation de la facilité”. “L’exigence constitue le principe fondateur de l’école de la République; elle doit le rester ou le redevenir”, insiste le manifeste.
Une réforme mal accueillie depuis mars
La réforme du collège a suscité de nombreuses polémiques depuis sa présentation en mars. La suppression d’une large partie des classes bilangues et des options latin et grec ont provoqué la colère des enseignants de lettres classiques et d’allemand, des critiques de la droite ainsi que de personnalités de gauche comme Jack Lang ou Aurélie Filippetti.
La réforme compte aussi ses partisans: deux syndicats dits réformateurs (SE-Unsa et Sgen-CFDT, 20% ensemble aux élections professionnelles), l’enseignement privé catholique (20% des élèves en France) et la FCPE, première fédération des parents d’élèves.
Lettre ouverte à Madame la Directrice de l’agence pour l’enseignement français à l’étranger
http://avenirlatingrec.fr/media/kunena/attachments/224/AvenirdesLCA-Copy.pdf
Cette redéfinition du statut du latin et du grec dans les programmes du collège laisse, pour l’instant, planer le plus grand doute sur la survie effective de ces enseignements.
Cependant, plusieurs zones d’ombre dans le décret de réforme laissent craindre que le réel puisse difficilement coïncider avec le possible :
– Si tous les élèves doivent étudier six EPI sur huit entre la 5ème et la 3ème, il est logiquement impossible que l’EPI Langues et Cultures de l’Antiquité soit maintenu trois ans de suite.
– Si l’EPI a un caractère dérogatoire, il sera en concurrence avec les autres EPI. Aucun professeur de Lettres Classiques ne pourra, et sans doute ne voudrait, prétendre à une telle hégémonie de sa discipline.
– L’horaire complémentaire a peu de chances d’exister en dehors de la 5ème, puisqu’il doit nécessairement être adossé à l’EPI Langues et Cultures de l’Antiquité.
– L’horaire complémentaire est à prélever dans une réserve d’heures qui peuvent être mobilisées à d’autres fins. Sur quels critères pourrons-nous invoquer la priorité de l’horaire complémentaire latin?
En l’état actuel des choses, il faut donc bien admettre que, comme l’ont souligné l’ensemble des associations qui militent pour la sauvegarde des langues anciennes dans l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur, mais aussi de nombreuses personnalités publiques ou intellectuelles dans des tribunes publiées dans la presse, le latin et le grec sont menacés de disparition au collège. Or s’il n’y a plus de latinistes en collège, il n’y en aura bientôt plus en lycée et bientôt plus à l’université.
Education nationale. Une association a saisi le Conseil d’Etat car selon elle, le texte de la réforme du collège présente des irrégularités. Me Henri de Beauregard, l’avocat de l’association dénonce un « vice » : le Comité Technique Ministériel de l’Education Nationale n’a pas été consulté comme la procédure le prévoit. Entretien.
VA. Pourquoi avez-vous mené une action en justice après la publication de la réforme du collège ?
Me de Beauregard. J’ai été saisi par une association de défense et de promotion des langues de l’antiquité, l’association “Arrête ton Char”. Ceux-ci se préoccupent de la réduction sensible de la place accordée à l’enseignement des langues anciennes au collège. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls puisque beaucoup d’intellectuels, de tous bords, ont également fait connaitre leur préoccupation et, en dernier lieu, c’est l’Académie française qui a pris une position à la fois rare et extrêmement sévère sur cette réforme.
VA. Que dénoncez-vous ?
Me de Beauregard. Chacun se souvient de la façon dont cette réforme a été publiée, à la surprise générale, au lendemain de la mobilisation nationale des enseignants du 19 mai 2015. Il s’agissait, pour le Gouvernement, d’étouffer une contestation qui transcende les clivages habituels en affichant son inflexibilité. Ce faisant, il a agi dans la précipitation, au mépris des enseignants. Au plan juridique, cela se traduit par un vice tiré du défaut de consultation du Comité Technique Ministériel de l’Education Nationale. Cette structure, composée de représentants syndicaux, doit être consultée pour tout nouveau texte susceptible d’avoir une influence sur l’organisation des services ou des établissements de l’Education Nationale et sur leurs méthodes de travail. Tel est, à l’évidence, le cas d’une réforme qui crée des “enseignements interdisciplinaires” que les enseignants devraient préparer et présenter ensemble, qui supprime les classes bilangues…
Or, vérification faite, ce comité n’a pas été consulté. Selon l’adage cher au latiniste, Dura Lex sed Lex, l’annulation semble logique. Cette réforme peut également susciter d’autres questions, comme le court-circuitage du pouvoir législatif. En effet, le législateur a habilité le Gouvernement à fixer lui-même le contenu des programmes. Ce faisant, je me demande s’il ne s’est pas dessaisi d’une compétence qui lui est propre… Il a en tous cas privé la représentation nationale d’un débat, qui est pourtant de la première importance, parce qu’il concerne nos enfants et ce que l’on a envie de leur transmettre.
