Les vertus du numérique pour tous – Reportage de La Montagne

Éducation nationale Publié le 16 janvier 2017

Une visite ministérielle connectée. La ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a assisté à un cours de mathématiques sur tablettes numériques, hier, au collège d’Allassac en en Corrèze ce vendredi 13 janvier 2017. Retrouvez ici le reportage de La Montagne consacrée à cette visite.

Cours de mathématiques pas comme les autres, hier après-midi pour une classe du collège Marguerite-Marthe Faucher, à Allassac. Pendant que les élèves s’ingénient à faire surgir des écrans de leurs tablettes toutes neuves des pyramides et autres formes géométriques animées, la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche s’essaie à la géométrie en 3D. Lunettes aux verres bicolores sur le nez, Najat Vallaud-Belkacem s’extasie.
« Formidable, génial, bluffant ! »

Aux élèves, elle demande : « C’est tout nouveau ? Et ça change quoi ? » « Ça change tout ! », répond sans timidité un petit brun. « Vous maîtrisez déjà toutes les notions de géométrie et là, vous manipulez, c’est ça ? », poursuit la ministre. Qui, aux adultes, délivre un message enthousiaste et rassurant. « Le numérique n’éloigne pas des apprentissages fondamentaux. Mais, en étant plus ludique, il répond à un besoin de manipuler davantage et donner du sens aux apprentissages ». En plus, sourit-elle, « les cartables sont allégés et il n’y a aucune distinction entre les élèves ».

Pour apprécier le déploiement du Plan numérique pour l’éducation, lancé en 2015 par le président Hollande, la ministre ne pouvait pas mieux tomber qu’en Corrèze. « Historiquement, ce département a été le premier à équiper ses collèges. Il y a ici une expertise, forgée y compris en apprenant de ses erreurs », a-t-elle volontiers rappelé.
Mais l’opération Ordicollège est loin et c’est un plan numérique plus vaste que la ministre, hier, est venue défendre à Allassac. « Il s’agit d’innover pour que l’école reste fidèle à sa mission, de former des citoyens éclairés, de préparer les élèves au monde d’aujourd’hui et de demain. Ils baignent déjà dans la révolution numérique ; ce serait grave de ne pas les y préparer ».

« Pour la transmission des savoirs »
Aussi Najat Vallaud-Belkacem s’est montrée particulièrement sensible au plan 100 % collèges
corréziens connectés, lancé par le Conseil départemental. Avec ses tablettes toutes neuves
donc, mais aussi un cloud accessible aux élèves, aux professeurs et aux familles.
Sensible aussi à la formation des professeurs – à Allassac, elle aura lieu la semaine prochaine
pour des tablettes livrées à la rentrée de janvier tout comme à l’utilisation de ressources pédagogiques numériques sorte de manuels augmentés mises à disposition par les éditeurs de manuels scolaires depuis la fin du mois de décembre.
« Il faut que ces outils améliorent la transmission des savoirs, a-t-elle insisté. Une politique
d’égalité, de couverture de tout un territoire. C’est aussi une filière numérique française d’excellence. À la fin, s’est-elle exclamée, on se demandera comment on a fait pour vivre
sans auparavant ! »

Retour à l’école pour la ministre de l’Éducation nationale. Najat Vallaud-Belkacem était en déplacement, hier en début d’après-midi, à l’école primaire Turgot de Tulle.

L’occasion de rencontrer les enseignants, élèves et intervenants du PASS (pôle d’accompagnement de scolarisation des élèves sourds).
« Ce dispositif permet aux enfants sourds et/ou malentendants de suivre un cursus scolaire qui soit à la fois traditionnel et adapté à leurs besoins, notamment en ce qui concerne l’apprentissage de la langue des signes », souligne Maryse Lacombe, conseillère technique auprès du recteur de l’académie de Limoges.

Quinze élèves bénéficient aujourd’hui de ce dispositif, lancé depuis 2010 en Corrèze. Proposé
dès la maternelle et la primaire à l’école Turgot, il se poursuit au collège Clémenceau ainsi qu’aux lycées René Cassin et Edmond Perrier. « Il offre ainsi la possibilité aux élèves de
bénéficier du PASS pendant toute leur scolarité. »
Sous la houlette d’une interprète en langue des signes, Najat Vallaud-Belkacem a échangé avec les enfants bénéficiant du dispositif. Et s’est réjouie qu’il mette en lumière « les valeurs de la France, celles d’une école pour tous. »

À l’école de gendarmerie, la sécurité et l’éducation en interaction

« Fin d’exercice pour les stagiaires des équipes mobiles de sécurité (EMS). Je rappelle le thème. Un élève vient de prévenir l’EMS (*) que le jeune Kevin qui s’est réfugié sur le toit terrasse du bâtiment 68 menace de s’immoler par le feu. »

Risques suicidaires, irruption de parents violents, bagarres en classe… Apprendre à gérer des situations de crise : tel est l’objectif de formation dispensée à l’école de gendarmerie de Tulle, à laquelle assistent actuellement des membres des équipes mobiles de sécurité de l’Éducation nationale, venus de toute la France. Leur ministre de tutelle, Najat Vallaud-Belkacem leur a rendu visite, hier. Son déplacement se déroulait sous la thématique de la sécurité des écoles, des collèges et des lycées.

Sur place, Najat Vallaud-Belkacem a également rencontré six cadres d’éducation nationale, toutes
femmes, faisant partie de la 1re promotion formée à la gestion de crise à l’école de gendarmerie de Tulle, en décembre dernier.
« L’objectif était de réussir en fin de stage l’exercice de crise majeure avec des groupes constitués dès le départ qui ont réfléchi au partage des responsabilités et à l’organisation matérielle, » a expliqué le lieutenant-colonel Jean-Joël Loriette.
Quatre jours intenses de formation ont laissé quand même de très bons souvenirs. « La méthode
d’aide à la décision est très rassurante, parce qu’elle nous fournit un canevas » souligne l’une des
participantes, complétée par une camarade : « La mise en situation nous fait mesurer nos limites et
montre sur quoi il faut travailler».

Reportage de Blandine Hutin-Mercier pour le journal La Montagne.

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Un commentaire sur Les vertus du numérique pour tous – Reportage de La Montagne

  1. David

    Ce n’est pas grâce à des ordinateurs que les élèves sauront mieux écrire, lire, compter et, surtout,… penser par eux-mêmes !
    En effet, l’apprentissage de l’écriture, de la lecture et du calcul passent nécessairement par la main et le crayon de l’élève, en contact avec une feuille de papier : rien de tel que la réalité matérielle pour assimiler, s’approprier, s’incorporer une connaissance, a fortiori de base.
    Le virtuel doit demeurer un moyen complémentaire, mais ne saurait être considéré comme une fin. Le numérique ne saurait remplacer les « bonnes vieilles méthodes », dont la méthode syllabique et la grammaire, l’arithmétique et le calcul mental, préliminaires à toute formation de la pensée réflexive, pour ne pas dire de la conscience…
    Enfin, que l’on cesse de parler de « culture numérique », car le numérique n’est qu’un moyen et pas une fin en soi, et ne permet pas à l’esprit d’appréhender le réel directement.
    Le formatage des consciences semble bien en marche, déjà bien préparé depuis des décennies par la télévision…
    Non à Big Brother !

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