Démocratiser l’école et la réussite, c’est l’essence de l’élitisme républicain – Entretien au JDD

Presse Éducation nationale Publié le 10 mai 2015

Retrouvez ici l’entretien accordé par la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche au Journal du Dimanche publié ce 10 mai 2015.

Journal du Dimanche : Regrettez-vous d’avoir traité les opposants à la réforme du collège de « pseudo-intellectuels » ?

Najat Vallaud-Belkacem : Tel que je l’ai dit, au moment où je l’ai dit, mon propos était parfaitement justifié. Il était bien entendu circonscrit à ceux qui relayaient des contre-vérités avec une légèreté ahurissante, cautionnant de leur statut d’intellectuel des mensonges éhontés qui brouillent la compréhension des choses par les Français. Quand Pascal Bruckner explique par exemple, dans une interview, qu’on va supprimer le latin, le grec et l’allemand pour les remplacer par des cours d’improvisation, comment ne pas tomber de sa chaise?! En réalité j’ai trop de respect pour les intellectuels pour admettre que certains d’entre eux puissent ainsi, au mépris de toute rigueur, commenter des textes et des projets sur la base de «on dit» et sans avoir pris la peine d’y jeter un regard.

JDD : Plus de 200 députés de droite ont signé une lettre ouverte demandant le retrait de la réforme. Cela devient une bataille politique…

Najat Vallaud-Belkacem : Si la droite avait des contre-propositions, cela se saurait. Hormis bien sûr celle de Bruno Lemaire qui consiste à renoncer à l’ambition d’emmener chaque petit français jusqu’au brevet. En même temps je comprends que la droite soit à court d’idées et d’ambition quand elle programme à nouveau de réduire de 300 000 le nombre d’enseignants dans ce pays….A chaque réforme scolaire, les esprits s’échauffent. Rappelez-vous Jules Ferry rendant l’école publique obligatoire, Jean Zay prolongeant l’âge de cette obligation ou René Haby instaurant  le collège unique… A chaque fois, ceux qui cherchent à démocratiser l’école et la réussite sont accusés par les conservateurs de «niveler par le bas» et de faire de «l’égalitarisme». Tout le monde a pourtant à gagner d’une compétition scolaire équitable dans laquelle les «élites» ne sont promues que sur la base de leur mérite.

JDD : Dans le Figaro, l’académicien Jean d’Ormesson vous décrit comme un « Terminator de charme », une « espèce d’Attila » de l’éducation. Comment réagissez-vous ?

Najat Vallaud-Belkacem : Par un sourire amusé. Croyez-moi, si la réforme du collège était ce monstre que certains se plaisent à décrire s’apprêtant à faire disparaître le latin, le grec et l’Allemand, je serai la première à m’élever contre. Mais c’est totalement faux. Je ne doute pas que ceux qui font aujourd’hui cette erreur d’analyse sauront la  reconnaître lorsqu’ils auront enfin lu les textes.

JDD : Réformer le collège et refondre les programmes, n’est-ce pas une erreur de méthode de tout faire en même temps?

Najat Vallaud-Belkacem : Au contraire. C’est en agissant conjointement sur ces trois leviers – changement des pratiques pédagogiques, nouveaux programmes, et adaptation de l’évaluation à ces derniers – que l’on fera bouger structurellement les choses. Sinon on expose les enseignants à des injonctions paradoxales: on leur demande de faire davantage d’accompagnement personnalisé mais avec des programmes qui ne leur en laissent pas le temps. On leur demande de valoriser davantage l’expression orale mais avec une évaluation qui ne le prévoit pas… Une réforme sérieuse et en profondeur du collège nécessitait bien de revoir chacun de ces leviers  pour les rendre enfin cohérents. Cette réforme  du collège est préparée depuis deux ans, ses principes ont été définis au Parlement dans la loi de Refondation de l’école. Le texte a été adopté à la majorité par la communauté éducative en avril dernier, après un mois de discussion. On ne peut pas dire qu’on a été trop vite!