VA. Votre action a-t-elle des chances d’aboutir ?
Me de Beauregard. Le Conseil d’Etat devrait statuer d’ici six à huit mois. Compte tenu des enjeux – la réforme ayant vocation à s’appliquer à la rentrée 2016 – il est à espérer qu’il pressera l’audiencement de cette affaire. Il est dommage que le juge des référés du Conseil d’Etat n’ait pas jugé la situation suffisamment urgente pour examiner le moyen immédiatement, car l’attente de la décision fait plâner un risque. En effet, le Gouvernement continue à avancer en se fondant sur cette réforme (circulaire d’application, révision des programmes, lesquels donneront lieu à l’édition de nouveaux manuels…) de sorte que les conséquences d’une annulation de la réforme vont devenir plus nombreuses et plus graves.
Opposés à la réforme, il y a aussi, à la pointe de la lutte, les enseignants de Lettres classiques qui craignent la disparition de l’enseignement du latin et du grec. C’est le cas de l’association « Arrête ton char », créée en 2014 par Robert Delord, enseignant à Die, dans la Drôme.
Pour continuer la lutte, cette association a choisi de faire appel au droit, en attaquant la réforme devant le Conseil d’Etat. Une demande d’annulation du décret du 20 mai a été déposée le 12 juin dernier, à l’appui de l’avocat Henri de Beauregard, qui avait déjà obtenu le retour de la bourse au mérite aussi devant le Conseil d’Etat (voir notre article).
Cette attaque s’appuie notamment sur l’obligation que la loi impose d’en passer par une présentation de la réforme devant le Comité technique ministériel (CTM) car ce texte va conduire à des changements dans les « méthodes de travail des administrations, établissements ou services » tout en ayant une « une incidence sur les personnels ». C’est ce que précise une loi du 11 janvier 1984, rapporte L’Obs. Il y a donc un vice de procédure.
Si maître Beauregard avait aussi tenté un référé pour dénoncer l’urgence dans laquelle était conduite cette réforme, cette demande a été rejetée par le Conseil d’Etat. En revanche, le vice de forme a été jugé recevable. Mais on ne sait pas encore quand l’instance tranchera sur cette question.
Un collectif d’occitanistes a décidé de saisir le conseil d’Etat pour contester la réforme du collège de Najat Vallaud Belkacem. Ils s’estiment victimes du mépris de l’administration parisienne et entendent se battre devant la justice
Les occitanistes ne désarment pas contre la réforme du collège.
Un collectif périgourdin a envoyé ce lundi une requête contre cette réforme au conseil d’Etat.
Les occitanistes craignent la disparition de l’enseignement de leur langue à cause de la réforme des collèges car à la rentrée 2016, elle ne sera plus une matière en tant que telle. L’occitan sera supprimé en 6e.
Ce sont les établissements qui diront si oui ou non ils proposent l’occitan dans le cadre des 20% d’enseignements laissés à leur discrétion. Environ 240 personnes avaient déjà manifesté il y a 3 semaines à Périgueux pour défendre l’occitan. Cette fois, c’est en justice que les occitanistes espèrent obtenir gain de cause.
Ils saisissent donc le conseil d’Etat, mais la requête n’est de toute façon pas suspensive. Le collectif envisage maintenant de déposer des recours suspensifs contre la réforme pour pouvoir suspendre les décrets d’application et donc bloquer la mise en place de la réforme.
L’exemple des sections bilangues
La réforme du collège supprime donc les sections bilangues, de plus en plus nombreuses, gratuites, et présentes dans de nombreux établissements défavorisés. Par exemple, dans le collège Robert-Doisneau de Clichy-sous-bois, dont Zyed et Bouna étaient élèves. Les ouvertures de sections ne sont, de fait, limitées en nombre… que par l’institution scolaire.
