Engagement tenu : enfin une auteure femme au programme du bac L !

Droits des femmes Éducation nationale Publié le 20 mars 2017

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, se réjouit de la publication au Bulletin officiel du jeudi 16 mars 2017 de la liste des oeuvres obligatoires inscrites au programme de littérature de la terminale littéraire pour l’année scolaire 2017-2018. Celle-ci comporte en effet deux ouvrages : “Les Faux-monnayeurs” d’André Gide et “La Princesse de Montpensier” de Mme de Lafayette.

Suite à la pétition “Pour donner leur place aux femmes dans les programmes de littérature au bac L” lancée par Françoise Cahen, professeure de lettres, qui soulignait qu’aucune oeuvre signée d’une femme ne figurait encore au programme en terminale littéraire, la ministre a rappelé au journal Le Parisien qu’elle avait “donné des consignes pour que toutes les commissions en charge de l’élaboration de sujets, de sources pédagogiques ou d’énoncés d’examen soient sensibilisées à l’égalité femmes-hommes.”

“Le cas du bac L n’est pas isolé : à l’agrégation de lettres, seules deux femmes ont figuré au programme de littérature du Moyen-Âge depuis 1981.”, a souligné par ailleurs Najat Vallaud-Belkacem. C’est pourquoi, cette année 2017, à la suite de la réflexion promue par la ministre, une auteure, Christine de Pizan, a aussi été retenue au programme de littérature du Moyen-Âge à l’agrégation de lettres, la précédente auteure étudiée remontant à 1996 (Marie de France).

Première oeuvre publiée, anonymement, par Madame de Lafayette, La Princesse de Montpensier est aussi parmi les premières nouvelles françaises. Rompant avec l’invraisemblance des romans héroïques, l’auteur puise dans l’histoire de la fin du XVIe siècle la matière première de ce court récit qui met en scène, dans un style épuré proche de la chronique, des événements et des personnages le plus souvent réels. Mais tout en prenant appui sur une base historique soigneusement documentée, l’intrigue se déroule dans les marges de l’histoire, empruntant à “l’histoire particulière” des figures ou épisodes mal connus du passé que l’écriture romanesque recrée, développe, voire invente, afin de donner à voir une vérité moins historique que morale. À travers le destin tragique d’une jeune femme qui, déchirée entre son devoir et sa passion amoureuse, préfigure les grandes héroïnes raciniennes autant que La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette montre en effet le danger que représentent les passions dans un monde qui, strictement codifié par les règles de bienséance, condamne toute femme qui leur aurait sacrifié sa “vertu” et sa “prudence”.

– La réponse de la ministre à la pétition le 13 mai 2016 : https://www.change.org/p/najatvb-donnez-leur-place-aux-femmes-dans-les-programmes-de-litt%C3%A9rature-au-bac-l/responses/34691

– Bulletin officiel du 16 mars 2017 : http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=113748

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