JDD : Les élèves s’ennuient, la réforme prétend y remédier. Mais est-ce là le rôle du collège: distraire plutôt qu’instruire?

Najat Vallaud-Belkacem : Le problème, c’est la passivité de nombreux élèves dans le collège tel qu’il fonctionne aujourd’hui. En primaire, quand les enfants ne comprennent pas, 70% demandent spontanément une explication. Au collège, le  chiffre tombe à un sur trois. Beaucoup d’entre eux, malgré les efforts inlassables des professeurs, ne participent quasiment jamais. Cela creuse les difficultés des élèves. C’est la raison pour laquelle, et c’est l’essentiel de la réforme, nous mettons  en place des heures d’accompagnement personnalisé (3h par semaine en sixième) et du travail en petit groupe. Ceux qui sont en retard pourront ainsi combler leurs lacunes, et ceux qui sont en avance approfondir leurs connaissances. C’est une réponse à l’hétérogénéité des classes, pas un nivellement par le bas ! L’ambition d’un collège unique est assumée mais on introduit moins d’uniformité,  davantage d’adaptation à la singularité de chaque élève. Et c’est aussi pour cela qu’on offre un surcroît  d’autonomie aux établissements. C’est aux équipes pédagogiques qu’il reviendra, pour 20 % du temps, de définir ce dont leurs élèves ont le plus besoin, le contenu de l’accompagnement personnalisé, l’organisation des enseignements pratiques interdisciplinaires…

JDD : La réforme fait la part belle à l’interdisciplinarité. Arriverez-vous vraiment à faire travailler les profs ensemble ?

Najat Vallaud-Belkacem : Le véritable enjeu, c’est d’accompagner et de former les enseignants à ces nouvelles pratiques. Les EPI ne sont pas des gadgets. Mais une façon d’apprendre autrement les mêmes disciplines. Une façon moins théorique, qui permet d’acquérir de nouvelles aptitudes. Aujourd’hui, par exemple, tout le monde s’accorde à dire que les élèves travaillent de façon trop solitaire. Eh bien les EPI feront la part belle au travail d’équipe, à l’expression orale, à la conduite de projet… Toutes ces compétences si recherchées sur le marché du travail et trop peu développées par notre collège. Ces enseignements tourneront autour des enjeux du monde moderne, souvent complexes et auxquels nos enfants doivent été initiés : citoyenneté, vie professionnelle, développement durable… qui seront abordés en croisant plusieurs approches. Donc non les élèves ne perdent rien, oui ils gagnent en compréhension du monde qui les entoure.

JDD : Cette réforme va-t-elle nous couper de la culture et des langues anciennes ?

Najat Vallaud-Belkacem : Aujourd’hui, le latin et le grec sont suivis, en option, par seulement 18% de collégiens. Nous allons les réintégrer dans les 26 heures d’enseignement obligatoire, au sein de l’EPI « Langues et Cultures de l’Antiquité». Ce programme est actuellement en cours d’écriture. J’ai d’ailleurs invité le Secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et des Belles Lettres à y travailler avec le conseil supérieur des programmes. Les élèves qui voudraient faire plus de latin ou de grec pourront également suivre des enseignements de complément, assurés par des professeurs de lettres classiques : une heure en cinquième, deux heures en quatrième, deux heures en troisième. Nous veillerons bien sûr à ce que toutes les académies proposent ces cours. Il y aura plus d’élèves qui apprendront le latin qu’aujourd’hui.

JDD : Les classes bilangues sont-elles vraiment réservées aux privilégiés ?