Mais, en revanche, la réforme se garde bien de supprimer d’autres dispositifs, autrement plus élitistes. La circulaire d’application donne ainsi cette précision : « en ce qui concerne les classes à horaires aménagés (classes à horaires aménagés musique, danse et théâtre et sections sportives) ainsi que les sections internationales, les dispositions horaires restent identiques aux conditions actuelles. »
Qu’on se rassure : les classes CHAM ou les sections internationales des collèges (par exemple, dans l’ouest parisien, de La Celle-Saint-Cloud, de Sèvres, du Pecq, de Buc, de Saint-Germain-en-Laye ou de Rueil etc.) ne sont en rien menacées par cette réforme égalitaire !
Il est bon de savoir que ces sections internationales sont parfois payantes : au lycée international de Saint-Germain-en-Laye (public), particulièrement élitiste il est vrai, les frais de scolarité pour les familles s’élèvent à 6.193€ (hors restauration) pour la section anglophone. La simple demande d’inscription coûte 250€, non remboursables. Et quand ces sections internationales sont gratuites, leur recrutement élitiste sur un excellent niveau de bilinguisme ne correspond pas moins à une sélection sociale, en particulier dans les sections anglophones et germanophones.
Quant aux CHAM, si elles sont nécessaires, elles peuvent malheureusement être un moyen utile, pour certains publics favorisés, de contourner la carte scolaire avec une dérogation (ce que ne permettent pas les sections bilangues).
Le privé en redemande
Ajoutons qu’avec la suppression des sections bilangues dans le public, les écoles bilingues privées peuvent se frotter les mains. Avec la bénédiction du Ministère de l’Éducation nationale d’ailleurs, qui assure même la promotion de ces écoles privées pour publics fortunés. Ainsi Florence Robine, directrice générale de l’enseignement scolaire, vient-elle de visiter l’Ecole Active bilingue pour y étudier les méthodes efficaces d’un enseignement précoce des langues étrangères.
En réalité, l’efficacité de cette école privée, aux abords du parc Monceau, tient moins à la précocité de son enseignement qu’à sa sélection sociale et à ses conditions d’enseignement privilégiées (par exemple des professeurs native speakers, diplômés dans leur pays d’origine). Il faut dire que les frais de scolarité pour un collégien s’inscrivant dans cette école (sous contrat d’association, c’est-à-dire dont les professeurs et une partie des frais de fonctionnement sont payés par l’Etat) s’élèvent pour les familles à presque 10.000€ par an (restauration comprise) : heureusement, les plus défavorisés peuvent apporter leur propre repas mais cette simple autorisation est facturée 1.125€ par an !
On le voit : avec cette réforme, l’égalité progresse à grand pas dans l’école républicaine.
En vérité, le discours moralisant du ministère, fustigeant des sections bilangues « élitistes », a pour vocation de faire accepter une réforme qui fait des économies sur le dos des plus défavorisés.
@loysbonod
http://www.marianne.net/luttedesclasses/college-2016-reforme-egalitaire-vraiment-100235076.html
Incroyable mais vrai : Najat Vallaud-Belkacem est parvenue à faire la totale unanimité contre elle. Même les vieux de la vieille qu’on n’entend jamais sortent du bois pour crier au scandale : les immortels se révoltent contre la ministre inculte qui prétend enterrer la langue de nos pères. L’Académie Française a dit Non !
http://24heuresactu.com/2015/06/27/colleges-il-faut-reformer-la-reforme-voire-la-reformatrice/
L’Académie française, d’habitude si discrète, est sortie de sa réserve : il est nécessaire de revoir la réforme du collège dans ses principes et ses dispositions, écrit-elle dans une déclaration unanime (1).
Il est très rare qu’elle s’engage sur une question d’actualité. Elle ne le fait pas pour des raisons politiques, mais parce qu’elle a mission de veiller sur la langue française depuis 1635.
Si Louis XIII et Richelieu, ses fondateurs, revenaient soudain, ils seraient stupéfaits : après bientôt quatre siècles d’existence, elle est obligée de défendre la langue française à… l’école. Un comble !
L’Académie française demande de remettre au cœur de l’enseignement l’apprentissage du français sans lequel « aucun redressement de notre système éducatif ne pourra être opéré […]. Les difficultés rencontrées par un trop grand nombre d’élèves dès l’entrée au collège […] tiennent en particulier à une maîtrise insuffisante de la lecture et de l’expression écrite et orale ».
