Plan d’urgence Seine-Saint-Denis : deux après, l’effort se poursuit

À la une Éducation nationale Publié le 24 novembre 2016

Cinq cent postes créés, concours exceptionnel reconduit, des contractuels mieux formés: la ministre de l’Éducation nationale a dressé jeudi le bilan des neuf engagements pris il y a deux ans pour remédier au déficit d’instituteurs en Seine-Saint-Denis.

A la rentrée scolaire 2014, de nombreuses classes de primaire s’étaient retrouvées sans maître, une situation qui avait provoqué une mobilisation sans précédent de parents d’élèves, en particulier à Saint-Denis.

En cause, la forte croissance de la démographie scolaire, combinée à la faible attractivité de ce département, l’un des plus jeunes et des plus pauvres de France, auprès des futurs professeurs des écoles.

Sur les neuf mesures que la ministre Najat Vallaud-Belkacem s’était alors engagée à mettre en œuvre, sept l’ont déjà été. “Cela se traduit, pour les écoles de Saint-Denis, par l’augmentation du nombre d’enseignants titulaires et une meilleure stabilité des équipes enseignantes“.

Au total, 503 postes ont été créés sur la seule rentrée 2016, portant à 1 066 le nombre de créations depuis 2012 en Seine-Saint-Denis.

En outre, la ministre a annoncé jeudi la reconduction en 2017 pour la troisième année consécutive du concours exceptionnel mis en place dans l’académie de Créteil – dont relève la Seine-Saint-Denis – et qui permet aux candidats d’autres académies de concourir.

A la session 2016, 9.069 candidats s’étaient inscrits à ce concours exceptionnel, ce qui a permis de pourvoir l’ensemble des 500 postes ouverts.”

En 2016, 2.300 postes ont ainsi été offerts au concours de professeur des écoles, un chiffre presque trois fois supérieur à celui de 2012 (850).

Au titre des engagements tenus, il faut aussi noter l’instauration d’une formation en alternance dès la première année de master à l’ESPE de Créteil. Jugée concluante, cette expérimentation a été étendue dans les académies de Versailles, Amiens et Reims.

Enfin, alors que le recours massif à des contractuels sans expérience dans l’enseignement avait été très critiqué, ces derniers bénéficient désormais d’une semaine de formation avant la rentrée scolaire et de formations tout au long de l’année.

“Nous avons renforcé le vivier de remplaçants tout en essayant de réduire le nombre de contractuels dans le 1er degré. Ils étaient 430 à la rentrée 2016, contre 595 en 2014. Ceux qui restent bénéficient désormais d’une formation spécifique et sont tutorés par un professeur expérimenté tout au long de l’année”, précise Najat Vallaud-Belkacem dans une interview accordée au Parisien..

Le projet de créer un concours spécifique pour encourager les contractuels à devenir enseignants est quant à lui relancé sur la base de nouvelles dispositions que le projet de loi Égalité & Citoyenneté, en cours d’examen au Parlement, prévoit d’introduire dans le statut général des fonctionnaires.

Concernant la restauration des postes de Rased (Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) supprimés dans le département par l’ancienne majorité, la ministre indique avoir “stoppé l’hémorragie” ; “il y en a 16 de plus qu’en 2012 et ce sera l’une des priorités de la rentrée 2017”, ajoute-t-elle.

Elle souligne encore que “avec la réforme de l’éducation prioritaire, 64 % des écoles du 93 sont désormais en Réseau d’éducation prioritaire“, ce qui “rajoute des moyens en termes d’assistants sociaux, d’infirmiers, de psychologues et limite le nombre d’élèves par classe“.

Je souhaite évidemment que nous allions encore plus loin“, conclut Najat Vallaud-Belkacem.

Avec AFP

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