Najat Vallaud-Belkacem : Les classes bilangues, qui enseignent deux langues à partir de la sixième, ne concernent que 15% des élèves. Avec cette réforme, nous permettons à tout le monde de pratiquer une deuxième langue vivante à partir de la cinquième, un an plus tôt qu’aujourd’hui. Pour les élèves qui débuteront une autre langue que l’anglais au CP (dont l’allemand), ils auront la garantie de pouvoir apprendre l’anglais dès la 6ème (ce qui n’était jusqu’alors qu’une possibilité). En d’autres termes nous élargissons la logique des classes bilangues à plus d’élèves, et améliorons l’apprentissage de la deuxième langue vivante pour tous. C’est une réelle avancée. Bien sûr, l’idéal serait un jour d’avoir un bilinguisme pour tous dès la sixième. Mais nous faisons déjà une grande partie du chemin.

JDD : La langue allemande ne risque-t-elle pas malgré tout de décliner?

Najat Vallaud-Belkacem : Non car nous allons promouvoir l’allemand, je rappelle qu’à la rentrée prochaine, nous ouvrons 515 postes dans cette discipline. Surtout, je suis en train de reprendre en main le pilotage national des langues vivantes sur tout le territoire afin de garantir une vraie diversité de l’offre grâce à une répartition adaptée des postes d’enseignants. S’agissant de l’allemand, parce que j’ai entendu les inquiétudes, je fixerai des objectifs très ambitieux aux recteurs : le nombre de locuteurs devra passer de 178.000 à 200.000 en 2016 pour la langue vivante 1 (qui commencera désormais en CP) et de 487.000 à 515.000 pour la langue vivante 2 (qui commencera désormais en 5e). J’ai aussi décidé de nommer un délégué ministériel à la promotion de l’allemand qui sera chargé d’y veiller.

JDD : Que doivent apprendre, selon vous, les collégiens en histoire?

Najat Vallaud-Belkacem : D’abord, et c’est prévu, il faut revenir à la chronologie pour permettre aux élèves d’acquérir des repères temporels solides. Ensuite, il faut y mettre ce qui fonde l’identité de la France : les Lumières, la Révolution française, la construction de la République, la résistance … Les collégiens doivent apprendre les périodes de grandeur comme les périodes plus sombres de notre histoire. Car il est nécessaire de connaître son passé pour pouvoir se projeter dans l’avenir. L’enseignement laïque du fait religieux doit aussi être renforcé : les débuts du judaïsme, du christianisme sous l’empire romain, la place de l’église au Moyen Âge, la naissance de l’islam…

JDD : Faut-il revoir la copie ?

Najat Vallaud-Belkacem : A partir de demain, les programmes seront de toute façon soumis à consultation auprès des 800.000 enseignants. Et comme l’enseignement de l’histoire doit être rassembleur, je vais réunir prochainement, avec le Conseil supérieur des programmes, des historiens de renom, comme Pierre Nora, Jean-Pierre Azéma et bien d’autres, pour que le travail en cours bénéficie de leur regard et de leur expertise. L’enseignement de l’histoire doit bien être un récit qui raconte notre appartenance à la communauté nationale, pas seulement une succession de dates. Mais il faut veiller à ne pas instrumentaliser ce récit.

JDD : Sous couvert de favoriser l’égalité, cette réforme ne cache-t-elle pas simplement une politique d’austérité ?

Najat Vallaud-Belkacem : Sûrement pas. Nous créons 4.000 postes pour cette réforme. Le budget de l’Education nationale a augmenté de plus d’un milliard en 2015. C’est une priorité budgétaire claire, un engagement tenu.

JDD : Même François Hollande a dû vous apporter son soutien, peut-être faudrait-il faire une pause…

Najat Vallaud-Belkacem : Je continuerai d’écouter, de rassurer, d’expliquer… Mais cette réforme du collège doit s’appliquer à la rentrée 2016. Nous avons une responsabilité vis à vis des élèves, alors que depuis des années le niveau recule, que les savoirs fondamentaux sont moins bien acquis alors qu’ils progressent dans les pays comparables. C’est tout le sens de la réforme du collège : permettre aux élèves de mieux apprendre pour mieux réussir.