L’Académie française s’inquiète de la marginalisation des œuvres littéraires : elle « regrette vivement la disparition quasi-complète, dans le document – par ailleurs incompréhensible dans sa formulation – concernant la classe de 6 e, de toute référence à des textes, des œuvres ou des courants littéraires, tandis que pour les autres classes du collège, seuls quelques genres sont mentionnés. »
Elle alerte : « Réduire la place des humanités, matrice de notre civilisation, mettre le latin et le grec sur un pied d’égalité avec les langues régionales… est aussi un mauvais coup porté à la langue française. Apprendre le latin et le grec n’est pas consacrer à des langues « mortes » un temps qui serait mieux employé en étudiant une ou plusieurs langues « vivantes », c’est avant tout découvrir notre propre langue, dont la maîtrise ouvre l’accès à toutes les disciplines et à la culture en général. »
L’Académie française s’étonne : la réforme a « fait l’objet d’un décret et d’un arrêté sans que les programmes enseignés soient définis. Il y a là un défaut de structure qui interdit la compréhension et dissimule la logique même des réformes proposées ».
Cette alerte ne peut être ignorée. Il s’agit de la cohésion de notre société. Comment vivre en bonne intelligence si des pans entiers de la population ne parlent pas suffisamment français ? Quel avenir commun construire si les œuvres et les humanités qui ont façonné notre culture sont marginalisées ?
La réforme du collège suscite d’autres inquiétudes. Insensiblement, l’enseignement de l’Histoire se détache de ses racines : en 4 e, les Lumières deviennent facultatives et, en 5 e, la chrétienté au Moyen Âge, une option au choix des professeurs, alors que celle de l’islam reste obligatoire. L’absurde suppression des classes européennes et bilangues va priver d’excellence tant d’élèves… L’égalité, ce n’est pas donner à chacun la même chose : « Tout n’est pas bon pour tous pareillement », rappelle la sagesse biblique. L’égalité, c’est permettre à chacun de déployer tous ses talents.
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20150627.OBS1671/cette-association-qui-porte-la-reforme-du-college-devant-le-conseil-d-etat.html
Cette association qui porte la réforme du collège devant le Conseil d’Etat
L’association “Arrête ton char” a déposé devant le Conseil d’Etat une demande d’annulation du décret de la réforme du collège, s’appuyant sur une erreur juridique.
“Arrête ton char” est cette association créée en 2014 par Robert Delord, professeur de latin à Die dans la Drôme, et quelques autres, enseignants mais pas seulement, tous attachés aux langues anciennes, conscients de transmettre aux enfants d’aujourd’hui la clarté d’esprit et l’indépendance intellectuelle invariablement véhiculées par ces savoirs.
L’équipe, qui sentait déjà siffler les balles il y a deux ans à l’occasion d’une réforme du Capes décourageant les trop rares candidats aux lettres classiques, n’est pas contre une révolution dans l’école, loin de là. Mais elle veut davantage de profondeur dans la réflexion et une session de rattrapage après “l’amateurisme observé ces derniers temps”. Alors, pour rebattre les cartes de la réforme en cours, “Arrête ton char” va en justice. Et c’est en toute discrétion que l’association a déposé le 12 juin devant le Conseil d’Etat une demande d’annulation du décret réformateur du 20 mai, publié au Journal Officiel le lendemain de la marche de protestation.
Une boulette juridique ?
Cette requête, qui entre dans le cadre des recours pour excès de pouvoir, repose sur un argument simple. Une loi, celle du 11 janvier 1984, prévoit que soit consulté le Comité technique ministériel (CTM) de l’enseignement dès lors qu’une réforme est de nature à modifier les “méthodes de travail des administrations, établissements ou services” et d’avoir “une incidence sur les personnels”. Or cet aréopage n’a pas été consulté. Une boulette pourrait-on dire, car les changements annoncés vont bel et bien transformer la façon de travailler des professeurs. Pour ne citer qu’un exemple, la mise en place d’enseignements pratiques interdisciplinaires -les fameux “E.P.I.” de la discorde- auront “un impact considérable sur l’organisation et le fonctionnement des établissements et des services, mais aussi sur les méthodes de travail”, écrit maître Henri de Beauregard, dans sa requête en annulation. Comme disaient les juristes romains, dura lex, sed lex – la loi est dure, mais c’est la loi.
“Une certaine urgence”
“Ce vice de forme reflète un problème de fond qui est l’insuffisance de concertation et la preuve d’une gouvernance qui agit par à coups et dans la précipitation, nous dit l’avocat. Le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), qui représente la communauté éducative, a été associé au projet mais cela ne peut en aucun cas se substituer à la consultation du Comité technique ministériel (CTM). Ces deux organismes ont des raisons d’être différentes : l’un discute de ce qui est bon pour les élèves et l’autre de l’influence que cela va avoir sur les professeurs”.
Le Conseil d’Etat a rejeté ce jeudi une demande de référé déposée par maître de Beauregard en même temps que son recours, estimant que l’urgence était “insuffisamment caractérisée”. Mais le recours pour excès de pouvoir, lui, est jugé recevable. La date d’examen de ce dossier sensible n’est pas encore fixée.
