Candidate tout en assumant jusqu’au bout mes responsabilités de ministre – Entretien au Progrès

Villeurbanne-Lyon Publié le 19 septembre 2016

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a confirmé au journal Le Progrès qu’elle souhaitait bien être candidate aux élections législatives des 11 et 18 juin, dans la 6e circonscription, celle de Villeurbanne.
Retrouvez ici l’entretien au Progrès.


À neuf mois des élections législatives, serez-vous candidate dans le Rhône ?

Je serai candidate à la désignation par les militants socialistes sur la 6e circonscription, celle de la ville dans laquelle je vis. Je serais très heureuse de représenter les Villeurbannais.

Vous étiez candidate en 2007 sur Lyon. Pourquoi avez-vous choisi Villeurbanne ?
J’y suis tout simplement installée depuis maintenant un certain temps. J’ai une affection particulière pour cette ville qui est jeune, ouverte et porte très haut les valeurs de solidarité. Villeurbanne est amenée à connaître dans les années à venir, grâce à son dynamisme démographique et aux projets qui s’y préparent, une mutation urbaine, économique et scientifique assez extraordinaire et très enthousiasmante.

Est-il possible d’être présente à Villeurbanne alors que vous être ministre à Paris ?
Je suis là à peu près tous les 15 jours, pas forcément pour des activités publiques et médiatiques, juste pour être chez moi. La période est certes chargée mais venir à la rencontre des villeurbannais sur les marchés ou dans les associations me nourrit, et pour tout dire, me fait du bien. Et mes fonctions ministérielles m’amènent régulièrement à Lyon et Villeurbanne.

Est-il justement logique qu’un ministre soit plus présent sur certains territoires que sur d’autres ?
Peut-on reprocher à un ministre de revenir à domicile ? J’ai toujours considéré qu’avoir un ancrage territorial est essentiel pour ne pas agir hors sol.

Vous allez vous présenter avec l’étiquette de candidate d’un gouvernement qui n’est pas forcément populaire. Est-ce un handicap ?
Si je considérais que nous avions à rougir de notre bilan, je pourrais le craindre. Mais ce n’est pas du tout le cas. Je compte justement m’appuyer sur ce bilan, en faire un étendard de la campagne. Le gouvernement a renoué avec la baisse du chômage, que certains croyaient impossible, et ce y compris dans les quartiers dits “politique de la ville” où ce chômage était devenu comme une fatalité . À Villeurbanne, pour revenir à cette ville, si les opérations extraordinaires de rénovation urbaine aux Gratte-Ciel ou aux Buers ont pu voir le jour, si le campus de la Doua se voit doté de 350 M€ pour devenir un campus européen de référence dans le domaine des sciences , et si le Médipôle sort de terre, c’est aussi grâce aux politiques du gouvernement dans ces matières.
Et je ne vous parle pas de l’éducation, où nos efforts de recrutements permettent en cette rentrée à Villeurbanne de s’enrichir de 5 créations nettes de classes et de mieux accompagner la difficulté scolaire grâce aux RASED (Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) et au dispositif “plus de maîtres que de classe”.

Trois ministres vont être candidats aux législatives dans la Métropole. C’est un phénomène assez rare ?
C’est un bel hommage rendu au tissu politique de ce territoire au sens large. Avec Hélène (Geoffroy) et Thierry (Braillard) nous nous complétons bien et comptons jouer en équipe. C’est une bonne carte pour la Métropole d’avoir trois ministres.

Presque quatre ans depuis qu’Emmanuel Macron est très présent sur Lyon non ?
Il n’est plus ministre et il ne m’a pas mise au courant de ses velléités d’installation ou pas.

Jean-Paul Bret a déclaré que vous auriez un rôle à jouer dans le paysage de la Métropole. C’est votre envie ?
Les législatives vont installer un paysage politique renouvelé, qui aura vocation à compter dans l’agglomération. Si je suis élue députée de Villeurbanne, vous pouvez compter sur moi pour légiférer, peser dans le débat national, mais aussi pour être totalement au service du territoire qui m’aura fait confiance.

Aurez-vous vocation à vous investir à terme à la mairie de Villeurbanne ?
Si je suis élue, je me consacrerai à ma fonction de députée. J’ai soutenu et défendu avec beaucoup de conviction la législation contre le cumul des mandats. Et puis Jean-Paul Bret a su créer une telle relation de confiance et de proximité avec les Villeurbannais que je ne serais pas surprise si les habitants lui demandaient de continuer à les représenter .

Comment ferez-vous pour être à la fois ministre et candidate ?
Il faut être complètement à sa tâche quand on est ministre, et personne ne peut me faire le reproche de ne pas l’être. Mais nous sommes au confluent d’une période politique que je juge dangereuse. Les débats du moment ont versé dans un populisme qui est en train de remettre en cause l’essentiel, la cohésion nationale. Je compte donc m’impliquer pour défendre ce en quoi je crois: le bilan de ce quinquennat, le projet qui le suivra, mais aussi plus généralement les valeurs de la gauche .

Vous avez été porte-parole des candidats socialistes pour les deux dernières présidentielles. Quel sera votre rôle cette fois ?
Peu importe. L’essentiel c’est d’être utile. Et de l’être tout en assumant jusqu’au bout mes responsabilités de ministre, vigilante à la bonne mise en œuvre des réformes que j’ai engagées.


Propos recueillis par Émilie Chaumet et François Guttin-Lombard et publiés dans l’édition du samedi 17 septembre 2016.

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Un commentaire sur Candidate tout en assumant jusqu’au bout mes responsabilités de ministre – Entretien au Progrès

  1. Une citoyenne

    Madame La Ministre,

    J’espère de tout cœur que vous ferez une bonne campagne, mais même au niveau national. Ne nous abandonnez pas, soutenez la Gauche quel que soit le candidat qui remportera la Primaire à Gauche. Ne nous décevez pas. Si la Droite ou l’extrême Droite gagne, le pays court un grand danger et nous serons encore méprisés, nous, les prolétaires.

    Moi, je ne marche pas dans les combines de certains partis très à droite qui prétendent nous défendre, nous les employés. Je sais que rien de tout cela n’est vrai.

    Je vous souhaite de mener une bonne campagne, que vous sachiez convaincre militant(e)s, électrices et électeurs. Nous avons besoin de retrouver espoir et confiance en nous, en nos élus, en toute la classe politique et en l’avenir.

    Merci de tout cœur.

    Cordialement,

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