Propos recueillis par Marie Quenet pour le Journal du Dimanche du 10 mai 2015.
Photo © Philippe Devernay / MENESR

Tags : , , , , , , , ,

115 commentaires sur Démocratiser l’école et la réussite, c’est l’essence de l’élitisme républicain – Entretien au JDD

  1. Blanche

    La publication le 20 mai du décret et de l’arrêté sur la réforme du collège est une provocation pour tous ceux qui se sont mobilisés les 19 et 20 mai partout en France.
    Ce refus du dialogue est irresponsable et indigne d’une démocratie et des valeurs républicaines pourtant proclamées haut et fort par notre ministre qui a osé poster sur twitter au lendemain de la manifestation que « les inquiétudes ont été entendues et chacune sera levée », le gouvernement continue à essayer de faire passer les opposants à la réforme pour des conservateurs ou des imbéciles qui ont besoin d’une explication de texte pour mieux comprendre le projet de réforme !
    Et vous madame la Ministre avez-vous saisi les enjeux de votre réforme?

  2. Cazeneuve

    Au lieu d’une récupération, on programme le déclin économique de la France : d’ici 10 ans, il n’y aura plus assez de Français suffisamment compétents en langues pour assurer la réussite internationale des entreprises et organisations françaises – et : de la France.
    En effet, pour toutes les langues, on supprime une demi-heure d’enseignement par année scolaire en 4ème et 3ème au collège, on rajoute 2.5 h en 5ème, certes, mais c’est une initiation à l’enseignement des langues pour le moins «diluée», sans parler des langues anciennes latin et grec, qui ne sont certes, pas des langues vivantes mais d’excellents outils pour former les esprits et bases indispensables pour la compréhension de notre monde moderne.
    Pour l’allemand, la suppression des classes bi-langues en 6ème sera imminente, idem celle des classes européennes. Que deviendront les classes AbiBac et l’UFA (l’université franco-allemande) ?
    Il ne faudra surtout pas venir se plaindre qu’ailleurs, on est plus fort qu’en France dans les domaines de l’export, par exemple – on pose les bases et conditions d’un avenir très proche MAINTENANT.
    L’allemand – diffusons l’information – est la PREMIERE langue maternelle en Europe, oui, DEVANT l’Anglais, devant le Français, et devant l’Espagnol… C’est, après l’Anglais, la DEUXIEME langue utilisée dans le commerce et l’économie en France, loin devant d’autres langues.
    L’allemand est la deuxième langue sur la toile, après l’anglais, et loin devant les langues précédemment mentionnées. C’est la 4ème langue étrangère apprise au monde, mais vous semblez l’ignorer. Les Espagnols, eux, le savent et apprennent massivement l’allemand. Ils se réjouiront d’occuper bientôt les emplois en France que les Français, bientôt incapables à 95 % de parler l’allemand, ne pourront plus occuper.
    Pour s’informer, se cultiver, étudier, TROUVER UN EMPLOI donc, rien de tel que de maîtriser, outre l’Anglais, l’Allemand.
    Mentionnons les accords signés entre Gerhard Schröder et Jacques Chirac en 2003 : Il s’agit d’un plan de relance pour l’allemand ayant pour objectif que l’Education Nationale assure aux entreprises françaises, aux associations, organisations un nombre suffisant de germanistes. Par cette réforme qui s’annonce pour la rentrée 2016, le respect de ces accords ne sera plus assuré.
    Qui connaîtra encore l’Allemagne ? Les Allemands ? Ne nous sommes pas assez fait la Guerre ? Konrad Adenauer et Charles de Gaulle avait la clairvoyance, l’intelligence de prévenir d’autres conflits en faisant les jeunes de nos pays se rencontrer, se connaître, s’apprécier, devenir AMIS et partenaires économiques. Cela ne coule pas de source, leurs mesures ont bien fait leurs preuves, mais il faut CONTINUER !
    RESTONS AMIS, RESTONS PARTENAIRES, ENSEMBLE, SOYONS PLUS FORTS ! VIVE LE SOUTIEN A L’ENSEIGNEMENT DE L’ALLEMAND EN France !