Il y a tout de même une certaine urgence, fait valoir l’avocat, car la réforme, prévue pour la rentrée 2016, s’accompagne d’un plan de formation lancé dès la rentrée 2015, de la réécriture des programmes scolaires et de la réfection de tous les manuels”.
Madame la ministre, pour qui nous prenez-vous, à la fin ? Vous pensez vraiment que tout ce que vous proposez dans cette absurde et dangereuse réforme est vraiment nouveau ? Vous pensez vraiment qu’aucun professeur, de quelque niveau que ce soit dans le cursus scolaire, n’enseigne à respecter et à manifester le sentiment républicain, le sens de la laïcité (bien qu’il soit singulièrement perverti par la classe politique !), le sens des valeurs morales indispensables à la vie dans notre société, voire dans les autres sociétés ?
Sortez de votre bulle, de vos bureaux où les affidés du CRAP, du SGEN et autres FCPE nationale vous racontent ce qui leur convient. Écoutez donc eux qui vous disent sur tous les tons depuis plusieurs mois que cette proposition n’est pas la bonne, ceux qui vous font des propositions plus conformes à la réalité. Laissez de côté le discours de hauts fonctionnaires qui ne voient les professeurs que dans les médias, oubliez les discours tout faits, le psittacisme apparemment impeccable que vous opposez imperturbablement à tout le monde, y compris à ceux qui ont donné de nombreuses preuves de leur vrai savoir, de leur intérêt pour la nation, pour les enfants et leur enseignement, quand ce n’est pas pour leur éducation !
De grâce, Madame la ministre, être ministre c’est être au service de tous (c’est le sens du mot latin), être ministre c’est faire confiance et entendre ceux qui font que vous êtes là, au poste que vous occupez, ce n’est pas se croire tout puissant, ce n’est pas agir en dépit de tout et de tous !
S’il vous plaît, répondez-nous, parlez-nous vraiment, écoutez-nous, essayez d’être vraiment un ministre de la république et non le jouet des locataires permanents d’un ministère qui n’est plus celui de l’éducation nationale mais de la destruction de l’idée nationale d’instruction et d’éducation pour tous !
A.-M. CHAZAL, professeur de Lettres classiques
Alors là je ne comprends plus. Vous voulez dire que depuis toutes ces années, il n’y avait pas d’enseignement moral et civique ? Et de quoi vous croyez qu’on parle en heure de vie de classe ? Et en histoire ? Et en cours de langue (je suis prof d’allemand. Tiens, encore une) ? On aborde tous ces sujets : vie en société / identité nationale en France et en Allemagne / les clichés sur l’autre / dictature-démocratie / engagement politique ou sociale / respect de l’environnement / développement durable et notion de progrès, etc… En plus, dans le privé sous-contrat, il y a les heures de culture religieuse où on réfléchit beaucoup à la morale, à la lumière de l’Evangile. Donc là, on est au top dans le privé ! VIVE L’ENSEIGNEMENT LIBRE !!
EMC : Tous les programmes sont parus !
Education morale et civique (EMC) partout et d’un coup.
Le BO du 25 juin publie tous les programmes d’EMC de l’école au lycée. Sauf exception (en hôtellerie) ces programmes entrent en application dans tous les niveaux à la rentrée 2015.
Généreusement dotés des programmes un 25 juin, les enseignants ont les vacances d’été pour préparer leurs cours pour tous les niveaux.
Ils le feront sans manuels puisque les éditeurs ont rarement eu l’occasion d’anticiper.
Ils le feront aussi dans le noir : comment préparer le brevet par exemple…
La ministre ” se félicite que ce nouvel enseignement contribue ainsi au parcours citoyen des élèves et à la construction d’un mieux-vivre ensemble”.
Que de précipitation…..
Le Conseil supérieur des progammes avait demandé le report à la rentrée 2016, la ministre n’en a pas tenu compte.
Elle écoute le Conseil quand cela l’arrange !
Et vous oubliez de publier les heures de philo en Terminale. Je me demande si vous lisez vraiment ce que vous publiez, Madame la Ministre. Est-ce que la réforme du collège est aussi une “erreur matérielle”?
Alors commencez toute suite en ne pas discriminant les allemands et la langue allemande en France sous le manteau de l’elitisme! C’est leurope! C’est leurope et leurope! Respect! Go on! Vous n’avez pas le droit de réduire les langues./ Vous êtes obligés par la Traité de Lelysee!