  3. L'égalitarisme au service des élites

    Madame la Ministre,
    Par votre égalitarisme de façade vous priver d’options porteuses les enfants d’issus de milieux modestes mais motivés et travailleurs, ceux qui ont le courage et le mérite de vouloir s’en sortir pour mener une vie meilleure que leurs parents. Par cet égalitarisme de façade vous favorisez en réalité les vraies élites du pays, celles qui peuvent se permettre de scolariser leurs enfants dans le privé, de leur payer des cours de soutien ou d’approfondissements ainsi des stages de vacances.
    Quel cynisme!
    Si vous ne voulez pas écouter les arguments fondés mettant en cause à juste titre, entre autres, la suppression des options “bilangue” (sauf pour les 2% d’élèves qui ont le privilège d’apprendre l’allemand dès l’école primaire) et des “sections européennes” ayant joué jusqu’ici le rôle d’ascenseur social dans les collèges défavorisés, peut-être des sondages montrant que 60% des Français sont opposés à votre réforme du collège vous feront-ils réfléchir:

    http://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/02171115565-plus-de-six-francais-sur-dix-opposes-a-la-reforme-du-college-1119812.php

    Par votre réforme vous aurez au moins le mérite de contribuer largement à la défaite de votre gouvernement en 2017.

  4. PUCHE

    Bonjour Madame Vallaud-Belkacem,

    Vous vous défendez très bien et on aurait envie de vous croire. Cependant, en tant que professeure d’allemand, je connais assez bien le “dossier” des langues et doit vous contredire sur certains points. Vous dites :
    “Les classes bilangues, qui enseignent deux langues à partir de la sixième, ne concernent que 15% des élèves”. Mais c’est parce qu’elles sont jusqu’à ce jour encore un dispositif expérimental que personne, malgré leur succès, n’a encore eu le courage de généraliser. Elle permettent pourtant l’apprentissage en parallèle de langues que les élèves peuvent donc comparer. Elle permettent également aux professeurs de travailler en commun. Cela ne sera plus possible si la 2e langue est enseignée avec un décalage d’un an.
    D’autre part, même en Lorraine, où j’enseigne, l’allemand n’est plus enseigné en primaire, même par les enseignants qui le souhaiteraient. Vous devez savoir aussi qu’il n’est quasiment plus possible de choisir allemand en LV2 car les sections sont peu à peu fermées par les Inspecteurs d’académie, qui ont, je suppose, des directives pour faire des économies.

    Vous dites : (nous) “améliorons l’apprentissage de la deuxième langue vivante pour tous.” Comment ? Les élèves n’apprennent bien une langue que si ils y sont régulièrement “exposés”. Diluer les heures sur 3 ans leur est donc dommageable !

    Voilà pourquoi je ne soutiens pas votre réforme. Non parce que je suis une immobiliste qui ne pense qu’à ses intérêts personnels. En tant que professeure d’allemand, je suis malmenée par mon administration depuis plusieurs années et suis consciente que cela va durer. Non, je m’inquiète pour mes élèves et pour mes enfants car je souhait pour eux la meilleure formation possible et il ne me semble pas que c’est ce que vous proposez.

  5. Figarol

    Prendre des heures de cours pour mettre en place des enseignements qui se révèleront aussi utiles que les IDD … !!! Vous vous souvenez, les IDD ? Les élèves ne savaient même pas ce qu’ils faisaient là (en tous cas, ils s’y amusaient bien… )
    On nous prendrait pas pour des imbéciles..??
    Quand les élèves ne savent pas mettre un S au pluriel des mots, on va nous faire croire que c’est en étudiant les éoliennes ou en faisant des exposés sur Archimède qu’on va résoudre le problème !!!
    ARRETEZ de PRENDRE les ELEVES et les PARENTS pour des idiots.

  6. Baron

    Un beau projet mais irréaliste: pour améliorer le profil linguistique des Français commencer une langues ètrangère très tôt et introduire la deuxième langue étrangère pour tous dès la cinquième. Mais dans quasiment toutes les écoles ce sera alors l’anglais , puisque peu de professeurs d’école sont habilités à enseigner une autre langue et j’en connais à qui l’on défend d’enseigner de manière suivie una autre langue que l’anglais en primaire. Alors ne faites pas semblant de vraiment oeuvrer pour le multilinguisme; regarder les chiffres partout en France et pas seulement dans quelques endroits bien chosis.
    Maintenir les les sections européeenes aux lycée autres qu’en anglais devient irréaliste s’il n’y a plus de groupes bi-langues ou européeenes au collège, car trop peu d’éèves maitriseront assez bien une autre langue pour ce lancer dans cette aventure. Alors ne dites pas que cette réforme ne changera rien pour l’enseigneemtn des langues au lycée!
    Une proposition: si vous voulez vraiment améliorer les compétences linguistiques des Français, proposez l’introduction d’une deuxième langue dès l’entrée au collège, mais avec un horaire propice à l’enseignement d’une nouvelle langue, soit au moins 3 voire 4 heures par semaine.
    Mais surtout n’enlever pas ce qui fonctionne, ce qui motive c’est à dire les groupes bi-langues, les sections européennes, les cours de langues anciennes qui permettent à TOUS les élèves de montrer qu’ils sont excellents.

  7. NAVRANT, HONTEUX, DESESPERANT…

    Voilà maintenant que le 1er Ministre aussi doit voler à votre secours, tant vos arguments n’en sont pas, tant votre mépris pour les professeurs, pour la jeunesse de France et vos mensonges à propos des VRAIS CHIFFRES se font jour! Mais ce n’est pas parce qu’il sait lui aussi trépigner sur un podium et rabâcher le même discours au nom des Valeurs de la République qu’il est davantage persuasif que sa Ministre de l’Education !
    Ce n’est pas non plus en prévoyant un Ministre délégué à la « Propagande » en faveur de l’allemand que vous calmerez la fronde : le travail se fait SUR LE TERRAIN et avec des PROFESSIONNELS de la question, pas avec une cravate et une tablette en main. C’est ignorer et mépriser le travail des professeurs d’allemand de Collège qui s’investissent bénévolement, EUX, dans l’ombre et SANS RELÂCHE depuis des années tant l’équilibre est précaire, pour promouvoir en primaire notamment l’enseignement de la langue de notre 1er partenaire économique.
    Voilà maintenant que vous prévoyez aussi la distribution de tracts (mensongers) dans les familles intitulés « vrai/faux ». Ayez l’honnêteté d’y parler des rapports de L’IG quant aux bienfaits des classes bilangues POUR TOUS ! Et de celui, alarmiste, des collègues de Toulouse notamment, à qui vous avez soumis la LV2 en 5ème à 2,5. Vous défendez aussi le retour aux leçons de morale à l’Ecole, non ? LA MINISTRE DE L’EDUCATION ET SOIT DISANT DEFENSEURE DES VALEURS DE LA REPUBLIQUE S’INTERDIRA DONC LE MENSONGE DANS SES TRACTS, HEIN ??? CA, ce serait du courage : LA VERITE, RIEN QUE LA VERITE !

    Une « pseudo-intello-conservatrice-immobiliste-manipulée- » …… accessoirement professeure d’allemande en REP + (90 élèves en Bilangue, « l’élite de la Nation » ????) qui va perdre tous ses élèves germanistes en LV2 car la concurrence avec l’Espagnol, surtout en REP+, est virulente. UN IMMMMMMENSE MERCI pour vous complaire à vouloir ruiner NOTRE TRAVAIL.

  8. Citoyen exaspéré

    Vous n’êtes plus audible, Premier Ministre et Président de la République reprennent vos éléments de langage pour essayer d’éteindre un feu que vous avez allumé et qui va emporter la réforme et vous-même. Le plus vite sera le mieux. 40 000 signataires pour demander la généralisation des sections bilangues et européennes. Qu’attendez-vous pour écouter le peuple ? http://www.petitionpublique.fr/PeticaoListaSignatarios.aspx?pi=rcADEAF
    Wir sind das Volk ! Ca vous dit quelque chose ?

  9. René Métrich

    Madame la Ministre,
    Permettez à un professeur des universités émérite non syndiqué, non affilié à un quelconque parti politique, mais (croit-il) encore capable de lire un texte de vous le dire : votre analyse des conséquences pour l’allemand de la suppression prévue des bi-langues serait ridicule si elle n’était en fait profondément vicieuse :
    – vous dites que la réforme généralise l’apprentissage par tous les élèves d’une première langue dès le CP, or vous savez très bien que cette langue sera (sauf peut-être en Alsace-Moselle, et encore) dans quasiment tous les cas l’anglais ;
    – vous dites que la réforme permettra l’apprentissage d’une seconde langue dès la cinquième et vous faites semblant d’ignorer que, là aussi dans l’écrasante majorité des cas, ce sera l’espagnol qui sera choisi, ce qui fait qu’avec les meilleures intentions, comme vous dites, c’est le monopole du binôme anglais-espagnol que votre réforme instituera ;
    – vous déclarez que la continuité de l’apprentissage de l’allemand débuté en primaire sera assuré : mais vous taisez le fait il n’y a (sauf en Alsace-Moselle) pratiquement plus d’enseignement de l’allemand en primaire !
    – vous rappelez qu’aujourd’hui 16% des élèves apprennent 2 langues dès la sixième (la deuxième étant le plus souvent l’allemand) et vous comparez ce chiffre aux 100% des élèves qui seraient concernés par la deuxième langue en cinquième – mais vous oubliez de poser la vraie question, qui est : combien de ces 100% choisiraient l’allemand ? La réponse est connue : à peine 5%, comme c’était le cas avant l’introduction des bi-langues.
    Votre façon d’argumenter, il faut bien le constater, relève tout simplement de la malhonnêteté intellectuelle.

  10. Peut-on arrêter cette "frénésie réformatrice" et évaluer les dispositifs?

    « l’enseignement-apprentissage de la LV2 à moins de trois heures par semaine avec des classes hétérogènes et des effectifs chargés se révèle inefficace pour un grand nombre d’élèves, et surtout pour ceux qui ne peuvent pas bénéficier d’aide à la maison. »
    Résultat des expérimentations à Toulouse. Et si on arrêtait l’autosatisfaction pour évaluer sérieusement les dispositifs? Je crains fort que les EPI soient les cousins des TPE du lycée qui … ne profitent qu’aux bons élèves et qui noient la majorité des autres. Difficile de réinventer la roue quand on maîtrise mal les fondamentaux. Tout ceci n’a pas de sens. Heureusement, les enseignants auront encore la liberté de ne pas se prêter à toutes les modes débiles…

  11. pisani

    Nous lisons les textes!, sur quoi se baser sinon? Pourquoi ne pas profiter des structures déjà existantes et performantes : bi-langue et euro si vous voulez vraiment augmenter le nombre de germanistes, plutôt que d’opérer un judicieux transfert vers le recteur…?
    Visez l’égalité des chances : généralisez les offres bi-langues-euro à TOUS les collèges!Les classes européennes permettent l’ apprentissage plus approfondi, nécessaire et indispensable pour acquérir un niveau intéressant pour notre 1er partenaire économique! Pourquoi démolir ce qui fonctionne? Davantage de respect de l’élève, alléger le cartable, favoriser le travail en groupe, des aménagements pour son bien-être, OUI, mais des économies budgétaires au non de l’égalité des chances, personne n’est dupe, je pense…

Commentaires fermés.